Chronique de Concert
Orelsan
Premier concert depuis 2018 (oui, quelle honte) et première chronique depuis 2017. Il n'est jamais trop tard pour s'y remettre. Et quoi de mieux pour le faire que de vous parler du concert d'Orelsan au Zénith de Dijon ? Originaire du Calvados et connaissant bien Caen, j'apprécie particulièrement cet artiste. Le documentaire (promo) diffusé sur Amazon a encore plus fait grimper sa cote, de même que ses nouvelles Victoires de la musique. Je ne suis pas un grand fan, mais son côté sympa, proche des gens, loser revanchard (mais pas vantard pour un sou) me plait bien. Je me suis d'ailleurs rendu compte dans le docu que j'avais côtoyé son frère à Caen, dans les tribunes de d'Ornano et sur un forum dédié au club de foot (la terre est ronde et petite). J'étais donc curieux de découvrir ce que ça pouvait donner sur scène.
Le Zénith est plein, mais relativement calme, avec des spectateurs de tous les âges. Je craignais faire partie des vieux, mais il n'en est rien. Orelsan fait donc son entrée seul sur scène avec un magnifique maillot gris de l'équipe du Stade Malherbe de Caen (3ème maillot ou maillot gardien je dirais). Il entame son set par Jour meilleur et La quête, ses 2 derniers singles, bénéficiant tous deux de très beaux clips : le 1er pour rappeler pourquoi la Normandie est magnifique, le second pour l'énorme boulot pour rendre tout si joli en pâte à modeler. Aucune mise en scène, on est entre amis et la lumière reste même allumée, ce qui peut surprendre dans une si grande salle. Accessoirement, dans la fosse, on a donc du mal à bien voir (oui, on est petit). 4 lumières type salle des fêtes ensuite pour Défaite de famille, malheureusement coupé avant la fin par une pseudo panne pour envoyer du lourd par la suite. Dommage, c'est bien d'entendre les titres en entier.
La machine se met en marche avec projection d'un film futuriste pour passer en revue la quasi-totalité du dernier album Civilisation. Ça envoie du lourd, on en prend plein les yeux, c'est super bien fait et le son (apprécions le), n'est pas trop fort.
On se rend vite compte qu'en 4 albums, Orelsan a beaucoup évolué. Se mélangent donc des titres typés rap et d'autres plus chantés, que l'on qualifierait de chanson française. Promo oblige, tous les titres non chantés en duo du dernier album seront joués (dommage car le duo avec Gringe vaut son pesant de cacahouètes). Personnellement, je trouve ses titres sur l'amour plutôt en deçà et dispensables (Ensemble et Rêve mieux, tout comme Paradis sur La fête est finie, non joué ce soir).
L'odeur de l'essence reste par contre un excellent titre, malheureusement plus que d'actualité (tout comme le prix de l'essence, mais c'est un autre sujet), extrêmement puissant avec un monde en feu, tout comme Manifeste.
Baise le monde non chanté en entier est également intéressant sous ses airs de pas y toucher. Bel instant karaoké sur Seul avec du monde autour où on se rend bien compte que sous ses airs désinvolte, Aurélien a quand même un sacré débit car ça n'est pas évident de tout chanter aussi rapidement. Le medley des anciens titres met en valeur ses talents de punchliner et son flow vraiment impressionnant. Peut être dommage qu'il n'y ait pas eu plus de titres anciens joués en entier, notamment Suicide social ou Raelsan, mais c'est le jeu de la promotion du nouvel album.
Le groupe a bien fait bouger le public, essentiellement sur Du propre joué 2 fois et Basique diablement efficaces. Le batteur, Manu Dyens apporte un énorme plus et a laissé apprécier son talent sur la fin du concert (je ne saurais plus dire quel titre avec certitude) et le guitariste, claviériste Eddy Purple était également très en forme. Bien évidemment, Ablaye, Skread et Phazz sont aussi de la fête et sont acclamés par le public. Les animations sont sympathiques avec le jeu vidéo Civilisation fighters et toujours un mot gentil pour les spectateurs. Reconstitution au poil également pour Notes pour trop tard où Orel est dans sa chambre d'ado reconstituée. Il y a plus de 80 personnes qui tournent avec eux pour monter tout ça et ça se voit : c'est de la grosse machine.
Nous avons donc passé une excellente soirée, avec une musique et une ambiance très agréables, les jeux de lumière et les vidéos valent le détour. Cela fait un bien fou que de retourner voir un concert, sans masque qui plus est, de pouvoir danser, sauter, chanter voire hurler. Ca nous avait bien manqué et on a bien choisi l'artiste pour le faire. Pas certain que j'irai le revoir rapidement, mais je me régalerai toujours autant des albums, excellement bien produits - merci Skread - et qui vieillissent plutôt bien (pas évident pour ce type de musique). C'est difficile de satisfaire tout le monde, surtout avec un répertoire aussi large et une salle aussi grande (et encore ce n'est pas Bercy).
Photos prises à l'Arena Loire d'Angers le 24 Février 2022 par Manu Wino www.manuwino.com www.facebook.com/manuwino
Critique écrite le 05 mars 2022 par Cabask
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