Chronique de Concert
Oshen (festival Avec le Temps 2008)
Mano solo à l'espace julien et l' "ex" marseillaise Oshen au Paradox se partagent l'affiche dans une zone de quelques mètres carrés. Assez tenté par la deuxième solution, Oshen donc, dont j'avais découvert il y a quelques temps le premier album et assez arrangé par l'horaire tardif (23h30) du début du show, je prenais donc la route du Paradox, lieu que par ailleurs je découvrais pour la première fois.
Le petit corridor qui longe le bar à l'entrée pour amener à la salle, me fait craindre un instant la config, "serré-serré". Fausse peur, le corridor débouche sur une salle sympathique entrecoupée de piliers qui il vrai doivent gêner un peu les soirs de grosse affluence mais participent à une chaleureuse déco où se place une scène assez profonde et large pour pouvoir y faire évoluer tout type de groupe. Dès mon arrivée, je vois arriver Pirlouiiiit, son appareil photo autour du cou évidemment qui après Mano Solo venait continuer sa mission. Le fait le voir ne m'étonna pas plus que ça, vu que ma découverte de l'artiste passa par de nombreuses interviews qu'il réalisa pour Liveinmarseille et Nouvelle vague. Pressé et visiblement éprouvé par sa soirée déjà bien remplie et par la semaine qui arrive, il me traqua (ce n'est pas la première fois) pour écrire cette chronique, me voilà donc vous raconter cette soirée.
Configuration minimaliste sur scène, Tatiana Mladenovitch à la batterie, Christophe Rodomisto à la basse et plus rarement à la guitare et Oshen, donc au chant et à la guitare. Au premier regard, on comprend tout de suite qu'Oshen aime la scène, le contact avec le public, susciter des réactions, voler des sourires. Elle dégage une belle énergie pendant les morceaux, n'hésitant pas à user de mimiques mais sans jamais trop en faire. Avec elle, on reste toujours en deçà de la limite du surjoué, elle fait vivre vocalement et corporellement ses compositions. Elle installe une sympathie contagieuse qui rend sa mise en scène intimiste sans qu'on ait jamais l'impression de tomber dans le millimétré, le public n'a donc pas l'impression d'être un élément du décor, il fait partie du spectacle et c'est ce qui fait la différence.
Il apprécie et ça se comprend même si à mon goût il ne se fait pas assez entendre où alors est ce moi qui crie trop dans les concerts mais après ma pause cigarette, point de cris dans la salle, juste de sages mais appuyés applaudissements. Enfin, que voulez-vous, j'aime quand le public donne de la voix, c'est une peu dans ma culture. Dans un ton ironique et souvent empreint de légèreté, elle développe sous toutes les coutures un thème qui semble lui tenir particulièrement à cur "La relation homme-femme", la drôlerie de l'incompréhension de ces deux univers si éloignés et si dépendants l'un de l'autre.
Que ce soit à travers le théâtral "Jim" où elle essaie désespérément de séduire son collègue de boulot (son patron ?) ou dans la relation à rebondissement "Tu m'as quitté", la relation apparaît toujours conflictuelle. Elle ironise sur cette incompréhension mutuelle, cette quête incompatible du soi dans l'autre allant même jusqu'à avouer sa "flemme d'aimer". Ses textes rafraichissants désacralisent l'amour parfait des chansons de variétés pour les tracas et les interrogations internes qu'il suscite chez la femme et par extension chez l'homme. La solution à ces problèmes ?? vivre en couple comme des "poissons rouges" oubliant, ce qui s'est passé jusqu'aux cinq secondes précédant l'action !
Par rapport à ce que j'ai entendu du deuxième album, la configuration scénique enlève les artifices, les surcharges mélodiques et permet à mon goût d'apprécier d'avantage les morceaux et l'univers d'Oshen. Les churs de Tatiana et Christophe viennent de temps à autres habiller avec bonheur le minimalisme instrumental du trio. La batteuse ou le bassiste en quittant même la scène pour certain morceau encore plus épuré laissent toute la place au texte et à l'interprétation de la chanteuse.
Avant le rappel, le morceau "Plus quinze ans" glisse joliment accompagné uniquement des tapements de mains d'Oshen et de ses musiciens jusqu'à faire chanter le dernier refrain par tout le public conquis. Suivra un morceau inspiré par les dernières élections présidentielles "Te souviens-tu de la violence", avec un joli texte mais j'avoue bizarrement avoir été moins traversé par l'interprétation de la chanteuse alors qu'en règle générale ce sont plutôt ces thèmes qui me marquent.
Enfin, peu importe, elle enchaine tambours battants un hymne humoristique aux hommes qu'elle a côtoyé sur notre doux territoire phocéen "les marseillais", où l'on retrouve toutes les caricature des cacous machos qu'on a tant l'habitude de voir dans notre sphère sociale et géographique. Ce qu'on retiendra de ce morceau bien sur des éclats de rires vu qu'on connaît l'autodérision légendaire des males marseillais et surtout que le plus grand de nos avantages et de "ne pas être des parisiens". Avant de pouvoir d'imiter nos congénaires de la capitale, une longue séance de fou-rire et de diverses déconcentrations de la chanteuse animera l'ambiance. Elle en profitera au passage pour égratigner un peu bassement quelques unes de ses rivales sur la nouvelle scène française féminine (Camille et Olivia Ruiz). Et retrouvant ses esprits, elle nous fit donc passer le message que les marseillais sont bien moins futiles et matérialistes que les parisiens, on verra ça dans six ans après la troisième législature de J.C. !!
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Critique écrite le 19 mars 2008 par Stoof
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