Chronique de Concert
Pablo Mira dit des choses contre de l'argent
Maison de la Culture, Clermont-Ferrand 24 février 2022
Critique écrite le 25 mars 2022 par Pierre Andrieu
A la fin de son hilarant spectacle "Pablo Mira dit des choses contre de l'argent", le susnommé humoriste et chroniqueur télé et radio a demandé des retours sur internet au public de la Maison de la Culture de Clermont-Ferrand, pour lui permettre de se faire (encore un peu plus) connaître. Voici ce qu'on en a pensé en deux deux...
Le (on man) show commence dès l'arrivée au guichet puisque le co-créateur du Gorafi parle dans un talkie-walkie dont le retour son est diffusé dans le hall, avant d'inviter un peu plus tard tout le monde à pénétrer dans la salle en hurlant lui-même dans les escaliers "c'est bon, vous pouvez faire rentrer les pauvres !" Voilà, le ton est donné, Pablo Mira va pouvoir jouer à la perfection son rôle d'avatar d'Eric Zemmour pendant la presque totalité de son one man show : au risque de choquer ceux qui ne sont pas prévenus qu'il faut tout prendre au millième degré, notre homme (ou plutôt son personnage... ) tient des propos méprisants pour les pauvres (c'est le point de départ de la soirée), puis se révèle être raciste et sexiste, voire même bobo parisien égocentrique (là, ça va trop loin !).
Jouant (il est parfois en surjeu, c'est voulu et très drôle... ) comme un chef son rôle de GROS connard arrogant, le dénommé Pablo fait rire la salle aux éclats en grossissant (justement) le trait, en étant ultra trash et en passant tout au lance flammes. Sous notre masque, on rit de bon cœur et fort, comme la salle entière d'ailleurs, conquise par tant d'efforts pour se faire passer pour une ordure d'extrême droite. Mais, oui il y a un "mais", clairement boudiné dans son costard trop cintré et ricanant parfois à ses propres blagues (il faut dire qu'elles sont gratinées), le mec, qui est né dans le 15ème arrondissement de Paris (l'un des pires endroits sur Terre, on le sait on y a habité 3 ans), se permet de traîner dans la boue la région où il joue ce soir : il cite trois fois le village de Nébouzat - dont le nom ne fait certes pas envie, mais qui est situé à côté du lac Servières et du Puy de la Vache, deux sites à visiter absolument - pour ridiculiser les Auvergnats, qui pourtant l'accueillent très bien ce soir ! C'est la - men - table... Et dans ce cas précis la sanction, qu'il ne doit pas connaître, est la même que celle promise aux Parisiens condescendants qui se foutent de nous les prolos de "provinciaux" (comme ils disent) : du goudron et des plumes, comme dans Lucky Luke ! Bref, malgré ces passages honteux (mais drôles, encore une fois), Pablo Mira fait un carton, bien aidé par une mise en scène chiadée et deux acteurs (donc c'est plus one ma show alors ?) qui lui permettent d'atteindre encore mieux les sommets himalayesques de la connerie. Et tout se termine en apothéose, par une magistrale "revue des haters", dérivée de sa cultissime chronique dans l'émission Quotidien, ici adaptée à la passionnante campagne présidentielle 2022. C'est à se pisser dessus de rire, la connerie humaine déversée sur twitter étant une ressource inépuisable ! Merci à Pablo Mira de mettre au jour les perles trouvées dans cette peu reluisante veine...
Photos : Yann Cabello www.yanncabello.com, www.facebook.com/yann.cabello.7, twitter.com/YannCabello, instagram.com/yanncabello...
Critique écrite le 25 mars 2022 par Pierre Andrieu
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