Chronique de Concert
Paris Jackson
Drôle d'ambience ce soir à la Maroquinerie, où le public est composé aux deux-tiers de gamines qui passent leur temps à se prendre en photo et à hurler "Pariiiiissssssssse! Oui love iou!!!!". Pour le deuxième tiers, il est plus difficile à identifier... Des fans du géniteur de la vedette de la soirée venus en curieux, des branchouilles venus ironiquement... et quelques vieux pervers venus se rincer l'oeil.
Pour être honnête, je ne connaissais absolument pas le répertoire de la demoiselle et n'avais aucune idée du genre dans lequel elle évolue. Je ne savais d'ailleurs pas qu'elle faisait une carrière de chanteuse. La dernière fois que j'ai entendu parler d'elle, son père la faisait pendouiller par la fenêtre d'un palace berlinois.
Bon, une rapide recherche Gogol m'informe que c'est un autre enfant que Michael a manqué d'envoyer rejoindre Conor Clapton au paradis des bébés rockstars défenestrés, mea maxima culpa. Je ne m'était pas rendu compte que Bambi s'était à ce point reproduit!
Quant à la jeune Paris, si la ressemblance physique avec le King of Pop n'est pas évidente, la filiation musicale l'est encore moins. Fan avouée (et donc à moitié pardonnée) de Radiohead, elle présente une espèce de bouillie pop/rock neurasthénique plutôt agréable, pas mal troussée en tout cas. Seule sur scène, accompagnée uniquement de sa guitare acoustique, elle joue ses morceaux de manière convaincante, avec le charisme de la boule de traumatismes qu'elle ne pouvait manquer d'être, s'abandonnant même à une reprise de Beirut, choix cohérent.
Pour ceux qui s'attendaient injustement à une nouvelle diva disco/pop chantant en play-back et capitalisant sur la renommée de son nom de famille, la surprise est donc plutôt bonne. Et pour les fans déjà acquis à la cause, et de toute évidence ils sont nombreux, la soirée est exceptionnelle: la petite salle est pleine de jeunes en pleurs, ou hystériques. OK, c'est un brin risible mais c'est surtout étonnement émouvant, à l'image de cette personne sur scène qui se raconte, à vif, et qui, si on ne savait pas, pourrait presque passer pour une jeune fille normale.
Plus de photos ici : www.ElectricEyeRock.com
Critique écrite le 16 mars 2022 par Electric Eye
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