Chronique de Concert
Parlor Snakes + The Jim Jones Revue
En première partie, une jolie découverte : les Parlor Snakes, groupe en grande partie français (ça ne s'entend pas, notamment chez la chanteuse anglophone), énième déclinaison, grosso modo, des B 52's, mais supérieurs à mon goût en charisme et en composition à leurs contemporains The Love Me Nots, passés par ici il y a quelques mois ou années, et dont on ne regardait que la bombassiste pour oublier des titres parfois quelconques. Donc ici, du rock pêchu mais mélodieux, Farfisa à l'appui, joué par une petite chanteuse charmante à l'il comme à l'oreille, et plusieurs titres dont on pressent instantanément le potentiel marquant.
Le groupe alterne judicieusement des ballades et des morceaux plus punchy, la chanteuse minuscule a une de ces grandes voix sensuelles à l'américaine qui vous donnent instantanément envie de ronronner, lové dans ses bras. Un type me bouscule allègrement en passant, puis en repassant, mais je lui pardonne volontiers car c'est Jim Jones lui-même, qui arpente nerveusement le côté sortie de la salle à la recherche de je-ne-sais quoi. Quelques looks intéressant à signaler, comme le batteur moustachu, et une belle première partie, qui fait exactement la bonne durée de set ! A réécouter sans fautes - dommage, il paraît qu'ils sont passés la veille faire un super showcase au Lollipop Music Store ... devant 10 personnes ...
C'est du fumoir (blindé ce soir) que je vois arriver la bande de voyous classieux tant attendus, The Jim Jones Revue, piaffants et rutilants comme des Ford Mustang prêtes à faire la course dès que la fille lachera le foulard ! On note un petit changement de personnel depuis la dernière fois en 2011, à Paris : un nouveau pianiste (aussi bon que le précédent !). Ils partent donc tout-à-fond et pied-au-plancher, au risque que le public cueilli à froid mette quelques chansons à rentrer dans leur délire - ça ne marchera hélas pas sur ma douce qui, fatiguée, s'échappera avant que ça devienne vraiment bien. Ni sur une minorité de personnes, les moins sensibles à la très particulière vibration du rock des 50's...
Mais pour les autres, la bande a conçu une set-list équilibrée dans leurs trois albums roboratifs et jouissifs, y compris dans le troisième sorti tout récemment, un peu plus mid-tempo et un peu moins "Jerry-Lee-Lewis-joué-par-Jon-Spencer-Blues-Explosion" : ceux qui apprécient le style y trouvent leur compte, ceux qui sont là pour l'énergie légendaire du groupe les trouvent un peu moins explosifs que prévu. Et même à signaler une nouveauté un peu hors sujet, au son paradoxalement trop moderne. Mais patience ! Leurs plus grands hits sont bien disséminés dans le reste : Shoot First Ask Questions Later, Burning Your House Down, un peu plus loin l'énorme Killing Spree et son riff qui tue, en fin de première partie la jubilatoire et bien nommée Rock'n'roll Psychosis ... nous n'allons pas les énumérer toutes, la liste est en dessous pour les plus mordus... Qui se foutent bien des titres d'ailleurs.
La bière et la chaleur aidant, le public commence à s'agiter sérieusement à partir du milieu du concert, certains se mettent même en tête de se pousser joyeusement, de faire du crowd surfing ou de slammer depuis la scène (pourtant déjà bien chargée) : visuellement en coupant le son, on est en pleine communion punk ou hardcore ! Avec les oreilles, on entend une musique de sauvages, une voix rauque et sexuelle, des notes de piano mitraillées, des guitares flamboyantes, et une énergie sur scène à vous réveiller Eddie Cochran, Carl Perkins, Link Wray, et tous nos chers disparus... Une réplique très convaincante du séisme ressenti par les petits veinards qui ont vu il y a 60 ans Chuck Berry ou Little Richard dans leurs uvres : on est presque aussi secoués ce soir !
A partir de Dishonest John, ce n'est plus que du pur rock'n'roll explosif, jouissif à en défaillir. Je perds pied en sortant des toilettes et je me retrouve au premier rang, secoué comme dans une lessiveuse, rattrapant des gens qui me tombent dessus - y compris une jolie nana métisse qui est déjà montée auparavant se montrer sur scène. Le chanteur va constamment au contact, et se fait joyeusement tripoter par ses fans (à un moment je me retrouve sans savoir comment, la main posée sur le manche de sa guitare - ça aurait pu être pire). L'enchaînement fulgurant Elemental, High Horse et pour finir, la tuante Princess & the Frog, me donnera sans doute le quart d'heure le plus jouissif de mon année de concerts 2012 !
Pour finir, on sera plusieurs à aller arracher les set-lists, pour avoir un beau souvenir d'un concert dont le dernier tiers fut vraiment un très, très pur moment de rock'n'roll à l'énergie démesurée. Si le groupe nous a mis des gentilles petites claques pendant la première moitié, elles sont devenues des grandes gifles et finalement, une série de beignes teigneuses et d'uppercuts féroces ! Ouch, Lord have mercy ! On finit K.O. debout au final, une fois encore, après la prestation de sir Jim Jones et son gang de cadors. Rhaaaaa... Ils passent dans votre ville ? Be there or be square !
Where Da Money Go ?
Never Let You Go
Shoot first
Burning your house down
Gotta Be About Me
Catastrophe
Killin'Spree
Chain Gang
Righteous Wrong
7 Times
Cement Mixer
Eagle Eyeball
Rock'n'roll Psychosis
--- Encore :
In & Out
Dishonest John
512
Elemental
High Horse
--- Encore encore :
Midnight Ocean (pas jouée)
Princess a the Frog
Plus de photos de Parlor Snakes et de The Jim Jones Revue.
Critique écrite le 06 décembre 2012 par Philippe
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