Chronique de Concert
Paul Collins
Paul Collins est une légende vivante de la power-pop. Il a sévi au sein des remarquables Nerves, pépinière de talents power-pop : Peter Case, Jack Lee et Paul Collins. Soit trois remarquables compositeurs ET chanteurs ! Too much !!! C'est trop dans un espace aussi restreint que le trio! Rapidement et logiquement, c'est le split. Case and Collins formeront The Breakaways avec Pat Stengl. Mais deux songwriters de cette trempe, ensemble, dans un même groupe, c'est encore TROP ! Nouvelle séparation. Tout aussi logique sera la formation de The Beat (Paul Collins) et des Plimsouls (Peter Case), chacun pouvant composer, à loisir et sans partage, SES chansons.
Ce qui n'empêche pas Paul Collins de sortir aussi des albums solos sous son propre nom (six, superbes, dont le très justifié "King Of Power-Pop") en parallèle à The Beat devenu Paul Colins Beat ... Il est, là encore, trop à l'étroit, MÊME dans son PROPRE groupe... L'horizon de la seule power-pop étant trop étriqué pour ce styliste talentueux, ses albums solos fleureront bon l'Americana, le Folk et la Country...
Quelques esprits chagrins se demandaient si "seul à la guitare acoustique et sans groupe, tu crois que ça le ferait ?". Oui ! Paul Collins a donné un IMMENSE concert. Seul ET acoustique. Une leçon de songwriting classieux. Paul qui introduit toutes ses chansons par une anecdote judicieuse. Ce mec est aussi un conteur. Et que dire de la set-list de rêve ? Qu'elle fût "de rêve" peut-être ? De "You won't be happy" au rappel nerveux ou nervien "Comeback and Stay" / "Hangin' On The Telephone" / "The Letter" des Boxtops, TOUT fût parfait ! T'en veux des titres ? "Let Me Into Your House", "Rock'n'Roll Girl", "All Over The World" ou "House On The Hill".
J'en passe et des meilleures "Just Give Me Love", "Can't Go Back" ... "L'an prochain, je reviendrais et promis, je parlerais mieux le français..." qu'il a dit... Mais tu peux revenir quand tu veux Paulo, même sans parler "mieux" le Français... Déjà tu te débrouilles bien mais là n'est pas l'important, un concert à ce point crucial, on en redemande...
En plus, Paul Collins est très accessible et très cool, dédicaçant quelque vieux vinyle au fan de base. Ou le CD vendu au néophyte gagné à sa cause. Toujours entre gentillesse et humour. Merci, encore, à Paul Collins, au Jam et aux organisateurs de nous avoir gratifié de ce moment de pur bonheur power-poppien... C'était beau à pleurer... Aux amateurs de Power-Pop qui se sont abstenus de venir, préférant décortiquer les résultats électoraux nous adressons ce message "Crying Won't Help" (qui fût jouée !).
Bref, un GRAND concert !
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Critique écrite le 10 mai 2017 par Gilles Borgogno
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