Chronique de Concert
Paul Elwood
Le projet de Paul Elwood "From Bluegrass To Psychedelic" correspond à cette définition. Original il l'est, dans le sens "première fois" puisqu'il nous en fait la primeur. Il l'est également dans le sens "composé d'une manière neuve, singulière", les deux premières minutes suffisent pour s'en convaincre :
Paul Elwood entre sur scène et en descend aussitôt pour effectuer un tour de salle en soufflant dans des appeaux, y remonte caresser trois bols de son archet pour en extraire des sons "tibétains". Puis l'ordinateur est mis à contribution et la pièce s'achève sur un poème débité par une voix d'aéroport accompagnée par l'archet qui passe des bols aux cordes du banjo. Surprenant. Et inquiétant. Une heure et demie de création aussi contemporaine, je ne tiendrai pas.
Mais comme l'indique le titre du spectacle, le bluegrass est aussi à l'honneur. C'est le cas dans les morceaux suivants : Avec Jacqui's House, composition personnelle, qui parle de la maison d'un artiste à la façade étrange. L'occasion de découvrir la voix de Paul Elwood, une vraie voix de bluegrass à la Josh Crowe.
Avec Little Maggie, chanson des montagnes Appalaches pour laquelle il nous raconte qu'il a vécu 13 ans en Caroline du Nord. Dans son Français très approximatif et une maladresse verbale qu'il cultive, il demande qui dans la salle connaît cette région et commence une discussion privée avec la personne qui s'est manifestée. Le public sera maintes fois questionné : "Je joue le 19 à Banon avec Raphaël Imbert. Vous le connaissez ?" ; "Vous avez reconnu ce morceau ?" ; "Est-ce que quelqu'un parmi vous connaît Earl Scruggs ?"...
J'apprécie les reprises (Helter Skelter des Beatles, Manic Depression de Jimi Hendrix et une des Moody Blues) que je préfère de loin aux compositions personnelles, notamment celle "que lui a inspirée la lumière du frigo". Cependant, Border Radio X, composition en hommage à la Carter Family m'a séduit malgré ses quelques plages expérimentales.
Mais mes moments préférés sont les bons vieux morceaux de bluegrass. L'ultime joué ce soir, Earl's Breakdown est la cerise sur le gâteau. Ecrit par l'ambassadeur du banjo Earl Scruggs, il est magistralement interprété par Paul qui se délecte à distordre les notes avec une clef de son instrument.
Une vingtaine de personnes seulement a profité du spectacle. La perspective d'écouter pendant plus d'une heure et demie un banjoïste en solo a dû en refroidir plus d'un. Ils ont eu tort car Paul Elwood sait varier les genres et sa bonhomie vous le rend immédiatement sympathique. Je regrette de l'avoir raté en janvier en association avec Raphaël Imbert et ne pourrai corriger le tir le 19 à cause de Rogntudjuu obligations professionnelles.
J'espère avoir d'autres occasions de goûter à leur cocktail jazz / bluegrass dont virtuosité et créativité sont à coup sûr les ingrédients de base.
Critique écrite le 15 juin 2009 par Mcyavell
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