Chronique de Concert
Pearl Jam + My Morning Jacket
Je crois que je n'en reviens pas encore: Pearl Jam au Dôme de Marseille !! Même avec le groupe devant moi sur les planches, ca me semblait irréel ... Et qu'ils arrivent à ramener dans les six mille personnes, j'en etais encore plus ébahi !
Car ce combo ne passe pas en radio, ne bénéficie pas d'une médiatisation quelconque, ne crée pas de buzz autour de lui, ne suit pas les modes, et pourtant depuis 15 ans, et la sortie de leur fantastique premier album "Ten", ils ont un following fidèle et enthousiaste. Ils remplissent d'ailleurs Bercy sans problèmes à chacun de leurs trop rares passages.
Et cette présence rare en Europe depuis leurs débuts participe au fait que pour moi c'etait un groupe que je ne verrai pas, Paris etant leur seule date francaise à chaque fois. Et n'ayant plus suivi leur carrière depuis "Vitalogy", je n'etais pas assez motivé pour faire le déplacement. Ce caractère quelque peu inaccessible, plus tout le reste évoqué, explique mon etat de songe persistant d'aujourd'hui encore :)
Et au vu des réactions des amis présents, rencontrés pendant ou après le live, qui les voyaient egalement pour la première fois, je sais qu'il en est de même pour eux. Je ne parlerai pas d'Hélène qui les suit depuis le commencement, et qui les a vu plusieurs fois déjà, elle etait déjà convaincu que leur prestation nous ravirait tous.
Et quand je dis tous, je parle de metalleux purs et durs, d'amateurs de britpop, de rock, les djeunz, ma génération qui a leurs premiers pas alors que nous etions au bahut, des plus vieux encore....Cette diversité de population dans la salle faisait plaisir à voir, et démontrait que ce groupe attachant, faisait son chemin hors des sentiers battus du marketing et des medias, hors des clivages musicaux rigides, avec son propre style, son intégrité et sa propre sincérité, dans le monde entier.
Et en bonus, retrouver des amis du lycée pour l'occase, alors qu'on s'etait perdus de vue depuis une décennie pour certains, c'etait bon, et ca ramnenait nos coeurs à l'adolescence. A poil Lamartine, Brice et les autres ;)
Le show en lui même débute par un groupe de première partie dont on a du mal à retenir le nom: My morning jacket. Des chevelus pour la plupart, proposant une musique assez passe partout, pas désagréable, mais pas franchement mémorable non plus. Sympathique je dirai.
Une grosse demi-heure d'attente, dans un Dôme aux trois quarts plein, trépignant d'impatience, pendant laquelle on se place un peu plus au centre dans la fosse surchauffée (on a du intervertir aout et septembre cette année dans le coin...).
Puis une intro retentit alors que les lumières ne sont pas encore éteintes. Le décor est minimaliste, avec les amplis essentiellement, et une espèce de bâche derrière, se teintant de quelques couleurs primaires selon les moments.
Ca correspond bien au groupe: simple. Car ce qui compte chez eux, c'est la musique, et l'intensité qu'ils lui insuffle. Et pendant 2h15, les zicos vont se donner sans compter. Sans simagrés, sans effets de style. Mais ils vont tout donner. Avec bien sur en première ligne, Eddie Vedder, le chanteur hautement charismatique, celui qui donne une emotion assez unique à travers sa voix chaude et prenante. Lui est totalement dans son trip pendant toute la durée du concert, parfois carrément en transe, habité. Il dégage quelque chose de vraiment personnel tant il vit ses textes, sa musique.
Rien que d'entendre sa voix sur album, on a des frissons, mais sur scène, c'est encore plus énorme, tellement il communique au public ses emotions. Et evidemment, nous tous dans la salle ne pouvons pas rester stoique devant une telle sincérité, une telle AUTHENTICITé. Que les titres soient trés rock ou plus lents, nous bougeons, nous scandons, nous applaudissons en rythme, nous fermons les yeux et nous nous laissons pénétrer par la pure vibe que donne le combo.
Perso j'y suis allé car leur premier opus m'avait mis une baffe magistrale en 91, que je l'ai littéralement usé sur mes platines successives, et qu'aujourd'hui encore je le trouve excellent et pas du tout vieilli. Dés le deuxième album j'avais commencé à décrocher, n'aimant pas du tout ce "VS", puis après "Vitalogy", j'ai complètement laché l'affaire.
Donc même si je n'allais surement pas connaitre grand chose, j'y suis allé, ne serait ce que pour entendre "Even Flow" et "Alive", ainsi que pour la voix de Vedder. Mais au final...j'en ai eu bien plus que pour ce que j'espérais !!
Car déjà, niveau son, c'etait tout bonnement trés bon, ce qui etait loin d'être gagné d'avance au Dôme, avec son accoustique pas vraiment faite pour les grattes saturées en général (remember les Metallica, Motorhead et autres groupes Metal...). Donc rien que là, une trés bonne surprise, qui m'a comblé.
Ensuite, niveau setlist, j'ai été plus que gaté, avec pas moins de 6 titres de "Ten" !! Dont le méconnu "Dirty Franck" (y avait qu'à voir le flottement dans la salle à l'exécution de ce titre pourtant bien pêchu), qui apparait en bonus sur la version européenne dudit album.
Le fait d'avoir, 15 ans après, "Alive" enfin joué de visu, rien que pour ça, mon billet etait rentabilisé ! Et que dire d'"Even Flow" qui a soulevé la salle ! Ou les rageurs "Why go" et "Porch" ?!
Mais le plus beau moment de tous, fut certainement ce titre lent et melancolique de "Ten", le plus beau qu'ait fait le groupe dans ce registre: "Black". Avec un Vedder totalement habité, et un public au diapason, finissant le titre a cappella, les Pearl Jam arretant de jouer quand la ritournelle lancinante de fin prit une ampleur enorme dans le Dôme. C'etait assez magique, et les zicos ne s'y sont pas trompés, nous remerciant la main sur le coeur en se penchant vers l'avant. Un pur moment d'échange entre un groupe et son public. Une longue standing ovation, gradins compris. Magnifique.
Et hors de ces titres que je connaissais sur le bout des doigts, je ne me suis jamais emmerdé, PJ délivrant un set total rock, faisant taper du pied et bouger la nuque. Certains m'ont même vraiment accrochés, comme "Better man", "I believe in miracle", "Down".
Les zicos, qui sont les même depuis le début excepté le batteur, sont loin d'être manchots, contrairement à ce qu'on pourrait penser d"un groupe qui a émergé pendant la vague "grunge" (et s'ils sont encore là, c'est que c'etait bien plus qu'un groupe qualifié comme tel...).
Jeff Ament c'est la force tranquille à la basse, Stone Gossard reste trés discret avec son look d'ingénieur, mais il est bien carré, alors que Mike McCready, l'autre gratteux, est plus ouvert vers l'audience, et nous envoie des soli impressionants, avec en point d'orgue toute la première partie du premier solo de "Even flow" joué à la perfection derrière la nuque à la Hendrix ! On dirait pas en etant entrainé dans ce tourbillon rock n roll, mais techniquement ils assurent les mecs de Seattle !
Au final, Pearl Jam ne se fout pas de la gueule de son public, avec un prix raisonnable (35 euros en fosse, dans les 40 et des poussières en gradins), et près de trente titres en patûre ! Sans longs soli, juste deux jams pendant "Even Flow" et "Porch", pas désagréables en plus.
On en peut qu'avoir un immense respect pour eux, respect réciproque, sans mots superflus, et avec un dernier morceau dans un Dôme tout eclairé, pour rendre hommage à son public en le mettant en lumière pendant que le groupe joue pour lui.
Un groupe authentique qui a réuni fans de tous bords pour un soir, à l'occasion d'un show direct, brut et simple, dominé par l'emotion d'un Vedder transcendé. Merci les mecs.
Setlist officielle:
Long Road
Why Go
Do The Evolution
Severed Hand
Corduroy
Whipping
Red Mosquito
Elderly Woman Behind The Counter In A Small Town
Given To Fly
Down
Even Flow
Wishlist
World Wide Suicide
Glorified G
Satan's Bed
Porch
Encore 1
Fatal
Off He Goes
Black
I Believe In Miracles
Alive
Encore 2
Last Exit
Leash
Better Man
Dirty Frank
Comatose
Fuckin' Up
GANDALF STILL ALIVE
Photos Pirlouiiiit qui regrettera de ne pouvoir rester que les 3 premiers morceaux (sans flash) étant donne le nombre de flash qui ne se cachaient meme pas dans les premiers rangs ... d'un autre coté comme ca j'ai filé a Rognes
Critique écrite le 12 septembre 2006 par Gandalf
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