Chronique de Concert
Peter Doherty + Jack Jones
La Coopérative de mai, Clermont-Ferrand 21 novembre 2016
Critique écrite le 23 novembre 2016 par Pierre Andrieu
Et la palme d'or du concert de merde de l'année est attribuée à... Peter Doherty, pour sa "prestation" totalement pitoyable à la Coopé... Une véritable honte, un crachat dans la gueule de ceux qui se sont déplacés et ont payé leur place, une publicité vivante (pas pour longtemps, malheureusement) contre l'alcoolisation à outrance et la prise massive de drogue, voilà ce que c'était ce lamentable concert en forme de chemin de croix pour nous, qui sommes fans du monsieur et qui le tenons en haute estime pour la qualité de ses chansons.
Jack Jones
Tout avait pourtant bien commencé avec la première partie assurée par le guitariste de Doherty, Jack Jones, qui lors des deux derniers morceaux de son show (ceux auxquels on a assisté), se lance en solo dans une folk pop song déchirante (et de fort bon aloi), puis dans un morceau de rock débrayé accompagné par tout son groupe. C'est torturé, très dans l'esprit Libertines/Pete D., bien foutu (le mec sait chanter et jouer de la gratte) et cela constitue une belle introduction pour cette soirée qui va s'avérer cauchemardesque.
Peter Doherty
Après une pause interminable, sans doute " mise à profit " pour se défoncer comme des débiles, Peter Doherty et son groupe se pointent enfin sur scène, à la grande joie d'un public très nombreux composé de fans transis... Et là, c'est le drame. Doherty commence à chanter de manière approximative puis va précipitamment chercher sa guitare oubliée en fond scène, en oubliant le micro, revient tant bien que mal etc. Le premier morceau est donc massacré et ce n'est que le début d'une longue litanie de crimes contre la musique et l'intelligence. Devant les errements éthylico drogués de son " leader ", le groupe se déconcentre et fait ce qu'on peut appeler de la merde : banjo faux, guitare désaccordée, claviers à côté de la plaque... C'est nul, tout simplement. Et d'ailleurs c'est ce que l'on hurle de toutes nos forces à la fin du méconnaissable nouveau morceau I Don't Love Anyone (But You're Not Just Anyone), pourtant très bon à l'origine. Un titre pendant lequel Doherty manque presque de se tuer en tombant tête la première de scène en glissant de son retour. Il s'en faut de peu... Et, non content d'être en dessous de tout et de mettre sa vie en danger, le pauvre type que sont venus acclamer ses aficionados (qui continuent à applaudir et à rester dans la salle malgré le désastre !), se révèle dangereux pour le public, jetant son micro en tir tendu dans la foule, et plus tard sa guitare, son harmonica, son pied de micro etc etc.
Malgré tout le respect que l'on a pour les artistes en général et pour le co-leader des Libertines en particulier, ce mec ne mérite qu'une seule chose : que quelqu'un lui renvoie son micro dans la gueule et que tout le monde le laisse cuver tout seul comme un pauvre poivrot camé qu'il est. Au lieu de ça, le show se poursuit tant bien que mal, le roadie en chef faisant tout pour que les choses continuent coûte que coûte et que tout le monde puisse toucher son cachet à la fin. Non content de massacrer ses propres compositions (par exemple en s'arrêtant en plein milieu pour expliquer au batteur comment jouer, ou en " chantant " couché par terre), Doherty se permet de surcroît de faire de la bouillie avec Suzanne de Leonard Cohen et Ride into the sun du Velvet Underground.
Et bien évidement, le public continue à applaudir l'épave qui est sur scène, comme au cirque, en espérant qu'il se passe quelque chose de grave. Il paraît que " c'est rock 'n roll ", ha ha ha !!! On a franchement de la peine pour les gens qui pensent ça, car il y a une énorme différence entre le foutage de gueule intégral dont il est question ici et des concerts un peu borderline, sur le fil du rasoir mais avec des moments de grâce comme celui donné ici même en 2010 par Pete D. dans le cadre d'Europavox ou ceux offerts par les Libertines en 2015 à Rock en Seine et en 2016 à l'Olympia. Malgré un léger mieux sur la fin du set (avec en particulier un Fuck Forever presque reconnaissable), c'est le genre de soirée qui permet de comprendre pourquoi des fans hardcore du monsieur peuvent en arriver à hurler d'une voix suraiguë " Ho, Pete Doherty, si tu me vois, je t'encule ! T'es vraiment qu'un connard, ok ? ", comme cette gamine dépitée filmée par Le Petit Journal et qui avait payé 100 euros, fait un trajet de six heures, pour que finalement son héros ne daigne pas se pointer sur scène, et ce pour la deuxième fois de suite... Quant à nous, plutôt que d'avoir à supporter un aussi triste spectacle ce soir, on aurait préféré que Peter Doherty annule purement et simplement sa très merdique prestation.
Photos : Yann Cabello (album complet ici) www.yanncabello.com, www.facebook.com/yann.cabello.7, twitter.com/YannCabello, instagram.com/profocus63...
Critique écrite le 23 novembre 2016 par Pierre Andrieu
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> Réponse le 28 novembre 2016, par BOB
[La Coopé. Clermont Fd - 21 Novembre 2016] Je suis alcoolique (j'aime pas dire ancien, je vais avoir 50 ans l'année prochaine, je ne bois plus depuis 4 ans et demi, défoncé, je ne fume plus depuis 2 ans, arrêté la codéine depuis 7, vendue par des pharmaciens, peu regardant sur ma santé , mais plus sur leur porte feuille !!!!). Bref... Je trouve que vous y allez un peu fort sur Doherty... Si j avais payé ma place pour Christophe Maé, et, qu'il était arrivé dans cet état, OK. Mais là, on le savait... Vous pensez que les Stones n'en ont jamais fait des concerts comme ça ? Les concerts un peu borderline, comme vous dites, c'est du politiquement correct. Qu'est ce qu'ils font les mecs avant d'entrer sur scène ??? Faut pas oublier, c'est un Anglais... Je ne prône pas l'alcoolisme, et, ne dis pas qu'il faut être défoncé pour faire du... La suite | Réagir
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