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Chronique de concert Phantom Fifth + Ness
Dimanche 22 décembre 2024 : 6843 concerts, 27255 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Phantom Fifth + Ness
L'autre soir nous étions juste passés devant (il y avait notamment Corbu) aussi ce soir nous avons décidé de nous rendre au Mercury Lounge, plus petite d'un groupe de salles qui comprend le Bowery Ballroom, le Music Hall of Williamsburg, Terminal 5 (où nous irons lundi pour PJ Harvey, et Rough Trade NYC. Nous ne connaissons aucun des groupes de la soirée mais ce n'est pas grave. Ce soir (comme souvent dans cette salle) ils sont 4, un par heure Nowhere (19h), Henry Sugar (20h), Ness (21h) et Phantom Fifth (22h). Même si j'aurais bien aimé découvrir Henry Sugar ( "a NYC based band formed by a former opera singer that strives to make epic, anthemic music.") je sais que nous n'arriverons pas à temps.
En effet avant ça nous allons dîner dans le très chic Beauty & Essex le chef en cuisine ce soir n'étant autre que celui qui il y a 10 ans se faisait appelé le BFS (comme j'ai apprécié d'entendre a de si nombreuses occasions "this is a complement of chef Peder"). C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai mis un vrai pantalon et pour la première fois depuis que je suis en vacances autre chose que des tongs. Délicieux mais ce n'est pas l'objet ici. Lorsque nous arrivons au Mercury Lounge nous avons la bonne surprise de voir que tout a été décalé d'une demi-heure.
Pas assez pour voir Henry Sugar quand même mais du coup nous verrons une bonne partie du set de Ness. En entrant ça me parait encore plus petit que la dernière fois (je me dis que j'ai eu la chance de voir plusieurs fois the National ici). Il y a pas mal de monde et qui semble être venu specifiquement pour Ness ce dont j'aurai la confirmation avec le groupe suivant. Même s'il a déjà quelques années d'existence le groupe est composé de musiciens assez jeune, de gauche à droite : un guitariste (Ethan Peck) , une batteuse, un chanteur/guitariste (Jesse Weisberg), un bassiste et un clavier.
Le chanteur a une belle voix (qui m'a rappelé celle de David Berkeley à un moment) mais il y a quelques trucs qui m'empêche de rentrer dedans vraiment. A commencer par les effets dans la voix (genre vocodeur) qui donne un côté un peu variété à des morceaux qui auraient été (à mon gout) plus sympa sans. Il y a aussi la façon dont les morceaux s'arrête (très brutalement à chaque fois - on est presque surpris). La reprise de With a little help for my friends des Beatles ne m'ayant pas entièrement convaincu non plus ....
Et même si globalement d'un point de vue strictement musical il y a avait des choses intéressantes, leurs quelques interventions entre les morceaux m'ont empêché d'adhérer au groupe. Tout d'abord le clavier/bassiste qui prendra le micro juste pour souligner qu'ils y a deux ans ils faisaient la première partie de Henry Sugar (à moins que ce ne soit de Nowhere) et que maintenant c'est lui/eux qui ouvrent pour Ness (bonjour le tact !) les explications autour de la chanson dont Jess n'a techniquement pas écrit toutes les paroles nous a laissé sans voix ...
Je vous le traduit grossièrement : "Nous n'avons jamais raconté l'histoire de cette chanson, mais ce soir nous avons vous la dire. L'autre été nous étions en en vacances à Tel-Aviv et logions par airB&B. Quel est la première chose que chacun fait lorsqu'il loge chez des gens qu'il ne connait pas comme ça, c'est de regarder leurs affaires ("go through their shit"). Ainsi nous avons toruvé ce disque dur dans lequel il y avait un seul document. Il s'agissait visiblement d'un lettre d'amour écrite en "broken english" à une fille (qu'ils ont me semble-t-il qualifié de "bitch"). Et comme j'avais cette mélodies que je jouais depuis quelques jours qui collait bien nous en avons fait cette chanson".
Après cela je me suis assis sur le canapé du coin, en essayant de ne aps trop penser à ce qu'ils venaient de raconter. Je serai d'ailleurs assez content d'avoir mis un pantalon car avec la clim a fond comme partout dans ce pays (parfois je me dis qu'en augmentant les thermostats de quelques degrés partout aux USA on pourrait peut être réglé le problème du réchauffement climatique) je commencer à presque me cailler. Sur le dernière morceau Fisherman toute la famille / tout le public participera aux churs.
Pendant le changement de plateau je regarderai sans réelle surprise la salle qui se vide petit à petit. C'est que même si les groupes passent le même soir il ne s'agit pas forcement de concerts communs. D'ailleurs lorsqu'on rentre dans la salle et qu'il y a plusieurs groupes la personne à l'entrée demande qui on est venu voir et fait marque un petit bâton en face du groupe qu'on lui dit ... Si c'est comme je l'imagine pour partager ensuite les entrées de la soirée, c'est clairement Ness qui partira avec le gros de la caisse.
Lorsque le groupe (plus âgé) attaque la salle s'est vidé à un tel point que nous ne sommes plus que 4 (+ le gars au soin et la fille au bar) dans la salle, soit autant que sur scène. Le groupe ne se démonte par pour autant et attaque en force. Et il ne faut pas plus que quelques secondes pour voir qu'en terme de maturité cela n'a rien à voir avec le groupe d'avant (qui attention ne manquait pas de certaines qualités malgré ce que j'ai pu écrire). Le chanteur bien qu'ayant un attelle bouge bien. J'accroche tout de suite sur sa voix qui chevrote (un peu à la Brian Molko). Il a un côté assez british (même si il est de SF) qui me plait bien.
Ça joue fort et bien. Désormais basé à New York, le groupe se compose de Greg Delves à la basse (from Melbourne, Australia) de Colin McCarthy à la batterie (from Cork, Ireland) de Paul Stinson au chant et à la guitare (from San Francisco, California). Il y a aussi un guitariste chevelu (dont je n'ai pas trouvé le nom - je viens de découvrir qu'il s'agissait en fait de James Richardson du groupe MGMT) qui joue fort bien. Quelques solos bien sentis (jamais trop long) qu'on écoutera avec plaisir.
Si dans la petite description du groupe que j'avais lue il était question de Nick Cave (dont ils reprendront d'ailleurs Midnight Man) c'est plutôt à Midnight Oil que la voix du chanteur me fait parfois penser. Encore une fois je suis assez fan de sa façon d'occuper l'espace scénique. Très naturel, spontané et entrainant. Il faut dire que leur musique l'est en effet pas mal.
D'ailleurs au bout de quelques morceaux un groupe de 6 personnes fera son entrée et ils ne se feront pas prier pour se mettre à danser ! Paul leur dédiera d'ailleurs la chanson suivante (et toutes les autres ;-). En écoutant et en regardant Greg tapi dans l'ombre je pense à Scott Devendorf (les lunettes et la casquette y sont peut être pour beaucoup). Je crois qu'à la fin ils nous gratifieront d'une reprise de Radio Birdman (en nous racontant au passage qu'ils reviennent tout juste d'une tournée en compagnie de Chris Masuak justement) et une de What difference does it make des Smiths (où j'ai encore pensé à Placebo et leur reprise de Big mouth strikes again).
Je crois que c'est un des concert où il y avait aussi peu de monde dans le public et où le groupe s'est donné à fond. Au final nous passerons une très chouette fin de soirée. Avant de reprendre le Q direction notre station Kings Highway, nous irons faire un tour du côté de Alphabet City, où nous passons devant le Sidewalk Café qui même si il a été renové (pour la partie restau) n'en reste pas moins le temple de l'antifolk et de la poesie si j'en juge par les nombreux groupes qui y sont programmés toute la semaine et qui ne sont relayés ni par Time-Out, Village Voice ou Brooklyn Vegan ... (en vrac je reconnais les noms de Barry Bliss, Joe Bendik et Jeffrey Lewis).
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Critique écrite le 15 août 2016 par pirlouiiiit
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