Chronique de Concert
Philippe Katerine (featuring Lomepal)
La scène a pour décor deux gigantesques narines en structure gonflable par lesquelles le groupe fait son entrée. Katerine, vêtu d'un pyjama moulant agrémenté d'un boa digne de la grande Zora, attaque le concert par "BB Panda" et une version bâclée de "Stone avec toi", avant de se mettre le public dans la poche avec "Louxor j'adore" ou le son fut coupé et remis plusieurs fois sous les acclamations d'un public finalement assez statique.
Entre les chansons, le maître de cérémonie se laisse aller à des divagations étranges ou il explique notamment que "Nous sommes tous des winners, car nous sommes tous issus d'un petit spermatozoïde qui a décroché la timbale face à une multitude de concurrents...". Le concert se poursuit avec son nouveau single "Blond" et son tube "La banane" dont le refrain est allègrement repris en cœur par le public.
S'ensuit un medley foutraque ou seront mixés des titres principalement issus de son album éponyme de 2010 : "Des bisous", "Remet ta moustache", "La reine d'Angleterre", le cultissime "Comment tu t'appelles" et le virulent "20/04/2005" ou Katerine explique avoir été pris en chasse près de la Maison de la Radio par Marine Le Pen...
Musicalement ça part dans tous les sens. Le rap et la variété la plus basique se mélangent à des rythmes de bossa nova ou de Jazz hyper léchés. Si certaines chansons ne ressemblent à rien, d'autres proposent des mélodies subtiles avec de jolies harmonies vocales, forcément très travaillées malgré les apparences. Il n'y a aucune logique, aucun fil directeur car katerine met dans ses chansons le moindre truc qui lui passe par la tête. On sourit et on rit beaucoup devant l'absurdité lunaire des chansons ou de ses divagations étranges, qui se mutent parfois en une poésie naïve assez touchante.
Il sera rejoint sur scène par le rappeur Lomepal pour un duo sur le titre "88%" dont les paroles expliquent que "88% des hommes sont PD" avant un premier interlude. Le concert se terminera par 6 titres dont on retiendra "Aimez moi", "Patouseul" et "Parivelib" où il invite tout le public à faire du Vélib la nuit dans Paris sous Extasy, en 1742 mots qu'il a compté durant l'après-midi quand il s'ennuyait...
C'est donc un moment hybride auquel nous avons assisté, mais pour lequel on aurait imaginé pus de folie dans le public et peut-être aussi plus de dynamisme sur scène. Il en ressort que, malgré une désinvolture totale en surface, il y a probablement aussi beaucoup de travail pour créer cet univers burlesque, naïf, unique en son genre et totalement perché, dont on imagine cependant mal qu'il puisse avoir un jour de la postérité. Mais ce n'est certainement pas l'objectif de katerine, qui réussit quand même l'exploit de remplir les salles, et de mener une carrière musicale prolifique depuis près de 30 ans avec cet univers plus que singulier.
Critique écrite le 17 décembre 2019 par lol
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> Réponse le 21 décembre 2019, par Thierry
[Paris, La Cigale - 16 décembre 2019] Spectacle décevant et ennuyeux, mise en scène pauvre. Musiciens moyens et l'orchestre, trop fort (batteur bourrin), ne permet pas de toujours comprendre les paroles. Ce n'est pas très grave car les textes sont indigents... Réagir
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