Chronique de Concert
Philippe Petrucciani Quartet
Le solo de guitare introductif est trop "expérimental" pour moi. Ce sera heureusement le seul de ce type. La pièce, une composition de Michel Petrucciani, contient peu de chant mais après un deuxième solo de guitare de Philippe Petrucciani et le premier de Dominique di Piazza sur sa magnifique basse 6 cordes, Nathalie Blanc s'exerce au scat.
La compo suivante, I Have An Idea, de Philippe celle-là, plus courte et plus accessible avec son joli dialogue guitare / batterie swingue davantage. Le son de la guitare, tout en nuances, devient soft sur Maybe One Day.
Après quelques titres, un sentiment de déjà entendu se fait jour. Nathalie Blanc chante, longue partie instrumentale avec un solo de Philippe, Dominique lui emboîtant le pas la plupart du temps, Nathalie nous fait un scat puis rechante... Mêmes ingrédients sur le morceau suivant mais dans le désordre.
Heureusement, Mike P, morceau composé par Philippe pour son frère disparu vient apporter un grand bol d'émotion dans une prestation qui en manquait cruellement jusqu'alors. Pour la première fois de la soirée, la chanteuse semble concernée par son texte :
"What's your name Mike P ? And what are you doing ? Playing jazz ? Or just saying a joke to your best friends ?...
When I see the stars in the sky, I can see your smile, brother..."
Le merveilleux solo de guitare qui suit est à la fois chargé de mélancolie et d'espoir.
Puis on retombe dans le même ronron sauf que Manhu Roche nous offre un joli solo de batterie afin de mériter une pause.
La seconde partie sera plus variée avec des standards du jazz revisités, quelquefois même révolutionnés :
Ainsi apprécie-t-on la guitare de Philippe qui remplace la trompette sur Alone Together, il fallait oser, mais c'est plutôt réussi !
Ainsi (re)découvre-t-on les subtiles paroles de Nougaro sur Autour de Minuit de Thelonious Monk :
Aux rendez-vous d'amour tout mon temps t'appartient et pour toujours
Aux rendez-vous d'amis à n'importe quelle heure je suis admis
Aux rendez-vous d'affaires quand l'argent est urgent, je croise le fer
Il est un rendez-vous pourtant où j'aime aller isolément...
Ainsi subit-on des versions de Falling Grace et de Summertime que Steve Swallow et Gershwin auraient peut-être apprécié, mais pas moi.
Deux fois une heure, c'est suffisant semble se dire la quarantaine de spectateurs qui ne demande pas de prolongations. J'ai toutefois passé une bonne soirée avec deux moments forts : Mike P et deux mémorables soli (guitare et surtout basse) dans Este Mundo, une composition de Philippe Petrucciani.
Bonus vidéo : Alone Together
Critique écrite le 09 juin 2009 par Mcyavell
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