Chronique de Concert
Pigalle + Les Hurlements dLéo + Bat point G (Festival Avec Le Temps)
Un soir pluvieux, en pleine semaine, avec l'OM qui joue son retour de coupe d'Europe contre Manchester... Tout ceci pourrait expliquer la faible affluence présente ce soir à l'Espace Julien pour cette affiche bien sympa, dans le cadre du Festival "Avec le temps", rendez vous annuel de la chanson française dans la cité phocéenne.
Lorsque nous arrivons avec Francois un peu après 20h, il n'y a personne dans la salle ! Qui est elle même coupée sur le fond par un rideau noir. Ca se remplira peu à peu, sans s'presser, ce qui fait que Les Hurlements d'Léo ne débuteront leur set qu'à 21h, devant quelques petites centaines de fans.
Personnellement je ne connaissais pas du tout, si ce n'est de nom grâce à Seb. Ce qui me permet d'avoir un avis totalement exempt de toute fanitude ou de tout préjugé latent.
Parfois je prend une grosse claque dans ces cas là, parfois je ne suis pas emballé des masses... comme ce fut le cas malheureusement pour Léo et ses cris ! J'ai juste trouvé ca sympa, là où je pensais voir une énergie débordante live ! Alors oui le chanteur de droite était remuant, oui un des cuivres/chanteur se démenait, oui le cuivre/violon/chanteur n'a pas lésiné sur la sueur...
Mais l'énergie était un peu "forcée", dans le sens où je n'ai pas ressenti un vrai allant naturel, une hargne non calculée, bref le (gros) truc en plus qui fait qu'un groupe emporte tout sur son passage !
En plus, le son était brouillon (rare pour l'Espace), du coup on entendait rarement le violon, parfois on ne savait pas quel cuivre jouait, et le pire de tout, c'est que je ne comprenais pas le trois quart des textes ! Un peu con pour un groupe où ces derniers sont importants... Et le peu que j'ai pu assimiler, ben j'ai pas trouvé ça transcendant....
Quand ils envoient leurs titres les plus explosifs je me surprend à retrouver de l'intérêt, et quand ils font leur reprise de "Requiem pour un con" de Gainsbourg, là j'applaudis avec plaisir. Mais pour le reste, je suis sorti sceptique de leur set, ce qui n'est pas catastrophique pour eux, heureusement ! La fosse avait l'air un peu plus convaincue que moi, car l'accueil fut globalement bon, mais pas de folie furieuse à se rompre les cordes vocales !
En attendant Pigalle, un drôle de bonhomme nous attendait sur la petite estrade du Café Julien, seul avec son accordéon, et une boite à rythme en contrebas, affublé d'un pseudo tout aussi drôle, interprétant des morceaux vraiment drôles ! Après prise d'informations auprès de François, j'apprends que ce Bat point G est l'accordéoniste des Grosses Papilles, combo connu dans le milieu indé français.
Comme ledit combo fait une pause pour laisser ses membres s'exprimer en solo, ledit accordéoniste nous propose euh... comment vous voulez que je chronique ça moi... du slam ? du débit rapide ? du texte chantonné ? du hip hop ? Toujours est il que le mec a de l'humour, une bonne tchatche, un bon flow, et des compos qui m'ont étonnamment charmé l'oreille (grâce notamment à cet accordéon toujours présent bien que discret), telles "Papa, "Ile de France" et je ne sais plus quel titre tout en acronymes !
Il sera d'ailleurs en concert à la Machine à coudre dans le cadre de ce festival mercredi prochain. C'était pas long, ca a eu un joli succès, la bière était fraiche, que demande le peuple !
(voir son site : https://www.myspace.com/batpointgmusic)
Ben le peuple il demande les rois de la soirée ! On passe vraiment un (large) cran au dessus avec la bande de François Hadji-Lazaro ! C'est la première fois que je vois ce groupe culte de la scène française, et eux, ils m'ont fait plus que forte impression ! Faut dire que le Francois, il a un sacré charisme, personnage unique, plein de gouaille, et multi instrumentiste. Le rack tournant d'instruments folkloriques, à cordes, à vent et même inconnus de mon maigre savoir, au centre des planches était originalement impressionnant. François y piochant un différent entre chaque chanson.
Et la preuve qu'il n'est pas besoin d'être pléthore pour envoyer une bonne énergie communicative dans la foule... Car là où les Hurlements d'Léo étaient huit dont une bonne moitié à se démener un peu dans le vide, les quatre de Pigalle, sans arpenter furieusement la scène, ont boosté une fosse conquise, alternant pogos localisés ("Il boit du café", "Ophélie"...), pogos plus étendus ("Les lettres de l'autoroute", "Il ya dans la cité sans nom", "N'oublie pas"...), pogo total ("L'éboueur", "Patate"), et pogos/slams/hurlements sur un "Dans la salle du bar tabac de la rue des Martyrs" ultime !
Mais l'énergie c'est aussi dans la force des morceaux, et comme cette fois le son était bon, je pouvais comprendre les compos qui m'étaient inconnues ("Il te tape", "Je bois ma vie", "Chez madame Eulalie", tous du dernier opus, très bien représenté et très bien accueilli), et apprécier le jeu sans fioritures mais diablement efficace des zicos, dont deux ex Garçons bouchers accompagnant François.
Pendant presque une heure trente, j'ai pris le plaisir que j'attendais de ce groupe connu au bahut, dont je ne connaissais pas toutes les facettes, j'ai puisé dans leurs textes un vif intérêt, et je suis ressorti avec une sacrée banane !
Nous étions peu nombreux, mais unanimement comblés par cette forte personnalité sincère et sa bande sans artifices !
Plus de photos et de bouts de vidéos par Pirlouiiiit en cliquant ici
et une des Hurlements d'Léo ici
et une de Bat Point G là
Critique écrite le 16 mars 2011 par Gandalf
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