Chronique de Concert
Poni Hoax + Dondolo
On attaque donc par lesdits Dondolo initialement devant une salle vide (la cour du Cabaret est bien agréable en cette nuit de mai) mais qui se remplit rapidement, grâce à un premier titre de rock noisy sous influence Cure (pas de setlist connue pour eux, désolé). Les 5 musiciens ont un gros son (3 instruments à corde) très légèrement déglingué, qui évoque les Dirty Pretty Things ou les Libertines, et ils chantent selon les cas en français ou en anglais. Le chanteur a toujours son infâme coupe de cheveux et un air globalement droopyesque (mettons, désabusé) - un look au final idéal pour sonner dans ses meilleurs moments comme Joy Division sous speed (euh, vraiment, laissez traîner une set-list la prochaine fois d'accord ?).
Bon, ils ont aussi d'autres morceaux qu'on trouvera un peu trop pop (I wanna discover you) mais souvent assez catchy, globalement très supportables ; de toutes façons, comme on l'a déjà écrit pour, par exemple Exson Valdes par ailleurs, il faut du courage pour composer de la pop en anglais quand on est un groupe français, et ils s'en sortent pas mal du tout ! Et s'autorisent aussi une plage de punk-rock stoogien ("I don't know why...") franchement enthousiasmante. Juste après, leur chanson Fluffy Angel (issue du très recommandable album Dondolisme) s'avère un tube potentiel sur scène. Je peux encore signaler que leur reprise finale était très plaisante (je n'ai pas reconnu de qui, et si c'était bien des Smiths c'est normal, je n'ai jamais pu les saquer !).
Très au point sur scène et avec de fort bonnes compos, Dondolo a finalement tout pour plaire et pour percer (à part peut-être un plan de carrière plus agressif ?). Vont-ils être rattrapés par la hype maintenant que tout le monde s'enthousiasme dans la presse branchée sur leur nouvel album ? C'est tout le mal qu'on leur souhaite, en attendant de les revoir, la prochaine fois.. en tête d'affiche, chiche ? Bonne route à eux en attendant.
[A la pause, rencontre incongrue, on croise un certain skin-head tatoueur et ami qui nous supplie de ne pas révéler son identité : il accompagne des filles à un concert de pop-rock, deux motifs légitimes d'éviscération dans sa sphère sociale - si je reçois son chèque comme convenu, ça restera entre nous et il vivra. D'ailleurs, il a détesté tout le concert...].
Quant à Poni Hoax et nous, c'est une déjà vieille histoire : d'abord parce qu'on suit aussi avec intérêt leur discographie pour l'instant parfaite, ensuite pour le concert déjà cité et aussi, pour une formidable performance vue à l'autre bout de la France en 2008. Depuis la dernière fois, la batterie n'est plus en avant, leur chanteur Nicoals Ker s'est fait pousser la barbe et n'a pas repris la clope ; il ne semble par contre pas avoir arrêté de boire avznt les concerts, ni avoir l'intention de lever les yeux plus haut que l'ampli de retour. C'est donc toujours une belle bande de no-looks, dont la musique n'en paraît que plus flamboyante.
Hypercommunication démarre à 23 h 15, la salle est pleine (miracle !), et le frontman réussit (comme à chaque fois) le prodige d'avoir l'air de s'en foutre totalement et pourtant de chanter parfaitement, en tout cas au niveau des intonations sinon de l'articulation. Par contre le son est plutôt dégueu (ça s'améliorera pendant le concert). Il n'empêche que She's on the Radio, sec, tendue et dansante, est toujours une locomotive et que le public est très heureux de l'entendre. Suit une balade inédite (le groupe planche sur un 3e album) animée par un chanteur physiquement totalement ailleurs, mais idéalement placé à son poste.
Une pas reconnue plus tard (avec beaucoup de synthés - il y en a 2 sur scène, un de trop peut-être ?), et Poni Hoax dégaîne sa bombre n°1, Pretty Tall Girls - on perd le contrôle des ses jambes et de ses bras au refrain ! Ce n'est pourtant qu'un échauffement avant la très groovy L.A. Murder Motel (des groupes de pop anglaise ont explosé, fait une carrière météorique sur NME/Myspace/LesInrocks, puis disparu pour moins que ça, qu'un single pareil...). Sentant qu'ils nous tient au creux de sa baguette, le formidable batteur Vincent Taeger commence le boum-boum proprement tuant de Budapest. Non, décidément, on ne verra jamais cette chanson d'un érotisme foudroyant chanté par la belle Olga, mais on a quand même envie de se rouler par terre de bonheur : le mot "lancinant", sachez-le, a précisément été inventé pour Budapest de Poni Hoax en live, et sa fin Thriller-style.
Après un truc pareil on pense pouvoir souffler ? Que dalle : c'est pour mieux enchaîner sur Antibodies, le morceau qui a réinventé le disco en 2008, totale et orgasmique, on se retrouve à lever les bras au refrain avec un sourire post-lysergique aux lèvres (de vieux acides pris au siècle dernier semblent faire un retour inopiné), c'est jouissif. Et on en a pas fini, il reste notamment The Bird is on Fire, jamais vue sur scène sauf erreur, où une voix monocorde et rêche posée sur une batterie martiale vous fait sautiller nerveusement comme un ersatz de Ian Curtis. Car oui, un concert de Poni Hoax, c'est un concert de rock où l'on danse, ladies & gentlemen...
Le dance floor reste d'ailleurs bien garni pour Involutive Star, le chanteur ne nous regarde toujours pas mais voilà longtemps qu'on a renoncé à comprendre si c'était un connard prétentieux ou un timide maladif. Le guitariste Nicolas Villebrun, guère plus expansif, nous fait en tout cas taper des mains sans effort, tandis que Taeger est monté sur sa batterie pour en jouer (comme si c'était plus facile). Final climaxique et génial, et sortie du groupe après une heure de concert qui eut été amplement suffisante à notre bonheur.
Retour ultra-rapide en rappel pour leur nouveauté, entre Depeche Mode (en mp3) & New Order (en live), We Are The Bankers, sympa, pas aussi prenante que la superbe The Paper Bride, une merveille de transe électro-pop sur scène. Et enfin, celle dont on se serait éventuellement passé (le chanteur se moque et ne veut pas la faire, en tout cas il rigole pour la première fois, c'est toujours ça de pris), une "chanson de merde" lente et un peu reggae qu'ils vont en effet jouer dans une indifférence polie - elle n'est quand même pas si mal, pour une chanson entérique.
Après 1 h 15 de concert, c'est confirmé, Poni Hoax est toujours le meilleur groupe de pop rock électro de France, merci pour eux, et encore n'ont-ils pas joués leurs plus belles balades, (Carrie Ann, Soundtrack of your fears...). Le truc encore meilleur, c'est que ça commence à se savoir, puisqu'ils remplissent enfin les salles ! On repart avec la délicieuse incertitude suivante : nos chroniques régulières et enthousiastes y seraient-elles pour un tout petit quelque chose ?
Sur scène, place aux DJ set de Principles of Geometry, mais après 2 excellents live, désolé, ce sera sans nous !
Critique écrite le 24 mai 2010 par Philippe
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> Réponse le 28 mai 2010, par Zia
Tout à fait d'accord, concert brillant en effet ! Poni hoax me rendait déjà folle en vidéo (cf passage chez Taddei il y a qq années), en vrai c'est pire ! Réagir
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