Chronique de Concert
Pontiak
Le groupe suit actuellement une longue tournée européenne pour promouvoir son dernier album Innocence et ce concert sur Mars va être l'occasion pour beaucoup de le découvrir. Je n'ai quasiment rien écouté de leur musique avant de venir, préférant garder l'effet de surprise. Un fan hardcore de mes connaissances, évidemment présent dans la salle, m'en avait déjà dit le plus grand bien. Pontiak est composé d'une fratrie : les frères Carney, trois blondinets barbus, un à la guitare, un à la basse et l'autre à la batterie ; chacun d'eux assurera à tour de rôle le chant ou les choeurs.
Juste avant de jouer, les frangins font entrechoquer leurs canettes de bières afin d'invoquer les bons esprits de la Machine qui s'est rapidement remplie. Ils ont l'air à la fois étonné et ravi de voir autant de monde venu pour les voir.
Au vu de l'étiquette du groupe et de son appartenance au label sus-nommé, je m'attendais à un truc " post-indie-rock " de qualité mais là, surprise : on a affaire à un power trio aux accents heavy et stoner. Les compositions présente de grandes nuances mélodiques et les rythmiques sont très travaillées. Beaucoup de titres sont joués au départ en mid-tempo.
Le groupe a une bonne maîtrise instrumentale, acquise certainement à force d'écumer les scènes d'Amérique du Nord et d'Europe. On sent bien que le trio a une longue pratique du live. Leur sens du riff qui tue et leur puissance en font headbanguer plus d'un. Les trois musiciens chantent à tour de rôle ou bien à l'unisson (sans que l'on ait l'impression d'entendre du rock de stade). Le bassiste joue souvent en accord tandis que le guitariste envoie des solos acides aux accents bluesy.
Leur musique est assez encrée dans le heavy pysche des années 70, Black Sabbath (décidément, on en revient toujours à eux) ou même le Crazy Horse de Neil Young mais elle ne sonne jamais datée ou passéiste. On pense aussi aux Melvins pour la puissance sonique et les climats lourds (mais jamais lourdingues) et même Slint pour la complexité des structures. Bref, on pense à plein de bonnes choses mais le groupe a une personnalité bien affirmée qui s'affranchit de ces influences.
En plus, il joue avec une certaine coolitude, sans pose, ni frime ou jeu de scène exubérant, mais toujours avec intensité. L'intention est ici de se concentrer à fond sur la musique. Preuve que Pontiak sait capter son public, il ne se contente pas de lui envoyer continuellement dans la face des décharges heavy stoner, mais il relâche parfois un peu la tension pour des moments plus calmes où les parties instrumentales se déploient sur le mode Americana ou folk.
Sur cette lancée, le guitariste débute une chanson seul à la guitare qui n'est pas sans rappeler le Neil Young acoustique. Ils reviendront peu à peu à une humeur plus heavy voire punk hardcore, histoire de scotcher un peu plus le public. L'accueil est plus qu'enthousiaste : vraiment pas mal pour un groupe qu'assez peu de monde dans la salle connaissait. Le concert se termine avec deux rappels et les trois frères sortent peu après de scène pour aller serrer des pognes aux trois quart de l'assistance. Attitude royale qui vient confirmer que les frangins de Pontiak, en plus d'être de bons musiciens, sont des gonzes éminemment sympathiques. Tout le monde ressort convaincu de ce concert et cela m'a donné, comme à d'autres, envie de me plonger dans leur déjà riche discographie.
Critique écrite le 21 mai 2014 par Phil2guy
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