Chronique de Concert
Porcelain + Stuurbaard Bakkebaard +Dj le clown + Montévideo + The Horrors + Izabo
Je décide de débuter les hostilités dans le hall 4, avec les jeunes normands de Porcelain.
Ces jeunes gens officient dans une emo/noisy pop en anglais, ma foi assez efficace faute d'être très originale. Sympathique début de soirée.
Vite direction le hall 3, pour les hollandais de Stuurbaard Bakkebaard (putain de nom imprononçable !) , il s'agirait de pas rater le début de leur set qui s'annonce mémorable... ?
En attendant, Dj le clown (dj expérimenté, pour ne pas dire âgé) mixe dans un style bastard pop (ex : Rammstein + voodoo chile, sex and drugs and rocknroll + ...).
C'est plutôt sympa, en revanche le public est cruellement absent, et ce sera comme ça à chacun des intermèdes de ce pauvre dj...Il ne se démonte pas et fait le con, enfin le clown. Sympa !
Stuurbaard Bakkebaard débute par un morceau ambiance Bayou, une sorte de country dépressif, que n'aurait pas renié 16 horsepower.
Sur le 2nd titre changement d'ambiance, le contrebassiste use d'un archet, le chanteur guitariste a pris une de ses électriques et on pourrait se croire chez leurs cousins de The Ex.
Le batteur envoie ses tripes (nb : pour varier avec "tue sa race", souvent usiter par le penguin), et il est marrant à regarder car il fait partie de cette espèce que j'affectionne : "le batteur grimaçant qui cherche de l'air avec sa bouche"...
Les compos de Stuurbaard Bakkebaard sont pour le moins versatiles : c'est tour à tour dansant, dépressif, marrant, noisy...Un beau panorama des sentiments humains en quelque sorte. J'ADORE ! En plus, le chanteur s'adresse souvent au public, dans un français approximatif et jouissif "Papa fume le pipe et maman pipe papa", hum, hum...
Ils nous offrent même une chanson en français, au refrain marrant "où est le bonbon ? j'ai pas trouvé le bonbon !" (b'en ouais, ça arrive au moins une fois...)
Sur l'avant dernier titre déjanté, le contrebassiste chante tour à tour dans un trombone (effet garanti), puis dans un mégaphone.
Ils nous achèvent avec le dernier titre, où ils abandonnent tous leurs instruments, envoient un sympathique sample, se "capuchent" et nous voici partis pour un rap en français/charabia. De mémoire : "Pourquoi, pourquoi ? Tous les jours je suis wagada... ?". Mort de rire, donc 10/10 pour ces hollandais !!!
Du coup, j'ai raté le début de Cat power dans le grand hall (celui où il gèle et où le son craint un peu...).
Malgré la présence de Judah Bauer (du JSBX) et de Warren Ellis (musicien de Nick Cave, PJ Harvey,...), les quelques minutes où je suis resté, j'ai trouvé ça aussi ennuyeux que sur disque. Enfin, je comprends qu'on puisse aimer, mais moi J'AI FAIM, alors je préfère aller manger !!!
Début de digestion avec les belges de Montévideo, un ersatz de Rapture sur un titre, puis un crime de lèse majesté avec une reprise de
London calling. Bref, le genre de groupe de rock à la mode qui me gonfle grave !! Label "Rock 2000 hédoniste" : "bougeons nos p'tits culs roses, puisque c'est "de" la fin du monde !"...
Retour aux choses sérieuses avec le quatuor israélien d' Izabo.
Ils m'ont convaincus de me procurer rapidement leur discographie !
La section rythmique, carré de chez carré, est souvent disco pendant que la guitare peut arpéger 80s ou riffer et soloiser 70s...Un beau mélange !
Enfin, la jolie et bien poumonnée (mais là je m'égare) claviériste envoie souvent des sons de l'espace bien sympas et choeurise d'un joli brin de voix.
Le batteur, lui, m'a coupé le souffle : le genre qui peut répéter inlassablement le même motif avec une précision métronomique (pareil pour son camarade rasta-bassiste). Il nous a même gratifié d'un court solo, prouvant qu'il peut tout détruire s'il veut...Bref, un très bon batteur qui n'en met pas partout, sobre et efficace, bravo !!
Les mélodies vocales du chanteur guitariste sont très accrocheuse et font d'Izabo une machine disco rock pop ( + une légère touche orientale) assez imparable. Le public ne s'y est pas trompé ! Très bon moment ! En plus la claviériste...heu...bon, je sais...
Du coup, cette fois j'ai raté le début du court set de The Horrors, et là je m'en serais presque mordu les doigts de pieds !! Leurs mp3 m'avaient bien plu...mais leur concert...heu...c'est du rouleau compresseur, putain !!
Moi qui dis du mal des jeunes cons du rock 2000, à longueur de chroniques, eh bien là ces jeunes cons-là je les ADORE !!
Plus tôt, dans la soirée, j'avais croisé 3 ou 4 grands dadets, tout de noir vétus dans leur collants moules-burnes à la Mick Jaggère, outrageusement maquillés, et je m'étais dis "c'est qui ces tarlouzes ?". Euh, je m'excuse...c'était vous messieurs...RESPECT !!
Au niveau look, on peut penser à un mix Ramones/Lords of the new church, et au niveau ambiance aux Cramps. Ambiance déjantée et survoltée donc. Il ne m'a pas fallut 10 secondes, pour être complètement dedans. Le public bouge bien. Et au niveau visuel, The Horrors nous gratifient d'un set inoubliable, presque entièrement dans le noir, avec un light show souvent stroboscopique.
Bref, on a le son et l'image pour un (bien trop) court voyage destroy et organique, proposé par de sympathiques psychopathes. Le chanteur vient souvent dans le public, tente 1 ou 2 slam (aïe, raté !)
Conclusion : moi aussi je veux être un jeune con !!
The Horrors restera la grande claque scénique de cette première soirée.
A revoir très très rapidement !!!
Du coup, le concert suivant de Pop Levi paraîtra un peu fade (pourtant, j'avais bien aimé leurs mp3), et c'est sans regrets que je m'en suis allé pour un long voyage retour, en partie sous la pluie rennaise (putain, c'qu'il faut pas faire pour être rock'n'roll).
Ah oui, avant ça j'avais vu le début des suédois de I'm from Barcelona : ils sont une vingtaine sur scène, ya un nain de jardin (un vrai, pas un en plastique) qui gesticule, une nana qui fait des bulles de savon, des pluies d'étoiles et ils nous proposent des mélodies pop acidulées (genre "on s'aime tous, faisons l'amour en mangeant des carambars", enfin, là c'est moi qui improvise)...
Ca pourrait être sympa en ces temps de Bushit et de Sarkozyzyte aïgue...L' enrobage kitsch fait penser aux Flaming lips. Euh...c'est sympa...5 minutes...
Moi j'ai juste envie de dire "vive The Horrors", et mention "très bien"
à Stuurbaard Bakkebaard et
Izabo. Très bonne soirée !!
Critique écrite le 18 décembre 2006 par ultrateckel
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