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Chronique de Concert

Primus

Primus en concert

Zénith, Paris 27 mars 2012

Critique écrite le par




Le trio américain Primus avait débarqué en juin dernier à la Cigale à Paris après 15 ans d'absence sur notre territoire. Le groupe avait amené dans ces valises un excellent nouvel album "Green Naugahyde" le 1er depuis douze années. Les fans s'étaient vite réveillés à cette occasion avec pour preuve une cigale remplie à la vitesse grand V.



Moins d'un an après ce dernier passage réussi dans notre capitale, ils sont revenus en ce début de printemps au zénith de Paris pour une grande soirée qui portera comme nom "An Evening With Primus".
Pour ceux qui ne connaissent pas cette formation aussi atypique, déjantée que talentueuse, ils ont sorti leur 1er album en 1989 et s'étaient séparés en 2000 après un dernier disque "Antipop" et une dernière tournée.



Ils se sont reformés en 2003 mais sans nouvel album au final.
En 2010, Jay Lane, le batteur qui fut à l'origine de la formation du groupe avec Les Claypool, a réintégré Primus après... 22 années d'absence, un événement inattendu alors.



Ces excellents cinglés ont connu leur apogée dans les années 90 avec une musique totalement atypique et inclassable qui se focalise sur l'extraordinaire jeu de basse de Les Claypool. Ce légendaire bassiste, un des meilleurs au monde à son poste chante d'une voix nazillarde et étrange qui rend leur univers si particulier mais drôlement percutant et efficace.



C'est un groupe qui caresse énormément de style en naviguant entre le rock psyché, le funk, le jazz et un rock à la sauce heavy.
N'ayant pu les voir en juin dernier, j'étais bien motivé et enthousiaste à l'idée assister enfin à mon premier concert de ce groupe légendaire.



Ce soir, il n'y aura pas de première partie mais un show qui proposera deux sets avec entracte. Autant la Cigale était archi-bondée, autant ce soir c'est loin d'être le cas avec peu de monde dans la salle à notre arrivée peu avant 20 heures.



On passe par la fosse avant de s'installer confortablement au 3eme rang des places assises pour un placement qui s'avère plus que parfait pour nous. Un écran géant est installé et diffusera tout le long du spectacle des courts métrages pour illustrer chaque titre interprété. Deux immenses cosmonautes blancs sont placés en fond de scène sur chaque côté et rendra le visuel fort intéressant. Il est 20h10, Jay Lane, Larry Lalonde le guitariste et Les Claypool arrivent sur scène au moment où la totalité du public n'est pas encore présent. C'est qu'il est encore un peu tôt pour la plupart des Parisiens qui bossent et qui viennent d'un peu loin.



Sur ce 1er set, nous avons droit à une sélection de titres extraits de toute la discographie du groupe avec quelques morceaux peu connus et des titres phares tels que "To Defy The Laws Of Tradition" qui ouvrira le show. Le public qui devient de plus en plus nombreux au fil des minutes commencera à se réveiller vraiment sur "Winona's Big Brown Beaver". Au cours de ce premier set d'une heure au total, Les Claypool a sorti sa contrebasse et portera un masque de cochon du plus bel effet. Il interprètera à ce moment-là "Seas Of Cheese". Il est bon de préciser que le fameux bassiste à créer au cours de sa carrière un univers où les animaux sont très présents et qui font référence à des personnes ou à des jeux de mots. Il est 21h15 et le premier set se termine. Le trio quitte la scène et laisse place à l'entracte devant une salle bien mieux remplie. On doit bien être 3500 personnes à présent.



Après cet entracte où quatre dessins animés de Popeye étaient projetés pour faire patienter le public, le groupe reviendra sur scène 30 minutes après pour le deuxième set. Ils vont nous interpréter l'intégralité de leur dernier album "Green Naugahyde" sorti en septembre 2011. Un album qui marque un véritable retour aux sources du trio. Le visuel est d'enfer, les lumières sont parfaites et j'ai rarement vu une batterie aussi bien mise en valeur par la lumière.



Primus offre par sa musique des ambiances étranges et riches de dissonances qui peut faire penser par moment au génial et totalement fou Frank Zappa. Les Claypool le bassiste dispose d'un style de jeu totalement unique et je n'avais jamais vu cela auparavant. Tout est basé sur un jeu à trois doigts, sur le slap et le tapping endiablé sur fretless. J'aime beaucoup l'ambiance cartoonesque qui se dégage également de ce concert et le très haut niveau technique des musiciens. Après les quinzes titres de l'album, ils reviendront en guise de rappel avec deux des plus grands classiques du groupe: My Name Is Mud et Jerry Was A Race Car Driver.


Primus n'aura pas choisi la facilité ce soir en ne voulant pas enchaîner les tubes à tout pris mais plutôt en voulant proposer un show expérimental. Pour finir, Les Claypool se sera pas trop loquace mais plutôt avare de mots et d'échanges avec son public. Dommage pour ce manque de communion mais c'est le seul point négatif de la soirée. J'ai aussi beaucoup aimé la prestation du guitariste Larry Lalonde qui rend coup pour coup à Les Claypool. Le son fut plutôt bon, les musiciens auront assuré et donné une prestation du niveau attendu. Il est près de 23 heures et nous sortons ravis du zénith. Le voyage dans l'espace fut totalement réussi et le spectacle si loin des conventions et du formatage actuel rendra cette soirée unique et magique.



Remerciements : Olivier Garnier, Roger replica records
www.replica-promotion.com

credits photos : Nicolas Rubinstein



Set list :

Set 1
Classical Intro
To Defy the Laws of Tradition 

Golden Boy 

Wynona's Big Brown Beaver 

American Life 

Over the Falls 

Seas of Cheese 

Mr. Krinkle 

Harold of the Rocks 

Interlude (Popeye's cartoons) 


Set 2

Prelude to a Crawl 

Hennepin Crawler 

Last Salmon Man 

Eternal Consumption Engine 

Tragedy's a' Comin' 

Eyes of the Squirrel 

Jilly's on Smack 

Lee Van Cleef 

Moron TV 

Green Ranger 

HOINFODAMAN 

Extinction Burst 

Salmon Men 


Encore:

My Name Is Mud 

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