Chronique de Concert
Punish Yourself + Stupeflip
Punish moi encore...
Peinturluré comme à l'accoutumé, Punish Yourself n'a ni perdu de ses couleurs, ni de sa superbe. Et si les lasers remplacent maintenant les grillages, ce n'est que pour mieux apprécier le show. Sans actualité marquante depuis 2010, date de la sortie de leur dernier album Phenomedia - Punish Yourself Vs Sonic Area, les cyber punks fluos réapparaissent sporadiquement avec toujours cette insatiable volonté d'en faire voir de toutes les couleurs.
Dans le décor d'une série B post apocalyptique, un mix de squelettes mexicains (ils portent un sombreros et un poncho, alors ce sont des mexicanos) et de barrières florales, Punish débarque. Si la set list change à chaque concert, le show reste quant à lui bien rodé.
Qu'il s'agisse des danses débridées du couple de cheerleaders de l'enfer Klodia et MCC, des performances pyrotechniques ou encore des effets étincelants de la meule (regarde les jolies images tu comprendras mieux), codifié comme une séquence vidéo, chaque morceau prend alors une dimension spectaculaire.
"Ou êtes vous ?" hurle le chanteur, Vx 69, sur scène. Dans le public, il faudra attendre les anciens morceaux pour obtenir une réponse positive. "Suck My Tv" en tête, crée l'effervescence. Crescendo, l'ambiance s'imprègne dans Paloma. Un spectateur vient même donner de sa personne sur le plateau. Efficace, cathartique, défoulant, après une bonne heure tribulations circulez il n'y a plus rien à voir.. Enfin si, Stupeflip, mais c'est une autre histoire...
L'apocalypse selon Stupeflip.
"Mon nom à moi c'est King Ju, l'épouvantable épouvantail", ce soir à Paloma l'expression est juste, King Ju prend les traits d'un épouvantail... un épouvantail de mauvaise facture, mollasson, sans charisme, n'effrayant son public que par la médiocrité de ses intervenants. Après tout, cela fait des années que le principal intéressé rabâche le même adage "les vrais fans de Stupeflip ne viennent pas aux concerts".
Pourtant, ils étaient aux alentours de 600 à s'être rendu à l'obscure messe, patientant dans un silence religieux entrecoupé sporadiquement de "A poil", "Mange Mon Cul" et autre "Chatteee". Semble t'il l'audience n'attend que son curé pour se saouler des sacrosaints refrains. Saoul ? Il l'aura été, mais certainement pas de la façon dont il l'attendait.
En incipit, une vidéo où l'historique d'un crew révolu est dressée. Révolu, le mot est lâché dans ce qui au final, fait d'avantage penser à une prédiction plus qu'à une introduction, le crou est mort, appelez la grenouille de bénitier. Dans ce "nouveau pestacle", l'ambiance s'éparpille lamentablement entre fausses nouveautés, trop rares exclusivités, et dans l'impuissance la plus pesante. Allumeuse, la bande de King Ju provoque une lourde demi molle, difficilement plus.
10 minutes avant l'heure fatidique, Monsieur Santiago se lance dans un DJ set. Et là, à l'orée de la prétendue apocalypse on se dit fatalement que la seule menace qui pèse sur nos têtes est auditive. L'assemblée, se disperse. "Non restez, vous allez voir plus que 2 minutes avant le 21 décembre ils nous ont préparé un truc de fou, c'est obligé, c'est le crou" tente de s'auto persuader un blondinet dont les mains montrent ostentatoirement à qui veut bien lui accorder un regard, l'horloge de son portable. En vain, 6 minutes plus tard, le Dj Set s'éternise, les fidèles s'épuisent. Dans le noir, King Ju revient péniblement. Les lumières ne se rallument pas, à croire que même l'ingénieur lumière a pris la fuite... Il devait mieux avoir à faire en ce soir d'apocalypse, le public aussi.
Critique écrite le 30 janvier 2013 par Boby
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