Chronique de Concert
Queens of the Stone Age - At the Drive-in - BCUC - Chronixx - Juliette Armanet (Les Eurockéennes de Belfort 2018)
Les Eurockéennes de Belfort, le 7 juillet 2018
BCUC - Chapiteau Greenroom - 17h30 18h30
Pour notre premier concert de la journée, on a choisi le collectif de Soweto et on a bien fait. Sous le chapiteau Greenroom en fin d'après-midi, on a assisté à notre révélation de ce week-end. En une heure de temps, les sept membres du groupe qui compte une chanteuse nous ont proposés un spectacle rythmé mélangeant le blues et le rock et une forme de transe réinventé. Le chanteur principal à une énergie animale qui ressemble à James Brown et on pense également à Fela Kuti. En arrière plan, les percussions tribales à grosses caisses portés devant la poitrine et les divers instruments africains mettent le feu. Les spectateurs qui pour la plupart découvre BCUC se mettent de plus en plus à danser. La terre glaise sous nos pieds se transforme en nuage de poussière. On peut vous le dire haut et fort, c'est notre belle découverte de ce week-end !
Chronixx - Grande scène- 18h30 19h30
Avec cette chaleur, on a trouvé cela de bon ton de se faire un trip reggae vu que même à cette heure-là, on n'est pas encore au top de notre forme. Le jeune Chronixx originaire de Jamaique nous présente son album Chronology qui a séduit un public plutôt jeune à sa sortie. Sa musique est plutôt bien écrite mais on trouvera que son reggae est assez léger, voire lisse. C'est que le son est un peu trop moderne pour nos vieilles oreilles qui préfèrent les grosses basses et le bon gras du vieux roots. Malgré toutes les qualités affichées par Chronixx et sa cool attitude, son reggae très attiré par le dance-hall et la nu-soul ne nous pas séduit plus que cela.
Juliette Armanet - Chapiteau Greenroom - 19h30 20h30
S'il y a bien une artiste dont on parle beaucoup ces derniers mois en France, c'est bien Juliette Armanet. Après avoir rempli l'Olympia il y a peu, on la retrouve naturellement sur les planches de beaucoup de festivals cet été. On a rencontré régulièrement ces derniers temps des amoureux de la chanson française qui parle d'elle avec des cœurs pleins les yeux et dans ces termes " Elle est incroyable, unique, magique, généreuse, pleine de vie et ses concerts sont des moments de pur bonheur, faut vraiment la voir sur scène ". Alors, on est parti la retrouver sous l'immense chapiteau rempli de fans par curiosité. Après quelques titres entendus, on reconnaît un peu tout cela mais on n'est pas touché par ses textes et sa musique. C'est peut-être parce qu'on trouve son joli univers trop gentillet. Juliette Armanet est parfois comparée à Véronique Samson et nous, on préfère définitivement sa glorieuse ainée. Comme on dit, le goût et les couleurs...
At the Drive-In - Chapiteau Greenroom - 22h 23h15
C'est la troisième fois en moins d'un an que l'on voit sur scène un des groupes qui nous ont bien marqués à la fin des années 90, début 2000 avec des monuments tels leur EP "Vaya" et leur album consécration "Relationship of Command". Après leur prestation au festival Rock en Seine en août dernier, à l'Olympia en février, on les retrouve à nouveau aux Eurockéennes de Belfort sous le chapiteau qui sera rempli correctement mais sans plus. On avoue que la doublette At the Drive-In/Queens of the Stone Age qui se présente à nous (les deux concerts se suivent en terme d'horaire mais pas sur la même scène) nous rend bien heureux voire plus encore. En arrière-plan, on peut voir tout en lumière, la pochette de leur dernier album, l'excellent " In.ter.a.lia " sorti en mai 2017. Entre-temps, on vous rappelle que le chanteur fou et boule de nerfs Cédric Bixler ainsi que son éternel complice Omar Rodriguez guitare, chœurs et base essentiel du groupe avaient fondé après le split d'at the Drive-in, the Mars Volta (2001-2012).
Cette formation lorgnait vers un rock progressif voire psychédélique alors qu'At the Drive-In verse dans le post-hardcore ou plus simplement dans le rock très énergique et complexe. Un peu à l'image des derniers concerts cités plus haut, on a un peu le même avis que notre compère Philippe. Au niveau de l'énergie et de l'intensité, il n'y rien à redire mais le son est plutôt brouillon et confus hormis à quelques moments. Leur musique est si dense que l'ingénieur du son qui les suit en live devrait sans aucun doute rendre le tout beaucoup plus clair et net pour permettre de mieux entendre tous les instruments. Ce qui fait que nous apprécions évidemment la prestation mais que l'on ne pourra jamais prend un pied total et absolu. C'est vraiment regrettable encore une fois. Dernier regret, ils jouent toujours plus ou moins les mêmes morceaux extraits de " Relationship of Command " et du petit dernier " In.ter.a.lia. " On les lâchera 10 minutes avant la fin car on doit courir rejoindre les photographes et rentrer dans l'arène Queens Of the Stone Age. La tension et la joie montent encore d'un cran.
Queens of the Stone Age - Grande scène - 23h15 00h45
Après un Bercy à taille inappropriée et en demi-teinte en novembre dernier plus son coup de sang débile, violent et totalement injustifié envers une photographe dans le cadre d'un concert à Los Angeles un mois plus tard, ainsi que ces excuses pathétiques qui ont suivi le lendemain sur le net, il est vrai que notre rockeur préféré Josh Homme nous avait fortement déçu. En gros, le trône du roi dans lequel on l'avait assis depuis près de vingt ans avait clairement vacillé. Toujours heureux d'assister à notre 15ème concert d'un groupe qu'on aime à la folie, l'Homme était attendu ce soir au tournant car on aimerait bien qu'il reste le roi dans 90 minutes.
On retrouve la même configuration scénique avec ces petits mâts lumineux car on est toujours dans le cadre de leur tournée Villains Tour. Leur entrée se fait sur "Singin'in the Rain" puis sur "A Clockwork" d'Orange Mécanique. C'est le terrible et surpuissant "A Song for the Dea " qui ouvre le bal et d'entrée, c'est le ras-de- marée. Le public venu en très grand nombre explose immédiatement. Josh Homme est plutôt sobre, bien disposé et wouah, quel son. Tout est parfait et ce n'est pas la suite qui va nous contredire. Il est en voix, le King chante merveilleusement bien et le groupe est soudé, compact et ce qui en ressort dans l'ensemble est absolument fantastique.
On prend un pied énorme, on a des frissons régulièrement et on vit là un set purement jouissif. La set-list nous réjouira totalement et elle piochera dans tous les énormes albums de leur discographie absolument géniale sauf le premier qui date maintenant de 20 ans. La tornade teigneuse, surpuissante, dansante et sublime se terminera par A Song for the Dead. On est très heureux de ce qu'on vient de vivre et les résultats sont tombés. On laisse le roi Homme sur son trône car la phénoménale prestation de QOTSA ce soir se placera sur la première place du podium des concerts vus sur ce grand week-end des Eurockéennes.
Remerciements à Marion de l'agence Ephélide et aux Eurockéennes.
Photos : Jérôme Agier
Critique écrite le 19 juillet 2018 par Lebonair
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