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Chronique de concert Quicksand Soup
Jeudi 21 novembre 2024 : 6751 concerts, 27229 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Quicksand Soup
Après une dernière journée d'excursion (du côté du Devils' garden), nous voici donc de retour dans le fameux backyard theater de Moab pour notre dernière soirée dans l'Utah. En effet le concert de la veille était tellement touchant que nous avons décidé de revenir en famille. Et ce d'autant plus que le répertoire de ce soir (gospel) promet d'être différent de celui de la veille (bluegrass). A notre arrivée (un poil en retard, le concert a déjà commencé) il semble y a moins de monde que la veille, aussi je me cale cette fois au premier rang histoire de ne pas faire la mise au point sur le public dans mes videos cette fois. Très vite cependant la "salle" se remplira comme la veille, avec certains habitués et tout un tas de nouvelles têtes (du coin essentiellement j'imagine).
Sur scène léger changement de line-up puisqu'ils ne sont plus que quatre. C'est le guitariste David Steward qui manque à l'appel. Il y a donc de droite à gauche toujours en regardant la scène : Sand Sheff (guitare), Alan Snow (contrebasse), Eric Jones (mandoline) et Tamara Freida (violon). Comme hier aucun instrument n'est branché, mais il y a 2 micros sur le devant de la scène pour amplifier tout cela.
Si j'avais lu la définition de "gospel" sur wikipedia ( "Le gospel est un genre de musique chrétienne avec des dominantes vocales qui varient selon la culture. Il s'est développé en même temps que le blues primitif.") avant de venir, ou si notre voiture de location n'avait pas décidé de ne plus accepter que les CD de Steve Poltz et de Massilia Sound System, j'aurais pu écouter les 4 disques achetés la veille et je n'aurais pas été surpris par le côté bluegrass de la soirée.
Agréablement surpris cela dit car je voulais vraiment continuer la soirée d'hier et la partager avec les enfants. Donc presque les mêmes qu'hier, toujours menés par le très actif Sand Sheff mais avec un set complétement différent de la veille. Entrée gratuite, puisque leurs concerts sont "free" comme eux le sont, comme aime a le rappeler Sand, avec la possibilité de boire de l'eau au tuyau au fond, d'aller profiter des toilettes de Zak et de se nourrir dans le camion au fond.
Au premier rang j'ai une nouvelle fois la confirmation que plus on est près dans un concert mieux c'est. J'ai l'impression de voir mille détails à côté desquels j'étais passé la veille. Je peux aussi mieux profiter du jeu de scène de Sand, qui se dandine beaucoup et qui a cette façon bien à lui de regarder au loin quand il ne chante pas avant de reprendre le micro comme par surprise (même Alice - 5 ans - m'a demandé : "mais pourquoi il tourne tout le temps la tête comme ça ?")
L'arbre en fond de scène (je n'en ai pas parlé dans la chronique du concert de la veille est toujours aussi imposant, presque monstrueux avec son tronc trop gros par rapport à ses branches
Dans les morceaux que j'ai à moitié noté (car après j'ai plutôt utilisé mon téléphone comme dictaphone pour avoir des morceaux à écouter sur notre trajet vers Las Vegas) il y avait notamment (Bring Back to Me My) Wandering Boy chanté notamment par la Carter Family choisi par Eric Jones (je rappelle le principe : entre les morceaux originaux de Quicksand Soup menés par Sand, chacun choisi les reprises qu'il veut interpréter accompagné par les autres).
J'en apprendrai aussi un peu plus sur chacun (c'est en fait ce soir que je découvrirai que Alan Snow et aussi jazzman) ou sur Moab, où il est par exemple difficile de trouver un appart, ce qui inspirera la choix de première chanson de Alan à savoir King of the road de Roger Miller. Suivra la reprise de Red River Valley de Michael Martin Murphey (dont je n'avais jusqu'à présent entendu que la version française dans mes nombreux camps scouts), magnifiquement interprété par Tamara.
Puis viendra le temps d'une compo : Prettiest girl in the world qui ne sonne pas moins comme un classique que les précédentes, suivie si je ne dis pas de bêtise par la superbe et très énergique reprise de Lord have mercy on me un gospel qui sonnait comme un mixe entre une chanson de 16 Horsepower et de Ram Jam avec en plus la beauté des churs de ce soir. En effet ce soir je serai particulièrement frappé par la justesse et la délicatesse de ces churs.
Aussi impressionné par le fait qu'il suffit qu'un d'entre eux donne le titre d'une chanson pour qu'ils attaquent sans la moindre hésitation. Eric fera une deuxième chanson de "homeless" avec la reprise de Will work for food de Peter Rowan. Alan fera You don't knock des Staples Singers (gospel oblige) puis Sixteen tons de Johnny Cash (que j'ai reconnu au "I walk the line" des paroles). Un peu plus tard il reprendra Rock of Ages de Gillian Welch en quasi duo avec Tamara (ce qui me donnera envie de les entendre chanter If i neede you de Townes Van Zandt), avant de faire I walk the line de Johnny Cash pour le plus grand bonheur de tous.
De son côté Tamara nous fera une superbe version de Crazy morceau de Gnarls Barkley (utilisé par Tarantino dans Django unchained) inspiré de la musique de Django, Prepare a Coffin (western avec Terence Hill de 1968 qu'elle venait de voir la semaine dernière), mais aussi une belle version de Amazing grace. Il y aura aussi I'll fly away de Albert E. Brumley et une chanson de Merle Travis, mais surtout une chanson sur Merle Travis par Sand Sheff qui raconte comment il l'a connu alors qu'il n'était qu'enfant (magnifique aussi, décidemment il a une sacrée plume !).
J'en oublie surement (j'avoue avoir été un peu distrait par Alice m'amenant des pop-corn soù me posant des questions quand j'essayer d'enregistrer proprement) mais il finiront par I saw the light de Hank Williams après quoi il quitteront d'un coup la scène en partant chacun d'un côté. Pas de rappel ce soir mais vous l'aurez compris je me suis régalé, peut être encore plus que la veille.
J'avais vraiment l'impression de partager un moment d'intimité avec ces gens qui me transmettaient un bout de cette culture qui n'est pas la mienne mais qui m'a vraiment touché, comme la culture bretonne peut me toucher. Ce mélange de classiques et de compositions tout aussi belles et déjà intemporelles est assez remarquable. J'ai hâte d'écouter les 4 disques achetés quand je serai de retour à Marseille et espère vraiment avoir l'occasion de recroiser leur route. Ensemble ou même séparément (c'est après coup que j'ai appris que Eric et Tamara avaient fait la première partie du concert de Steve Poltz auquel nous avions assisté quelques jours plus tôt.
Si nous étions restés un soir de plus nous serions revenus. En tout cas merci Moab, merci le Moab Happenings, merci le Backyard Theater et à une prochaine j'espère !
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Critique écrite le 11 août 2021 par Pirlouiiiit
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