Chronique de Concert
R.E.M
Comme pas mal de monde, je rate l'entrée la première fois, mais comme je suis très en avance, cela ne pose aucun problème. Le studio 104 est très facile a trouver, il est situé a coté de la présipauté de Groland. Bâtiments impersonnels, armature en tôle, tout ce que l'architecture moderne peut nous offrir de plus moche, quoi.
Peu avant 19 h, on se retrouve tous dans la file d'attente a l'intérieur du studio. Il faut décliner son nom à l'entrée et dès cette formalité accomplie, on se voit remettre un petit morceau de papier qui permet d'accéder au vestiaire, et ensuite il faut reprendre la file pour accéder au plateau. Pendant que nous étions dans la file d'attente, Peter Buck se rend aux toilettes qui jouxtent, apparemment très décontracté.
Après des explications claires et distillées sur un ton marquant la différence de Canal, nous assistons à l'enregistrement des Guignols. C'est très sympa de découvrir les coulisses des émissions phares de la chaine.
Juste après, il nous faut nous déplacer pour rejoindre les gradins attenant situés en face de la scène. Un tout petit peu de bousculade (il y a beaucoup de monde, et la capacité d'accueil des gradins semble bien minuscule), certains VIP ont la chance d'être déjà installés sur l'estrade et ont monopolisé les places les plus hautes. Le chauffeur de salle (très sympa et souriant au demeurant) nous a expliqué que les plans ou l'on voit le public sont pré-enregistrés, et nous devons donc faire comme si nous exultions de joie alors que nous sommes filmés devant une scène vide. Quelques prises de vue plus tard, l'affaire est dans la boîte, et le l'arrivée des artistes intervient vers 20 H 40.
Début des choses sérieuses. Living well entame parfaitement le set. Le groupe est très sobrement vêtu, veste, pantalon sombre, cravate pour Michael Stipe (l'allure d'un premier de la classe). Le son est très bon, juste ce qu'il faut en puissance, et le décor relativement sobre. Des lettres lumineuses reprennent le titre du dernier album sur des colonnes en hauteur. Ça part très fort, et il n'y a aucun temps mort, que du lourd jusqu'à .... Electrolite. Il n'y a absolument aucune ambiguïté, c'est la guitare de Peter qui donne le tempo. C'est a la fois sobre, mais très tranchant, les riffs sont très propres, très incisifs, pas de surabondance d'effets, tout en conservant un côté cristallin, du grand art. Et pour ceux qui auraient encore des doutes, le groupe tourne définitivement la page aux ambiances intimistes, c'est rock, c'est rapide, et ils semblent encore une fois se procurer un grand plaisir.
Petite pause a l'entame de Houston, ou Michael explique qu'ils ont un mauvais président, la routine quoi... A noter que sur ce morceau, Mike se distingue à son tour aux claviers par des éclairs fulgurants qui illuminent le morceau. Super interprétation, ça repart de plus belle, et nous avons droit peu de temps après à un nouvel aparté politique, très court, enchainé par un Final Straw de très grande beauté, et qui ne dénature pas l'esprit des morceaux joués jusque là.
Beaucoup de complicité apparente entre Michael et Peter, un intermède amusant pour le public, Michael expliquant que normalement tout a été prévu avec un public assis, et que comme tout le monde est debout, dans l'axe des caméras, il voit nos braguettes, poitrines, etc... La mandoline arrive sur scène, on sait a quoi s'attendre, et le final est de toute beauté dans une interprétation survitaminée, un exploit vu la chaleur régnant dans le studio, Horse to water clôt cette partie avec brio. On en a pris plein les yeux, et ça a frôlé la perfection absolue.
Retour sur le plateau peu de temps après, ils ont bien mérité un rafraichissement, et c'est la reprise (Parenthèse, Michael a sous sa chemise le tee-shirt a manches longues rayé noir et blanc qu'il portait a Langerado, qui dépasse sous sa veste). Nous avons droit a une nouvelle interprétation de Kenneth qui nous surprend, enchainé avec une redite de Man sized. Vont ils refaire le show ?
Non, car un roadie tend à Peter une guitare acoustique, et c'est Until the day qui est jouée maintenant. Ce morceau (apparemment peu connu dans le public) est je le répète absolument exceptionnel, j'en déguste chaque accord avec la plus extrême délectation, un sommet. Il y a bien longtemps que je n'ai pas entendu un morceau aussi beau et poignant. Le final MOTM est classique, et ils quittent la salle, non sans que Michael revienne prendre ses lunettes poses sur l'estrade de la batterie.
Une soirée exceptionnelle, imaginez qu'ils soient dans votre salon, à quelques mètres de vous, sans de barrière de sécurité, sans la présence de vigiles, en toute décontraction, des conditions absolument inimaginables et qu'on ne peut vivre qu'une fois dans sa vie. Pour moi, c'est fait, et j'en garderai un souvenir inoubliable. Du bonheur sans aucune réserve
La sortie est rapide, j'ai parlé 2 Minutes avec Ken Stringfellow dans les toilettes, qui a répondu a ma question sur son absence lors de cette tournée que le groupe voulait un son très rock, et qu'il n'a avait pas de place donnée aux claviers. Très sympa et très souriant.
3 Monospaces Mercedes sont garés devant la sotie, prêts à reconduire les musiciens à leur hotel. Mike sort le premier. Interpelé, il se laisse photographier, signe quelques autographes, et c'est le tour de Scott qui nous gratifie d'un grand sourires, juste avant Michael qui s'engouffre tout de suite à l'arrière de son véhicule aux vitres teintées. Il pleut, et la voiture de Peter est au ralenti, nous attendons encore un peu, mais decidons de partir, car il n'est pas encore apparu.
Nous sommes ensuite allés boire un verre à la Porte de la Chapelle, et nous avons échangé nos impressions sur la soirée de ce soir. Tout le monde est emballé, même si des voix soulignent le fait que Michael paraisse fatigué
Enorme soirée, inoubliable
Je terminerai en remerciant tout particulièrement Devon ainsi que Vincent Dondaine, sans lesquels je n'aurais certainement pas pu assister à ce sublime moment, et pour finir tous les autres pilgrims qui nos ont accompagnés.
Une pensée pour ceux qui n'ont pas eu cette chance aussi.
Critique écrite le 22 mars 2008 par Fanrem
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