Chronique de Concert
Festival Gravitations #7 : Radio Elvis + Trois Fois Rebelle
Ce soir, en cette veille de disquaire day qui s'annonçait chargé, il y avait (comme tous les vendredi, pour ne pas dire tous les soirs) beaucoup de tentations ... parmi lesquels le Mal des Ardents au FRAC (musée dans lequel je n'étais encore jamais entré), Kid Francescoli feat. Julia au Poste à Galène (complet depuis belle lurette) et puis le premier des deux soirs de la 7ème édition du (micro)festival Gravitations (comme ils le disent eux-même. J'ai donc commencé par le FRAC (je laisse la difficile tache de chroniquer ce début de soirée à l'ami Phil croisé là bas) avant de rejoindre la Meson. Le set du Mal des Ardents ayant eu un peu de retard lorsque je suis arrivé à la Meson Aim-A de Aim-Bass avait déjà fini et les suivants étaient sur scène.
Les suivants étaient Trois fois rebelle, soit un duo composé de Vanille Fiaux (voix) & Jonathan Seilman (instruments). Lorsque j'arrive (sur la pointe des pieds) elle est en train de parler / réciter / dire (je ne sais pas comme il faut dire) et lui se tient immobile devant ce qui s'avèrera être une autoharpe couchée. Ne m'étant pas du tout renseigné sur ce groupe je serai un peu déconcerté par la forme. Alternance de morceaux joués et chantés, de parties parlées dans un silence religieux limite gênant (ce qui m'a d'ailleurs empêcher de prendre des photos).
Mais petit à petit, plus vite que je ne l'aurais imaginé, je suis rentré dedans, les textes de Maria-Mercè Marçal (poétesse catalane dont je n'avais jamais entendu parler) exerçant une certaine fascination sur moi. Ce n'est d'ailleurs qu'en cherchant quelques informations sur ce projet que j'ai compris que ce que j'avais pris pour du portugais était du catalan. La diction de Vanille Fiaux m'a fait à la fois penser à celle de Nechehirlian sur certains passages (slam?) et j'ai aussi noté des petits accents à la Brigitte Bardot / La Position du Tireur Couché (le groupe) plutôt sympathiques. Très bon accueil du public, devant lequel elle brandira à la fin le Trois Fois Rebelle de Maria-Mercè Marçal (cf ici) pour ceux qui aimeraient retrouver les textes ...
En temps normal j'aurais pris pas mal de notes pendant le concert de Radio Elvis mais comme secrètement j'espérais que quelqu'un (que je ne citerai pas et) qui était là depuis le debut de la soirée n'allait pas résister à faire la chronique je n'en ai pris aucune. Bref, j'ai découvert Radio Elvis quelques semaine avant son passage à Marseille via son EP Juste avant la Ruée qui me faisait penser à un mélange entre Bashung et Sammy Decoster. Des textes en français qui sonnent bien sur une musique plutôt rock mais qui ne fait pas penser une seconde à du Noir Désir par exemple. Et surtout un chant très en avant limite frondeur et des envolées quasi lyriques qui sur scène laissaient imaginer le meilleur ou le pire ...
Bref vous l'aurez compris je venais méfiant mais prêt à me faire agréablement surprendre, et c'est ce qui s'est heureusement passé. Pourtant je n'étais pas dans les meilleures dispositions la fait d'avoir eu pour consigne de me limiter aux 3 premiers morceaux pour les photos (ce qui était la première fois à la Meson) m'ayant laissé craindre qu'il fasse partie de ces artistes très/trop soucieux de leur image pour laisser circuler des photos de eux en sueur par exemple. Pour son premier concert à Marseille Radio Elvis jouera en trio batterie (Colin Russeil), guitare/chant (Pierre Guénard ) et piano (Manu Ralambo) ce qui avait l'air un peu inhabituel pour eux d'après ce qu'ils ont eu l'air de dire et leur a permis de revisiter un peu quelques morceaux.
Dès le début j'ai bien aimé la posture et allure du chanteur, grand mince tout en noir, cheveux en pétard et l'air sage contrastant avec l'intensité qu'il mettait dans dans l'interprétation de ses morceaux. En ça et même un peu dans la façon très nerveuse de jouer de la guitare il m'a fait penser à Dominique A (ce qui ne m'avait pas effleurer à l'écoute du disque). Si le pianiste restera relativement statique penché les yeux sur son clavier, le batteur lui sera un peu plus mobile chantant les paroles (sans micro). Visiblement ils étaient très contents d'être là. Goliath, La Traversée, Demande à la poussière, et Le continent seront bien sûr joués ainsi que des morceaux nouveaux pour nous mais aussi pour eux (en tout cas il y en a eu un qu'il n'avaient joué que la veille).
Après Lescop, maintenant Radio Elvis ... de là à dire que la chanson rock française a l'air d'avoir le vent en poupe ; je le dirai le jour où on verra passer à Marseille Mustang (qui a annulé ses deux passages au Poste à Galène) ou Olivier Depardon qui n'y a pas joué depuis Virago sauf erreur de ma part, et avec qui ça ferait un super plateau (que nos voisins de la Gare de Coustellet ont eu la chance d'avoir !). LE seul bémol que je mettrais peut être à ce concert c'est qu'ils ont joué un peu fort (ce qui n'est pas pour me déplaire mais dans ce contexte là peut être un truc un poil moins amplifié aurait aussi été sympa). Je crois que je dis cela parce que j'ai entendu quelqu'un faire la réflexion ;-).
>Après 45 minutes de set ils s'éclipseront et Pierre Guénard reviendra seul pour une dernier morceau en rappel. Très belle soirée à la Meson, et belle première moitié de micro festival mais qui comme chaque année m'a fait faire de belles découvertes. Il finira d'ailleurs en beauté et douceur deux jours plus tard à la fameuse sieste musicale coordonnée par Bastien Lallemant aux côtés duquel outre les annoncés David Lafore, Orso Jesenska, L, Julien Lefevre/ et Martin Mey on retrouvera Vanille Fiaux, Jonathan Seilman et Aim-A ... (chronique à suivre)
Plus de photos par Pirlouiiiit par ici
et une petite de Trois Fois Rebelle ici
Critique écrite le 22 avril 2015 par pirlouiiiit
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