Chronique de Concert
Rae Morris + Fink
La 1ère partie est assurée par une jeune anglaise de Blackpool, Rae Morris. Durant une bonne demie heure, elle nous jouera son répertoire piano/voix plutôt sympathique. Le chant est assez perché, puissant et parfois maniéré, mais certaines mélodies valent le détour. La chanteuse est de plus très souriante, ce qui la rend agréable. Il est toutefois difficile de ne pas trouver que tout se ressemble un peu, quand on ne connaît pas bien l'artiste et car les arrangements en solo sont de fait assez limités.
Fin Greenall fait ensuite son apparition sur scène accompagné de ses 2 acolytes déjà présents au Poste à Galène en 2010. Ils n'étaient passés qu'à Montpellier pour la promotion de leur 4e album Perfect Darkness l'an passé et j'avais renoncé à aller les voir aussi loin. Ils ont par contre l'excellente idée de promouvoir leur 1er live Wheels turn beneath my feet dans la cité phocéenne. Par rapport à la configuration habituelle, une violoniste et la jeune Rae Morris au clavier viennent enrichir les morceaux.
Force est de constater qu'une nouvelle fois, la formation m'a tout simplement soufflé. Les instruments sont on ne peut plus complémentaires et les arrangements à tomber. Le dernier album en date constitue la majorité de la set-list, 7 titres en étant issus. Et comme ses prédécesseurs, la richesse de cet opus se déguste encore mieux en live. Fear is like fire est véritablement génial, de même que Yesterday was hard on all of us avec les envolées de violon et une batterie aérienne à souhait. Perfect darkness bénéficie d'une version parfaite et Wheels est un blues contagieux qui ferait taper du pied un cul-de-jatte.
Les montées en puissance et envolées sont toujours aussi envoûtantes, Make it good en tête. Les jeux de lumières se révèlent également un régal pour les yeux. Sur This is the thing, elles invitent au voyage et sur Berlin Sunrise elles accentuent encore la beauté du morceau. Nous aurons également droit à une version Fink seul à la guitare pour l'immense If only déjà jouée dans cette configuration au Poste à Galène. Même cause, même résultat : l'émotion est toujours la même. L'interprétation de Pretty little thing en reggae/ska imprime un groove d'enfer et n'est pas inintéressante, loin de là. Le set est enfin clôturé par Sort of revolution sorte d'électro dub avec quelques bidouillages du chanteur en fin de morceau. Il nous rappelle là son ancienne activité de DJ.
Près d'une heure et demis durant, et sans Blueberry Pancakes pourtant réclamée bruyamment à de nombreuses reprises par une spectatrice, la magie opère sur scène. L'auteur interprète épate par sa voix éraillée débordant d'émotion et par son excellent jeu à la guitare. Tim Thornton distille les effets à la guitare et les churs aussi bien qu'à la batterie où il excelle, imprimant un rythme tantôt entraînant, tantôt en suspension. Guy Whittaker est quant à lui toujours aussi discret, mais non moins indispensable. Le son est par ailleurs excellent et le volume juste au bon niveau pour permettre de passer une excellente soirée.
Si tout est parfait sur scène, c'est loin d'être le cas dans la salle. Je dois en effet décerner la palme du public le plus lamentable à celui qui s'était pressé au concert ce soir. Je me demande d'ailleurs pourquoi il a fait l'effort de se déplacer pour le concert pour y donner ce spectacle. A croire qu'il pensait se rendre à un match de foot au Vélodrome. Les allées et venues bar/pipi/clopes sont innombrables, de même que les claquements de porte. Et j'ai surtout subi pour la première fois un public parlant pendant tout le concert, si fort que ça couvrait parfois les morceaux. On aurait justement dit qu'il était au bar avec une musique de fond. Je comprend que tout le monde n'apprécie pas la musique jouée ce soir, mais alors pourquoi venir et pourquoi rester ? Et si les personnes concernées appréciaient la musique, comment pouvaient elle discuter de tout et surtout de rien, rire bêtement pendant que les musiciens jouaient ? Est ce si difficile d'écouter et de respecter les artistes (je ne parle même pas du public, ce serait peine perdue) ? Mon voisin était tout simplement hallucinant expliquant plus d'une heure durant à sa femme pourquoi le morceau joué était mauvais, morceau après morceau, pendant qu'il était exécuté. Il a ensuite eu la bonne idée de partir. Désolé de faire mon vieux con, mais là les limites ont été franchies. Il m'était dès lors très difficile de plonger durablement dans la prestation et le plaisir a même été complètement gâché. J'ose espérer que c'était juste un mauvais soir et que j'étais juste entouré des plus mal élevés ...
Setlist :
Fear is like fire
Yesterday was hard on all of us
Make it good
Wheels
This Is The Thing
If Only
Perfect Darkness
Warm Shadow
Honesty
Berlin Sunrise
Rappel :
Sort Of Revolution
Critique écrite le 12 novembre 2012 par Cabask
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> Réponse le 13 novembre 2012, par Lomuse
Alors voilà, il y a deux soirées en 2012 merveilleuses que j'ai pu vivre : la 1ere avec le Cabaret New Burlesque, et la 2nde avec FINK ce soir. J'ai découvert ce groupe en 2009 grâce à Nova à la sortie de l'album Sort of révolution. Mon compagnon bassiste du moment m'offrait le concert au Cargo à Arles pour mon anniversaire. Il y avait à peine 20 personnes dans la salle, nous étions à même pas 5 m d'eux. C'était une ambiance intime et unplugged. 3 ans plus tard, ce sont mes soeurs qui m'offrent le concert de ce soir pour mon anniversaire. C'est la 1ere fois que je suis assise dans une rangée à l'Espace Julien, et que le concert commence à 20h15. Nous devions être une centaine. La 1ere partie fut toute en douceur, avec une jeune et jolie pianiste chantant seule sans effets sonores, RAE... La suite | Réagir
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