Chronique de Concert
Helloween + Rage
Soirée germanique à la capitale pour terminer ce mois d'avril. Au programme Helloween, pour lequel Rage aura la lourde tâche d'ouvrir la soirée dans le cadre de l'anniversaire de l'album "Black In Mind" (tournée des 20 ans entérinée en 2015) et la présentation de leurs nouveaux membres. En effet, après un "split", ne reste plus que Peter "Peavy" Wagner dans le groupe, ce dernier ayant formé deux versions de Rage dans la foulée : Refuge, qui joue uniquement des morceaux des 5 premiers albums, et Rage "nouvelle mouture" avec Vassilios "Lucky" Maniatopoulos à la batterie et Marcos Rodriguez à la guitare et aux churs.
D'ailleurs nous verrons qu'il fera bien plus que simplement les churs. Pour fêter l'album "Black in Mind" et le retour de Rage, la setlist est effectivement très axée sur les années 90's avec 3 titres de "Black In Mind" (Black in Mind, Sent by the Devil et le très agressif Until I Die beaucoup plus rare) et 2 titres de "End of All Days" (End of all Days et le classique Higher the the Sky). Ce qui représente plus de la moitié du set sur 2 albums le message est clair, le groupe souhaite revenir à son style plus heavy/speed et moins progressif que celui développé depuis quelques années avec Smolski.
Ils en profitent pour présenter leur nouveau titre avant la sortie de l'album, "My Way", qui passera très bien l'épreuve du live et se mélangera bien au set. Un seul morceau des années 80s sera joué : le classique "Don't Fear The Winter". D'ailleurs cette version sera meilleure que celle interprétée par Refuge, comme quoi...
En fait, ce soir c'est tout simplement le meilleur show de Rage depuis au moins 15 ans et leur arme secrète s'appelle Marcos Rodriguez car, en plus de très bien jouer, son point fort réside dans une communication importante avec le public, doublé de son chant.
En effet, il chantera beaucoup car il doublera Peavy, en renfort sur les parties où Peavy sera limité. Une roue de secours qui redonne la puissance qu'il manquait au chant depuis longtemps, et qui manque dans Refuge du coup. Pendant "Higher the the Sky", le groupe s'amuse en intercalant des extraits de "Sweet Home Alabama" mais surtout de "Holy Diver", le couplet/refrain étant chanté par Marcos. C'est la où se dévoile tout son potentiel et sa puissance. 45 minutes de show intense où Rage relance clairement sa carrière, pourtant déjà longue, mais quelques peu entre parenthèse ces dernières années. Il reste maintenant à concrétiser cette année avec un bon album pour relancer définitivement la machine qui a perdu un peu de sa superbe en une quinzaine d'année.
Black in Mind
Sent by the Devil
End of All Days
Back in Time
Down
My Way
Until I Die
Don't Fear the Winter
Higher Than the Sky ( + extraits de Sweet Home Alabama et Holy Diver)
Pratiquement un an après leur début de tournée pour le dernier album "My God Given Right", Helloween est toujours sur les routes pour le promouvoir et ce soir ce sera au sein de la très belle salle Parisienne Le Trianon. La date étant une date reprogrammée suite à l'annulation de la date du Bataclan - pensée aux victimes des attentats du 13 novembre - elle ne fait partie que d'une série de 3 dates européenne et le groupe devrait donc être en grande forme car bien reposé. La date précédente jouée aux USA date en effet de 1 mois ½.
La scène est toujours la même avec la citrouille gonflée enneigée du dernier album placée à gauche et quand l'intro classique de "Walls of Jericho" résonne, on sait que le concert ne va pas tarder. Les lumières s'éteignent et - comme en 2015 - le groupe déboule sur "Eagle Fly Free" enchaîné à "Doctor Stein". Deux classiques, histoire de donner le ton et lancer la soirée. Pari réussi : le public répondra immédiatement présent et réagira de manière très sonore pendant les refrains ou lorsque Andy Deris lui fera chanter les fins de phrases comme à son habitude.
La salle n'est pas pleine mais quand même bien remplie avec environ 900 personnes. Si on aurait pu espérer plus pour cette affiche - le fait que deux autres concerts avaient lieu en même temps ce soir là n'a pas été pour aider - en attendant les personnes présentes seront bien là pour s'amuser et soutenir les deux groupes. Markus Grosskopf est en grande forme, et semble même peut être avoir un peu forcé sur l'apéritif avant de monter sur scène. Un état joyeux ou d'ébriété qui ne manquera pas de se voir lors du petit solo de basse de "Eagle Fly Free" avec un petit loupé. Mais on ne lui reprochera pas, et sa bonne humeur communicative - sans compter sur ses éternelles grimaces - fera passer le tout. Notre frontman Andi Deris, lui, est en effet en très grande forme.
Bien sûr, il y aura toujours des détracteurs qui n'accrocheront jamais à son chant et continueront de le comparer à Michael Kiske, mais, plus de 20 ans après, il a largement fait ses preuves et est maintenant depuis 10 ans extrêmement performant en concert. Le nouvel album sera représenté ce soir par 3 titres (My God Given Right, Heroes et Lost in America) qui ont pour dénominateur commun le fait d'avoir des refrains facilement mémorisables et sur lesquels le public chante comme si ces titres étaient de vieux classiques. Cela a toujours été une des forces d'Helloween : composer des hits instantanés et ces 3 titres sont parfait. Vu la qualité du dernier album, il est dommage qu'un an après le début de la tournée, d'autres titres ne soient pas dans le set.
Seul "Russian Roulé" a été joué sur quelques dates mais il a vite disparu et sera absent ce soir. Par contre, l'album "Time of The Oath" sera ce soir à l'honneur avec pas moins de 4 titres joués. Les classiques "Power" et "Steel Tormentor" mais surtout les 2 titres ajoutés en milieu de tournée, la superbe ballade "Forever and One" (déjà rejouée sur la tournée Seven Sinner) et "Before the War" qui elle par contre n'avait pas été jouée depuis 17 ans. Beau cadeau pour les fans surtout qu'elle passe parfaitement bien dans le set aux moments des rappels. Le reste du show est assez classique par rapport au reste de la tournée, les 2 morceaux encore joués de l'excellent album Straight Out Of Hell (le titre éponyme et Waiting for the Thunder) sont déjà des classiques. "Where The Rain Grows" et "Mr Torture" sont ultra efficaces et les titres des "Keepers" avec un medley maintenant bien rodé. Cependant, en parlant de medley, il y a toujours la même sensation de frustration de couper des titres comme "Halloween", "Sole Survivor", "Are You Metal?" ou "Keeper of the Seven Keys". Des chefs d'uvres qui mériteraient d'être joués en entier. Le groupe joue 1h30, et 15 ou 30 minutes de plus seraient appréciées. Enfin, cela permettra de faire chanter le public sur ces refrains en guise de feu d'artifice avant les rappels.
Deris est par contre venu en mode touriste avec sa chemise pyjama à la place de sa redingote et sans son chapeau : on voit que c'est des dates isolées. Michael Weikath, de plus en plus maigre, n'en reste pas moins charismatique et semble toujours dans son propre univers sur scène via son comportement et ses habituelles mimiques faciales. Sascha Gertsner a toujours sa coupe de gothique assez étrange et son indéboulonnable sourire. Si le set est grandiose, les solos de batterie et de guitare, courts, restent quand même un peu sans grand intérêt, si ce n'est de permettre aux autres membres du groupe de se reposer. Le final sur "Future World" et "I Want Out" est classique et sans surprise lorsque l'on connaît le groupe sur scène, mais, toujours imparable pour clôturer une superbe soirée de heavy à l'allemande.
Happy citrouilles !
Eagle Fly Free
Dr. Stein
My God-Given Right
Steel Tormentor
Mr. Torture
Waiting for the Thunder
Straight Out of Hell
Heroes
Drum Solo/Where the Rain Grows
Lost in America
Power
Forever and One (Neverland)
Halloween / Sole Survivor / I Can / Are You Metal? / Keeper of the Seven Keys
Before the War
Guitar Solo/Future World
I Want Out
Critique écrite le 05 mai 2016 par Abigail Darktrisha
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