Je ne suis pas un grand fan des grands festivals, je préfère nettement voir des concerts dans des clubs ou des arenas : les concerts y durent plus longtemps, on voit mieux, on n'y subit pas les intempéries, ni le public occasionnel qui est aux fans de Rock ce que le Footix est au fan de Foot. Pour autant, le Download Festival faisait sa première incursion parisienne à deux pas de chez mois et même si je ne suis pas un grand fan de métal, la perspective de voir Rammstein en concert de clôture était suffisamment alléchante pour m'aventurer dans le marécage en lequel l'Hippodrome de Longchamps après 3 jours de festival sous la pluie. Je ne suis pas un grand connaisseur de Rammstein, mais suffisamment pour savoir que le groupe tourne maintenant depuis près de 20 ans, que leur nom est celui d'une ville d'Allemagne qui fut le théâtre d'une catastrophe aérienne meurtrière sur une base américaine, que l'envol de leur notoriété est due à la présence de deux titre dans le films "Lost Highway" de David Lynch, que leurs concerts sont aussi des performances pyrotchniques, et qu'ils ont une pelleté de tubes terribles comme "IcH Will", "Engel", "Sone", "DU Hast", "Moscau" (qui ne sera malheureusement pas jouée), "Reise" ou "Feuer Frei".





22 heures précises, après un compte à rebours géant, une grande explosion de fumigènes rouges lance les hostilités. Après une intro de batterie extrêmement puissante, deux gigantesques ascenseurs de chantiers métalliques descendent du sommet de la scène avec sur chacun d'eux les guitaristes du groupe qui envoient des riffs de bucherons pour préparer l'entrée sur scène, finalement assez discrète de Till Lidermann, le chanteur et tête de proue du groupe.





Ce qui marque d'emblée, c'est l'osmose qui règne dans le groupe. C'est aussi puissant et carré qu'une division de panzer en juin 40. Très vite, on s'aperçoit aussi que Rammstein sonne différemment que la quasi majorité des groupes abonnés aux festivals de Hard et de Metal. En effet, Rammstein est d'avantage un groupe d'INDUS qu'un groupe de Métal. Le clavier a une part très importante dans le son d'ensemble du Groupe. Même si ça, tronçonne sévèrement, on est assez loin d'Iron Maiden, Metallica, ou AC/DC. La musique de Rammstein est jouée sur un tempo finalement assez lent et oppressant. On peut y retrouver une ressemblance avec les riffs de Black Sabbath, s'ils avaient été épurés de solos de guitares. Chez Rammstein, ceux-ci sont très rares, très brefs mais terriblement incisifs. La singularité du groupe vient aussi de la voix caverneuse de son chanteur et du fait que la très grande majorité des chansons sont éructées en allemand avec de gros refrains repris en cœur par la foule.




Au final, c'est terriblement impressionnant, efficace et étonnamment très accessible pour un public de non initié. Le côté théâtral du groupe est renforcé par le look des musiciens qui semblent tout droit sortis du dôme du tonnerre et prêt à affronter Mad Max armés de lance flammes et de chaines. Toutes les chansons sont bonnes et la tension ne redescend jamais, même avec une grande partie d'une set list composée de nouveaux titres. Bien sûr, les titres historiques du groupe sont plus impressionnants car repris en chœur par la foule, mais il n'y a pas une seconde d'ennui dans leur prestation, bien au contraire ... C'est donc avec un grand moment de rock métallurgique, que le Download festival a clôturé sa première édition parisienne avec un Rammstein qui a tout écrasé sur son passage. Pour autant, je reste persuadé que l'impact du groupe est encore plus impressionnant dans une salle, ou il joue exclusivement devant son public. Mais ça, ce sera pour la prochaine fois...






Setlist :


Ramm 4
Reise, Reise
Hallelujah
Zerstören
Keine Lust
Feuer frei!
Seemann
Ich tu dir weh
Du riechst so gut
Mein Herz brennt
Links 2-3-4
Ich will
Du hast
Stripped
(Depeche Mode cover)

Encore:

Frühling in Paris
Amerika
Engel
Sonne