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Chronique de Concert

Raphael

Raphael en concert

Palais des Congrès - Marseille 05 Mai 2011

Critique écrite le par

Une très belle salle que celle du Palais des Congrès de Marseille, la scène est grande, les fauteuils confortables .... ça peut paraitre bête, mais c'est agréable d'être dans un contexte à l'accueil chaleureux pour bien profiter d'un spectacle.

Ce soir, c'est Raphaël en concert. Et je ne vais pas être de mauvaise foi : j'ai un peu d'appréhension en fait. Je ne connais pas bien son univers et j'ai un peu peur de me retrouver au milieu d'un public de minettes énamourées, parmi lesquelles je vais me sentir en décalage. Alors, je m'assois sagement, après avoir profité de retrouvailles fortuites de quelques connaissances dans la salle pour papoter un peu. La scène est en place (pas de première partie) et on devine déjà qu'ils vont être nombreux, aux vues des instruments fin prêts à se mettre en marche.




Les lumières baissent et une sorte de musique de fin du monde se fait entendre. Puis, le son d'un violoncelle et celui d'un piano. Des leds qui envoient des éclairs : on est bien loin de l'ambiance fleur bleue que je craignais de trouver !
Raphaël est au centre de la scène, lunettes noires sur le nez. On le devine au passage des flashs et sa silhouette se dessine en ombre sur le mur. Sa voix semble sombre et déchirée ... ce premier morceau annonce la couleur et la soirée va être belle.

Après cette mise en oreille gérée de main de maître, il revient dans une plus grande simplicité. Attrape sa guitare et nous fait partager son bonheur d'être ici ce soir, après un long hiver passé dans le nord. Le programme est clair : du neuf et du vieux. Mais pour le vieux, il prévient qu'il va nous faire mijoter un peu, histoire de faire durer la plaisir !!

Les lumières sont très belles et l'esthétique est à l'honneur en tous points. Les 3 musiciens derrière lui sont super chic en costume-cravate, sans oublier la violoniste-clavier-guitare toute sage et le guitariste au look rock pur et dur qui l'entoure de droite et de gauche. Tout est équilibré, classe et sobre, avec une mise en scène vraiment très bien faite.




Raphaël, lui, est incroyablement habité par la musique. Tout son corps parle. Des paroles souvent désabusée sur un son beaucoup plus rock que celui auquel je m'attendais. Il s'approche du public tenant son micro à deux mains. Il captive réellement l'assistance, termine Prochaine Station avec des cris et des onomatopées qui sont saisissants sur ce fond de guitare électrique.

Et puis arrive le premier moment "attendu". Mais il feinte avec une intro qui trompe même les fans les plus fervents. Il faut quelques minutes de flottement pour que les cris et les applaudissements montent dès que les petites oreilles ont reconnu Ne Partons Pas Fâchés. C'est super bien amené et vraiment retravaillé de belle manière pour ne pas nous resservir un son entendu et ré-entendu 100 fois. Il est tout sourire, le visage ouvert, nous joue quelques notes à l'harmonica. Il en sera de même pour Caravane, qu'il annonce comme une chanson mystérieuse. L'intro est un petit bijou de dextérité à la guitare et il propose à ceux qui la connaisse de chanter, sans mettre le pression aux autres. Il est amusant et parvient à démonter ses chansons pour nous en donner une autre facette. C'est là que j'attends toujours de voir si un artiste va savoir me surprendre ou non. Dans l'interprétation de ses titres phares. Et là, franchement, oui, Raphaël sait me surprendre et même me charmer.




Les moments de douceur comme Je Hais Les Dimanches amènent un côté intimiste à cette salle, qui d'un coup reprend taille humaine. Les textes sont touchants et semblent parler à chacun de nous. Il alterne les rythmes, prend des attitudes très rock, campé bien droit, guitare au poing. Tout est géré avec brio, avec un univers fait de contrastes et de belles recherches musicales. On ne s'ennuie pas un seul instant face à un artiste aussi complet, capable de passer d'un morceau aux sonorités quasi expérimentales, à la simplicité d'une guitare sèche ou à l'émotion qu'il nous donne seul au piano (à noter, superbe, son visage qui se reflète dans le miroir disposé au dessus du clavier). Il occupe totalement l'espace, juste par sa présence. Son charisme est indéniable et fait le bonheur des fans inconditionnelles des premiers rangs (mais c'est la rançon de la gloire pour les beaux gosses !!)

Il sais aussi jouer de son public. Fait semblant de faire baisser le son par le simple fait de se boucher les oreilles. Et lorsqu'une fan crie "On t'aime" il répond, amusé "Bien sûr que moi aussi !!". Toujours naturel, avant de commencer La Locomotive, il va partir dans une tentative vocale à la BeatBox, pas tout de suite efficace, qui lui fait dire : "J'essaie de faire une locomotive primitive !" Et c'est encore une fois super pêchu et magnifiquement bien fait. Enfin, au final, on terminera ce set dans la poésie de 150 Ans.



Le rappel va, lui aussi, être une belle surprise. Une reprise de Modern Love de David Bowie, à la guitare sèche, dans la simplicité d'un rayon de lumière : De toute beauté. Puis les autres musiciens le rejoignent sur scène et Raphaël annonce : "On peut se présenter maintenant !!" Alors, nous avons Eymeric à la batterie, Alain à la basse, Julien au piano & synthé, Elsa à la guitare-violon-chant et Yann à la guitare. Et puis il nous confie : "Merci infiniment d'être venus ce soir. C'était vraiment bien de vous retrouver". Mais on ne va pas se quitter comme ça. Encore deux morceaux avant de se séparer. A la fin de Le Vent de l'Hiver, chacun d'entre eux va quitter les planches à son tour, faisant éteindre la lumière par son départ. Et Raphaël, seul "survivant" va nous offrir une dernière reprise pour la route .... Un Osez Joséphine d'Alain Bashung précédé, dit-il, de sa devise : "Marchez sur l'eau les mecs et évitez les péages !!". Ce sera un dernier morceau de bravoure à la guitare qui sera la digne fin d'un très, très bon concert.

Un artiste à découvrir ou redécouvrir en live, bourré de talent et vraiment très loin de l'image d'Epinal du chanteur pour midinette. Moi j'ai passé la soirée avec un très bel artiste.



Setlist
Terminal 2D
Bar de l'Hôtel
Prochaine Station
Ne Partons Pas Fâchés
Je Sais Que La Terre Est Plate
Je Hais Les Dimanches
Dewaere
Caravane
Ce Doit Etre l'Amour
Odyssée De l'Espèce
Versailles
C'est Bon Aujourd'hui
Schengen
Dharma Blues ?
La Petite Misère
La Locomotive
150 Ans
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Modern Love (David Bowie)
Sur la Route
Le Vent de l'Hiver
Osez Joséphine (Alain Bashung)

Raphaël : les dernières chroniques concerts

Raphael par Mélanie
Paris Bercy (POPB), le 12/12/2008
Super concert !!! IL a mis une ambiance du tonnerre, a partagé de l'émotion avec son public ! Il a même couru dans la salle avec sa guitare en main, exellent ! J'ai passé un trés bon moment,j'y retournerai !!!! Petit bémol, il n'a pas assez été voir le public dans les gradins sur sa gauche, la ou j'étais!! La suite

RAPHAEL par Daphné
Zénith d'Amiens, le 10/12/2008
J'ai passé une très bonne soirée en compagnie de Raphaël ! Il a su avec ses musiciens mettre de l'ambiance. Après chaque chanson, il faisait allusion à la prochaine et j'ai trouvé que c'était bien. Aux apparences timides, il s'est quand même mêlé à la foule en descendant dans la fosse. Et la première partie de son concert était sympa ! Le... La suite

Raphaël par Phantomette
Patinoire Bordeaux, le 06/12/2008
J'attendais la date de concert avec impatience car Raphaël développe un univers musical et thématique qui me "parle" que j'étais ravie de pouvoir l'écouter en live. Mais quelle déception ! Le son était très médiocre ; il est vrai que cette "salle de spectacle" est connue pour cela mais Cabrel, une semaine plus tôt, avait quand même réussi à... La suite

Raphaël par Bibiwave
Patinoire Mériadeck Bordeaux, le 06/12/2008
Je trouve que cet artiste à vraiment pris la grosse tête. La salle - bien que remplie seulement de moitié - ne l'a pas pour autant rendu plus humble. Aucune interaction avec le public, un concert plutôt mal rythmé (jamais vu autant de personnes bailler). Un saxophoniste talentueux mais mal mis en valeur par un son déplorable. Que dire de la... La suite