Chronique de Concert
Reliques + Dissonant Nation
Après l'Espace Montevideo où je viens de voir le trio Elisabeth Harnik - Isabelle Duthoit - Emmanuel Cremer en acoustique dans une salle immense, changement d'ambiance radical puisque me voici à la Machine à Coudre dans l'espoir de prendre des nouvelles de Dissonant Nation et si je suis chanceux de revoir un peu les Reliques dont le set lors du lancement du festival Phocea Rocks m'avait laissé une impression mitigée. Je gare mon vélo à l'exterieur pensant que ce sera bondé dedans et finalement il y a un peu moins de monde que ce que je pensais (le prix des places 10 euros ce qui est rare à la Machine, expliquant surement cela).
Sur scène les Dissonant Nation sont déjà en train de jouer et à vrai dire ils sont même en train de finir leur set. Déjà ?!? oui parce qu'en fait ils jouent en deuxième ce soir ! Lucas me parait un peu plus calme que d'ordinaire (peut être est ce simplement du au fait qu'il a une coupe de cheveux et des fringues plus classiques que les dernières fois où je l'ai vu) et je n'ai en fait que 2-3 morceaux (anglais et français) pour voir et entendre qu'ils n'ont rien perdu de leur mordant.
Comme Soma dans un genre voisin ils ont ce potentiel grand public / radiophonique (pour ne pas dire commercialisable) et en même temps ils sont sincères dans leurs morceaux et leur présence à la Machine à Coudre (où il n'est pas rare de les croiser dans le public) ne surprend pas ! Lorsqu'ils quitteront la scène le public leur demandera bien evidemment de continuer, ce à quoi Lucas répondra sobrement qu'ils laissent la place à Reliques qui aura donc la tache de boucler la soirée.
Pendant le changement de plateau (qui ne sera pas trop long) je fais mon associal en tapotant le début de la future chronique du concert au Grim sur mon téléphone. Je sors de ma bulle intrigué par une musique étrange je ne sais si il s'agit de live ou d'un disque ... je monte les quelques marches qui séparent la partie bar de la partie salle de concert et constate que le groupe est encore en train de se préparer ... cette drole de musique à la limite du kitsch (certains diront même du "mauvais gout") a le mérite de nous préparer au changement d'ambiance radical qui nous attend.
Ne sachant pas trop par quel bout commencer j'attaque par le line-up avec comme surprise (pour moi qui ne le savait pas) la présence de Simon Granier à la batterie, c'est à dire le même que pour le batteur des Dissonant Nation (avec un t-shirt différent pour l'occasion). A ces côtés Anthony Luzio au chant, à la guitare et au clavier parfois, et (si je ne me suis pas égaré dans les méandres du net) Effis Perez aka Axel Korban au chant et à la basse.
Le concert commence en douceur avec avec des morceaux calmes en anglais ... à ce stade je suis là à ma dire "ouh là c'est quoi ça ?" ... et puis ça passe en français avec des textes assez perchés ... et petit à petit la magie opère ... ça ne ressemble pas à grand chose de ce qui se fait par ici. A un morceau près (celui qu'Anthony fait seul au clavier) sur lequel je n'accroche pas du tout, je suis assez décontenancé et du coup très agréablement surpris.
Les deux chants se répondent et complètent bien. Qu'ils soient soupirés, murmurés (à gauche surtout) ou grincés, hurlés (à droite) ils captent l'attention et son magnifiquement portés par une musique tour à tour tendue ou planante. Je pense à Grant Lee Philips ou plus exactement à Grant Lee Buffalo, à la Akron/family dont j'ai perdu la trace depuis un splendide concert dont je garde un souvenir ému (tout ça pour dire que depuis ça a peut être changé) ... à Radiohead peut être aussi (sans le côté pop)
Je ne me souviens plus trop des paroles sauf ce petit (je suis) nu comme un ver ... je me souviens de ces explosions contrôlées jamais bourrin ... je note au passage que le jeu (de batterie et même de scène) du batteur est très différent de celui qu'il a au sein des Dissonant Nation. Le set qu'ils font (sinon en tout cas l'impression qu'ils me laissent) ce soir est radicalement différent de celui (celle) du premier concert où je les avais vu à deux (la présence de Simon n'y est surement pas pour rien).
Je suis donc emballé et comprends mieux l'enthousiaste de Vince Nitwits à leur sujet ... Dans la salle (où on remarque la présence de ¾ des Magnets - la batteur accompagnera Reliques sur un morceau au tambourin, depuis le public -, ce qui fait, avec Dissonant Nation quand même 3 bons groupes d'Aubagne dans la même salle) les gens semblent apprécier au moins autant que moi. Revenant du GRIM comme je le disait en début de chronique je ne peux m'empêcher de penser qu'ils auraient (ou auront) tout à fait leur place là bas aussi ... ou qu'ils devraient avoir pas mal d'affinité avec la clique Microphone Records ... de belles rencontres en perspectives ? En tout cas moi j'ai le sentiment d'en avoir fait une belle ce soir encore ...
Plus de photos de la soirée par Pirlouiiiit par ici
et une petite de Dissonant Nation ici
Critique écrite le 17 décembre 2013 par pirlouiiiit
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