Avis et critique du concert de Rivals Sons, Liam Gallagher, Frank Carter and the Rattlesnakes (Festival Beauregard 2022) le 8 juillet 2022, Domaine de Beauregard, Hérouville-Saint-Clair, par Lebonair

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Chronique de Concert

Rivals Sons, Liam Gallagher, Frank Carter and the Rattlesnakes (Festival Beauregard 2022)

Domaine de Beauregard, Hérouville-Saint-Clair 8 juillet 2022

Critique écrite le 02 août 2022 par Lebonair

La 12ème édition du festival Beauregard a refermé ses portes dans la nuit de dimanche à lundi après un 41ème concert. C'est le célèbre DJ français Martin Solveig qui s'est chargé de clôturer les festivités avec sa musique électro qui fait bouger les foules depuis tant d'années. Après trois ans d'absence en raison de la crise sanitaire et 5 jours de musique, une première dans l'histoire du festival, la fréquentation aura donc battue tous ces records avec plus de 147 000 spectateurs. Trois jours afficheront complet avec 30 000 personnes sur le site (mercredi, samedi, dimanche) et deux autres jours (jeudi, vendredi) autour de 28-29 000. A l'heure des bilans, c'est donc une vraie réussite que peuvent affichés avec un grand sourire les organisateurs Claire Lesaulnier,Paul Langeois et leur équipe par cet engouement total de la part du public qui aura soutenu en masse un événement axquels les Normands, qui constituent 50% des spectateurs, sont très attachés. C'est même un soulagement pour la team du festival après 3 ans de néant. Le public n'a pas lâché, car beaucoup d'entre eux ont achetés des pass 5 jours bien longtemps à l'avance et sans connaître la programmation. C'est totalement mérité. L'édition 2023 est par ailleurs déjà calée du 6 au 9 juillet prochain et sur quatre jours, le format classique, mais qui sait, si un évènement majeur peut se réaliser, le duo ne s'interdira rien. Après une journée d'ouverture spéciale Muse cette année, pourquoi ne pas rêver de Bruce Springsteen pour la 13ème édition ?

En effet, pour une première nous concernant à Beauregard, après quelques éditions à Musilac en Savoie et aux Eurockéennes de Belfort à la même période, nous pouvons être très heureux d'avoir choisi le festival Beauregard cette année et ce pour plusieurs raisons. Pour commencer, on a fortement apprécié le cadre du domaine de Beauregard qui appartenait au fief de Colbert. Situés sur les bords du canal de Caen à la mer, on y trouve le château de Beauregard, propriété de la ville d'Hérouville-Saint-Clair depuis 1977. Son style est un mélange d'influence des architectures de la Renaissance et du Gothique. On va donc passer, en excluant mercredi et jeudi, 3 jours de cette 12ème édition qui marquera le retour à la vie dans un parc arboré de 23 hectares. Avant de parler musique, on a beaucoup aimé l'accueil qui nous a été réservé, les belles rencontres avec certains agents de la sécurité et quelques photographes, la bonne ambiance générale, le stand média spacieux, reposant et vivant, le soleil et la température idéale, les canons à eau pour faire office de brumisateur et les stands d'animation.

Par contre, on a beaucoup moins aimé le manque d'herbe et donc forcément un trop plein de poussière par moment, mais pas tout le temps et surtout le tarif des boissons, de la bière notamment (8 euros la pinte de 50cl) sans être vraiment de qualité dans la plupart des cas, le coût de la nourriture au prix exorbitant qui fait qu'on pouvait craquer facilement 40 à 50 euros par soir (pour les festivaliers, ça fait un vrai budget surtout s'ils viennent en famille). A leur décharge, on souligne la belle initiative des GO d'offrir la gratuité du billet aux enfants de moins de 12 ans. Pour nous les privilégiés, on aurait bien aimé trouver un fast-food vu les journées intenses que l'on vit en festival et pouvoir manger comme un guerrier du bon, gras et chaud. Car les apéro-dinatoires et le restaurant classieux proposés en guise de restauration dans l'espace dédié aux partenaires et invités en tout genre, correspondent plus aux mondains qui aiment boire leur coupe de champagne et se montrer. Pour finir, on n'a pas trop vu de craquage au niveau costumage dixit un festivalier, mais on se souviendra d'un couple avec des bouées bleues de drôles d'oiseaux et de trois copains en manteaux de fourrure.

Et si on parlait de musique maintenant...

Avant d'arriver vendredi, il s'était déjà passé deux jours de festivités. Le mercredi pour l'ouverture était une journée spéciale Muse car seulement deux groupes avaient joués avant le trio anglais, on peut même dire en guise de première partie, Bafang à 18h et les géniaux français Last train à 19h45. Une journée dédiée au groupe de Matthew Bellamy qui a vu déboulés sur le site une horde de fans venus de toute la France, voire de l'étranger. Le jeudi, pour le retour à la normal, c'est la journée la moins chargée en nombre avec huit affiches au lieu de 9 à 11 pour les jours que l'on couvrira. On notera le passage de Turnstile, Izia , Madness, Clara Luciani etDJ Snake entre autres. Voilà, nous y sommes enfin, c'est vendredi, il est 19h15 et c'est parti pour 13 concerts que nous vivrons au total, enfin 12 et 1/4 (merciLiam, tête de c... )

Frank Carter and the Rattlesnakes 19h15-20h15 scène Beauregard

Sur la plus grande et immense scène nommée Beauregard, qui est dotée de plus, d'une avancée scénique (géniale idée), on voit débouler le groupe Rattlesnakes devant nous puis l'immensément sympathique et bête de scène Frank Carter au chant. L'ex frontman de Gallows n'a cessé de gravir les marches depuis qu'il a formé avec son pote guitariste Dean Richardson ce nouveau groupe. Depuis 2015, ils n'ont pas chômé avec un quatrième album sorti en octobre dernier, le bien nommé "Sticky". En une heure, ils vont nous balancer dans la gueule au cours d'une douzaine de titres un rock énergique, direct et excitant.

Comme à son habitude, Frank Carter fait le show en se donnant à fond. Il se jette dans la foule chaude comme la braise, se fait porter tout en chantant comme un damné et se permet même de faire le poirier. Ces compagnons ne sont pas en reste en dégueulant d'énergie et leur attitude punk et gaz à fond nous procure une énergie folle. Viscérale et jouissif, leur musique prend toute son ampleur sur scène et nous assène une belle fessée. A l'heure des comptes, un des meilleurs concerts qu'on est vus et en plus, c'était le premier de la série.

Rival Sons 20h20-21h20 scène John

On a fait vite pour passer d'une scène à l'autre et ne pas manquer la possibilité de réaliser des photos du groupe californien. En effet, la seconde scène, grande mais pas aussi imposante que celle de Beauregard d'où nous venons (elle ne dispose pas d'avancée scénique comme sa grande sœur, est moins haute, moins profonde et moins large) nous fait traverser tout le parc. On ne vous révèlera pas tous nos secrets, mais on a un moyen de se rendre d'une scène à l'autre sans plonger dans un bain de foule. Ouf, on est prêt pour prendre notre seconde injection de drogue avec une formation qu'on aime tant Rival Sons. La dernière fois qu'on les as vus, c'était en novembre 2019 à l'Olympia à Paris et on avait littéralement adoré tellement ce fut brillant. En festival, sous un format plus court, ils sont toujours un peu moins bandant et donc un ton en dessous.

Qu'importe, ça reste toujours un putain de groupe qui dispose d'une arme redoutable, sa paire chanteur/guitariste Jay Buchanan (teint en blond cette-fois) et Scott Holiday. Buchanan possède toujours une voix fantastique mais moins monumentale qu'à l'Olympia et Holiday nous sortira comme à son habitude sa panoplie de guitare qu'il changera à chaque morceau. Les trois autres musiciens (basse-batterie-clavier) sont toujours aussi bons et on se régale malgré la chaleur et l'air qui nous balance de la poussière. Ce n'est pas le désert californien, mais on est bien. En une dizaine de titres,, on savoure comme à l'accoutumée leur fameux revival rock car dans le genre, ce sont les meilleurs. Vivement un nouvel album, qu'on espère aussi savoureux que les précédents dont le dernier "Feral Roots" sorti il y a plus de trois ans maintenant.

Liam Gallagher 23h40-01h00 en théorie (00h en fait) scène Beauregard

Liam Gallagher, un petit tour et puis s'en va... J'arrive en me plaignant (les cris et les applaudissements du public n'étant pas assez puissants à mon goût) et je repars dans la foulée. Je reviens, je fais la gueule, je commence à chanter et je m'arrête en plein morceau. Je me plains du micro, je le fais changer, je reprends, je continue, je stoppe à nouveau sur une autre chanson et je refais changer le micro. Je reprends sans envie, je demande à baisser la lumière et je rechante (faux) dans l'obscurité et je me barre définitivement pour filer à l'anglaise devant mes musiciens médusés. Les fans sont sidérés, le mec s'est sabordé et nous, on s'en fout. Bilan, 5 morceaux et 20 minutes pitoyables à 300 000 euros la prestation, Beauregard a l'œil mauvais, le râteau du siècle alors pas sûr qu'il touche l'autre moitié du cachet qui n'est toujours pas versée. Le duo Jungle qui assura au pied levé la relève une heure plus tôt que prévu, en face sur la scène John dira avant de débuter son show "Nous, on est Blur et on va jouer jusqu'au bout". Le lendemain,Metronomy et Orelsan vont bien vanner Liam, le couac. A 50 balais, l'Anglais n'a pas changé. Le lendemain, il s'excusera sur twitter en disant qu'il s'était arrêté en raison d'une laryngite. Nous, au premier rang, ce n'est pas du tout ce qu'on a vu. Seul regret de la journée, avoir raté Jungle, mais désolé, on était vanné du trajet, de la journée et oui, on n'a pas vu Vianney et les groupes de rap qui nous étaient proposés, honte à nous.

Photos : Jérôme Agier

Critique écrite le 02 août 2022 par Lebonair
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