Chronique de Concert
Robert Plant and The Sensational Space Shifters
Un lieu intimiste, une nuit douce, après une journée étouffante, une petite bière fraîche, des cigales sur le déclin, et Robert.
Aaaaah...What else ? Notre dernière rencontre, à Robert et moi, s'était déroulée à Istres également mais à l'Usine, et m'avait laissé sur ma faim. Le concert avait été bon, certes, mais la voix de l'ange (plus très) blond m'avait paru fatiguée et certains titres traîner en longueur.
Mais ce soir, point de tout ça. Robert fut parfait. Ce soir, je fut ému. Comme on peut l'être parfois lorsqu'on vit des moments précieux, ceux qui rendent à la fois heureux par leur beauté, mais triste car bien trop fugace. Une espèce de nostalgie, quoi. Dès That's the Way l'ambiance était posée, mon sourire figé et mes yeux embués. Franchement, c'est pas bon comme entrée en matière, ça ?!! Guitare acoustique, mandoline, piano, tambour. Et The voice. Avec un peu d'âge, c'est sur, mais avec ce grain inimitable.
Ce qui est génial avec Robert, mais qui peut également contrarier sévèrement les puristes, c'est sa capacité à remodeler les titres mythiques du Zep à sa sauce actuelle. Et la sauce actuelle et un délicieux mélange de rock, hard rock, musique mandingue, égyptienne et orientale. Imaginez Black Dog avec un riff étiré en longueur et un break au violon mandingue, tambours et rythme griot. Imaginez Whole Lotta Love partir inopinément sur un rythme d'Afrique de l'ouest.
Led Zep avait déjà ces gènes en lui, sa musique ayant toujours eut en elle cette fusion. Robert et ses Sensational Space Shifters poursuivent l'oeuvre initié 50 ans plus tôt. Bebert, il vit pas dans le passé, il continue d'avancer, il continue à se faire plaisir avec ses zicos. Il transmet sa philosophie de la vie à travers sa musique. Vivre ensemble, pas de barrière. Il m'a d'ailleurs semblé déceler quelques pointes de son plus bel humour anglais en direction de ses concitoyens partisans du brexit.
Un humour qu'il n'hésite pas à manier dès que l'occasion s'y prête. Faut le voir chanter comme un pitre sur Just wanna make love to you, prélude à Whole Lotta Love. Ou s'amuser à faire tourner les mains de son auditoire à la manière " D'ainsi font font font les petites marionnettes " sur Rock n'Roll (oui, je sais, si on y était pas, c'est dur à imaginer...). Euh...d'ailleurs, Robert, sur ce coup là, tu te payes pas un peu notre poire par hasard ???
Et côté musique, il ne se limite pas au Zep, le Plant. Oh non, M'sieur ! Pour sur, il tape aussi dans le blues d'avant guerre et dans le Gospel, et bien sur dans sa discographie récente. Quelle version du Fixin to Die, de Bukka White ! Une version boogie électro rock survoltée, hypnotique, épileptique, aux guitares tranchantes. Jubilatoire ! Et Poor Howard, traditionnel de Leadbelly, en version arabian rock ! Et un p'tit mix de Gospel en rappel pour finir, Satan your kingdom must come down.
Nom de Dieu, une seule chose à dire, A-men, mon pote, A-men !!!
Et ROCK N ROOOOOLLLLLLL !!!!
Et pour finir cette chronique, un grand merci à l'organisation et à l'accueil pour leur gentillesse!
Critique écrite le 08 juillet 2016 par jorma
Envoyer un message à jorma
Voir toutes les critiques de concerts rédigées par jorma
Robert Plant : les dernières chroniques concerts
The Iron Troopers + Into the Deep + Zepset par Jérôme Justine
Salle Dumoulin, Riom, le 08/12/2018
En ce samedi 8 décembre 2018, c'est vers la belle ville d'Auvergne nommée Riom le Beau, et plus exactement vers une Puce à l'Oreille délocalisée dans la Salle Dumoulin que je me... La suite
Robert Plant & The Sensational Space Shifters par Samuel C
Salle Pleyel - Paris, le 23/07/2018
Personnage à la fois mythique et mystique, Robert Plant se produisait salle Pleyel face à 3 000 fans du Dirigeable également adeptes de la carrière solo de cette légende du rock... La suite
Robert Plant and The Sensational Space Shifters, Charlie Winston, Sianna, Yellow Teeth, Joan Baez, Rootwords (Paléo Festival de Nyon 2015) par Lionel Degiovanni
Paléo Festival, Nyon, le 25/07/2015
Pour démarrer ce samedi au Paléo Festival de Nyon 2015, je commence avec du rap. Une fois n'est pas coutume. Il s'agit là de Sianna.
Sianna
On est ici dans la caricature... La suite
(mes) Eurockéennes 2014, 2/2 : Uncle Acid & the DeadBeats, DakhaBrakha, Biffy Clyro, Volbeat, Goat, A Tribe Called Red, Robert Plant & the Sensational Space Shifters, Ghost, The Black Keys par Philippe
Presqu'île du Malsaucy, Evette Salbert, le 06/07/2014
Le samedi, c'est par là !
Mauvaise nouvelle pour commencer : on a pas assez trainé au barbecue du dimanche pour rater comme prévu les abominables chevelus d'Uncle acid & The... La suite
Pavillon de Grignan Istres : les dernières chroniques concerts
Roger Hodgson par Jacques 2 Chabannes
Pavillon de Grignan à Istres, le 07/07/2017
Au commencement, était l'école !
(School)
A, comme... Acoustique !
En effet, lorsque le gars Roger s'attaque, 12 cordes en pognes, au sommet qui aura été, reste et restera,... La suite
Les Nuits d'Istres : Mika par Ysabel
Pavillon de Grignan - Istres, le 09/07/2013
Lorsque nous arrivons dans les gradins du Pavillon Grignan pour le concert de Mika, ce qui me surprend tout de suite c'est la drôle de scène qui nous attend. Comment dire ...? On... La suite
IAM (Les Nuits d'Istres) par nonam
Pavillon de Grignan - Istres, le 04/07/2013
21h15 : Nous voilà au pavillon de Grignan à Istres. Le concert est en plein air dans un cadre magnifique.
Photo : Pixxxo
21h30 : Première partie assurée par le groupe Just... La suite
Les Nuits d'Istres : Inna Modja + Gilberto Gil par Ysabel
Pavillon de Grignan - Istres, le 14/07/2012
Une belle soirée se dessine sur Istres. Un peu plus fraîche que celles auxquelles nous a habitué ce lourd mois de Juillet ... Et ça fait du bien. C'est pourquoi il est bien dommage... La suite