Chronique de Concert
Roger Waters (Pink Floyd)
Après le compte-rendu détaillé de l'ami Gandalf à Barcelone, étant donné que la set-list était rigoureusement la même à Lyon et que Concertandco n'a pas été accrédité pour des photos, je renonce à re-décrire en détail le déroulé de ce show impressionnant, qu'il a déjà évoqué avec passion ! L'info importante que j'en retiens est l'âge de Roger Waters, 74 ans, dangereusement proche de celui de mes parents : j'irais pas jusqu'à dire qu'il fait 10 ans de moins mais quand même, il porte beau ! Et beau, je le trouve davantage maintenant... que quand il était jeune ! Un dernier commentaire sur le physique et j'en aurai fini : le cochon gonflable et volant qui nous a survolé longuement sur Pigs est assurément, et de très loin, le plus beau drone que j'aie vue de toute ma vie ! Pour une fois qu'un de ces satanés appareils ne sert pas à surveiller des gens ou pire, à les tuer... bravo !
Magnifique show en effet, qui méritait amplement la galère que j'ai traversé pour le rejoindre grâce à la grève de la SNCF (3 cars à la place d'un TER, et avec un vélo non pliant en plus, qui dit mieux) ? Cela dit pouvoir faire du vélo le long des berges du Rhône au soleil couchant, fumer une clope les pieds dans l'eau au pied du pont Raymond-Barre avec des cygnes clapotant tout autour de soi, voilà qui valait bien des emmerdes... Tout comme l'amusant retour de nuit par le même chemin - les quais du Rhône se transformant en teuf géante, avec une sono sous chaque pont ! A Lyon, comme à Paris ou à Londres, les quais sont devenus le dernier refuge de sortie pas chère pour les étudiants ! Note pour plus tard, réclamer un fleuve à Marseille...
Mais revenons à la musique. Au milieu de ce show généreux (pas loin de 3 heures !), j'ai ressenti le petit coup de mou comme Gandalf (au passage sur Animals... presque 30 minutes quand même, même avec une partie bouffonne en masques de cochons et de chiens !...) Mais pour le reste j'ai également vibré à de nombreuses reprises sur les incunables de Pink Floyd - l'illusion d'entendre les "vrais" était bluffante grâce à un groupe parfait (mention spéciale aux choristes pailletées et surtout au chant inspiré de Jonathan Wilson !). Le climax a été les 90 secondes de The Happiest Days of Our Life, où une chair de poule allant de mes poils d'orteil à mes poils de nez m'a saisi, qui aurait elle aussi justifié à elle seule le déplacement ! Comme tout le monde, mon histoire avec The Wall a commencé il y a bien longtemps, dans les années 80, par une projection au ciné-club du lycée. Comme tous les jeunes qui voient ce film, son message et son esthétique m'avaient alors pas mal remué... Tout comme la magnifique exposition consacrée au groupe, Their Mortal Remains vue l'an dernier à Londres au V&A Museum, où mon fils a pu remixer à son gré Money sur une belle petite table de mixage...
Le père Waters donc, continue de porter la flamme, avec sa voix pas trop abîmée par le temps, et même si sa basse est parfois doublée, avec une belle envie apparente ! Même ses propres chansons récentes, comme The Last Refugee et son clip assez poignant, marchent plutôt bien en live. Si pas mal de messages politiques sont un peu sur-signifiants (par exemple, au bout de 25 portraits détournés de Trump sur Pigs, on a bien saisi l'idée, merci !), son engagement régulièrement remis à jour (une belle diatribe sur Macron & la Palestine également, en forme de discours final, mais sans méchanceté gratuite) sont tout à fait respectables, et le gars paraît tout à fait sympathique et encore en âge de croire qu'il peut changer le monde, au moins un tout petit peu, le temps d'un concert.
Même s'il n'était pas obligatoire non plus d'habiller les joyeux étudiants lyonnais, venus l'épauler sur Another Brick in The Wall, Part II, de costumes de Guantanamo et de t-shirt "RESIST" (en vente au merchandising !), ils ont assurément passé un moment inoubliable sur scène à scander "We don't need no Education" avant de retourner, peut-être, bloquer une fac ? Et bien sûr, rappeler en passant que la famille Le Pen, pépé et fifille, a une place de choix dans la belle brochette d'ordures politiques internationales qu'il a projeté, n'était pas inutile non plus... Statistiquement sur 15 000 personnes, il y en a bien 3 000 qui ont du se sentir bien merdeuses, hé hé...
Maintenant, à propos de résistance au capitalisme et à ses porcs qui se gavent... Mettre au moins certaines places à moins de 70 euros serait aussi une forme d'action respectable et cohérente, cher Sir... Mais bon, sans rancune, votre show plein de jolis effets (l'époustouflante usine Battersea projetée en 3D, le cochon volant, la pyramide en laser finale...) les valait sans doute et m'a transporté : c'était vraiment très beau, tout comme le son absolument parfait, net comme du diamant. Welcome to the Machine, le morceau qui a inventé et tué le synthétiseur en même temps, était par exemple un moment remarquable. Puissiez-vous continuer encore longtemps à célébrer ces morceaux historiques !
Un grand merci à Audrey "Wohdrey" pour les photos qu'elle m'a autorisé à réutiliser ici ! (Source : www.delyonenlarge.com )
Avec également un bel article sur ce concert, à lire sur son site !
Critique écrite le 12 mai 2018 par Philippe
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> Réponse le 15 mai 2018, par GB
[Lyon - 9 mai 18] Les paroles et images étaient en contradiction avec les barrières reservant le devant à des privilégiés. Sans compter bien entendu le prix des billets et les interventions des soi-disant personnels de la Sécurité avec leurs uniformes militaires... Réagir
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