Accueil Chronique de concert Roger Waters - Us And Them Tour 2018
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Chronique de Concert

Roger Waters - Us And Them Tour 2018

Roger Waters - Us And Them Tour 2018 en concert

Palau Sant Jordi à Barcelone 14 avril 2018

Critique écrite le par



La longue, très longue standing ovation qui a fait trembler le Palau Sant Jordi sur ses fondations, à la fin de "Eclipse", et juste avant un rappel fantastique, vaut à elle seule tous les commentaires ou comptes rendus du monde... Le père Waters en etait sincèrement ému aux larmes (j'ai vérifié sur plusieurs vidéos d'autres dates, et j'atteste que c'est la seule fois où j'ai vu ses larmes à ce moment), c'était un moment de pure communion, la magie que seule la musique peut créer.

Après mon premier show du bonhomme à Vérone en 2006 j'écrivais en conclusion : "Je reste groggy par une telle intensité d'émotions, je ne m'en suis toujours pas remis. J'avais imaginé le meilleur, pour ce show "par procuration"... J'ai eu bien plus que ça. J'ai obtenu un sommet personnel intouchable."



Après le show de Barcelone en avril 2007 ('tain, 11 ans quasi jour pour jour...) je finissais par ça: "Chapeau bas Roger Waters, vous faites vivre le grand Floyd à travers chaque concert, que cela perdure longtemps... See you in Paris... Et partout où je pourrai aller dans le monde pour ressentir intensément tant de bonheur."

Après le show spécial "The Wall" à Paris en mai 2011, je commençais par ceci: "Il y a des lives dont les mots sont bien impuissants à rendre l'intensité, l'émotion, la beauté et le plaisir pur. Et il est évident qu'avec Roger Waters, c'est toujours ce même constat pour moi. Pink Floyd compte tellement dans ma vie, que lors de ses concerts, je suis dans un autre monde, les minutes filent comme dans un rêve, j'ai l'impression de survoler de pures émotions, et je ressors de la salle comme si le temps s'était distordu, compressé pour ne faire qu'un. Un instant de bonheur ultime résumant à lui seul la Perfection."



Pour ce show, encore une fois en terre Catalane et dans ce beau Palau Sant Jordi, tout ce qui précède n'a pas été démenti une seule fois... Les mots, les photos, les vidéos même, rien ne peut égaler le ressenti, le frisson, l'emotion eprouvés pendant plus de deux heures trente d'un spectacle total son et lumières.

A chaque tournée Monsieur Waters, du haut de ses 74 ans, nous trouve toujours une nouvelle façon de raconter ses chansons. Cette fois-ci, un énorme écran prenant tout le fond de scène sur lequel beaucoup d'images furent projetées en accord intelligent avec les lyrics ou la pulsation rythmique, captait notre attention. En dessous, neuf musiciens incroyables accompagnent le Maître, balayés par des lights de haute volée. Sans oublier au début de "The happiest days of our lives" la venue d'enfants encagoulés de noir en habit orange de prisonnier sur tout le devant de la scène, enlevant leur tenue sur le refrain de "Another brick..." pour découvrir des t-shirts "Resist".



Rien de sensationnel finalement. Jusqu'à l'ouverture du deuxième set du concert... Où subitement une alarme retentit, une longue barre coiffée de sirènes rouges descend du plafond, se cale juste au dessus de la fosse, perpendiculairement à la scène et sur TOUTE sa longueur (la salle faisant dans les 18 000 personnes, vous imaginez la taille de ladite fosse, donc de ladite barre !), pour ensuite dérouler vers le haut, d'énormes écrans rétractables, d'où émergent en premier quatre cheminées, puis toute l'usine Battersea Power station, fabuleux décor introduisant la majorité des morceaux du mythique "Animals" qui vont être interprétés d'une manière juste parfaite. Quel trip, mais quel trip... "Dogs" et "Pigs" enchaînés, avec leurs lignes mélodiques fabuleuses, leur ambiance, et ce visuel énorme, ça rentre dans mes moments cultes tous lives confondus. Trente minutes épiques et uniques.



Ces écrans resteront longtemps en place, avec un mélange d'images, de rendu en direct des zicos, de dessins satyriques, de beaucoup de chefs d'états et photos politiques d'archive, avec en point d'orgue un Trump honni et caricaturé à toutes les sauces, déclarations chocs et ridicules affichées en gros, sur "Pigs" et sur "Money" notamment. D'autres photos et images de révolte accompagnent un "Us and them" sublime. L'assistance se fait entendre au gré de ces illustrations traduisant l'engagement politique de Waters, bronca, sifflets, hourras, approbation... Cette prestation est un partage total.
Le cochon gonflable parcourant la salle est devenu un classique, mais le jeu de lasers reproduisant petit à petit la fameuse pyramide de la pochette de "Dark side of the moon" au dessus du public du premier tiers de la fosse, et la belle boule en argent mat faisant le tour de la salle, au son du final "Brain damage/Eclipse", c'était magnifique, magique encore une fois.



Mais au delà de cette générosité visuelle, c'est le son, les titres, bref l'Ame du Floyd dans toute sa pureté qu'on peut ressentir. J'adore Gilmour, n'en doutez pas une seconde, mais Waters se trouve plusieurs crans au dessus car il EST Pink Floyd. Totalement et à jamais. Je le ressens dans chaque fibre, et dans chaque note parfaitement rendue, grâce à un son PARFAIT (comme à chacune de ses prestations), et des zicos d'un niveau exceptionnel. Le jeu de gratte et les voix des deux guitaristes sont hallucinants (Dave Kilminster en tête), on se croirait sur album, la touche live en plus. Les deux choristes assurent leurs parties avec brio, tous les autres sont au diapason. Et jamais Waters ne tire la couverture à lui, au contraire, il encourage la dynamique de groupe comme personne. Et délègue un peu plus qu'avant j'ai l'impression, vocalement parlant.

La set list était évidemment un pur bonheur, avec en point d'orgue un "Welcome to the machine" dantesque, un "One of these days" tonitruant, un triptyque "Another brick in the wall" bandant, ce diptyque "Brain damage/Eclipse" définitif, un "Mother" poignant au delà du possible, un inévitable "Comfortably numb" majestueux, et bien sur toute cette partie "Animals" à vivre une fois tellement c'était beau à se damner. Ses chansons solo sont bonnes mais créent un petit coup de mou quand il en enchaîne trois à la file, c'est logique "malheureusement". Mais le sursaut avec "Wish you were here" qui s'ensuit nous l'a déjà fait oublier.



Quand les lumières de la salle se rallument et qu'on en repart, c'est un peu au radar tant on a des étoiles plein les yeux, quelques larmes séchées sur les joues, et le sentiment d'avoir encore une fois vécu un moment hors du temps. Roger Waters donne tout, et reçoit plus encore peut être. L'interaction est pleinement homogène.

Ce live fut un concentré de plaisir doté d'une charge emotionnelle indescriptible. Vivez ça au moins une fois dans votre vie musicale, c'est mémorable !



Setlist :

Set 1:
Breathe
One of These Days
Time
Breathe (Reprise)
The Great Gig in the Sky
Welcome to the Machine
Déjà Vu
The Last Refugee
Picture That
Wish You Were Here
The Happiest Days of Our Lives
Another Brick in the Wall Part 2
Another Brick in the Wall Part 3


set 2:
Dogs
Pigs (Three Different Ones)
Money
Us and Them
Smell the Roses
Brain Damage
Eclipse


Rappels:
Mother
Comfortably Numb






> Réponse le 22 avril 2018, par floyd 31

[barcelone - 14 04 2018] fantastique ,et ce moment de communion entre roger waters et nous j en avais des frissons ,l'impression de vivre un instant qui ne se reproduira plus. géant ;merci mr waters  Réagir

> Réponse le 21 juin 2018, par Fab

J écoute PINK FLOYD depuis 40 ans et je suis allé au concert à Lille la semaine dernière, 40 ans que j attends.... quel bonheur, j ai Fait quelques film que je regarde tous les jours. Pas la peine d ajouter quoi que ce soit à ta critique, tout est dit. Pour moi, je classe ce concert dans les grands moments de ma vie.  Réagir


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