Chronique de Concert
Rover
L'introduction de Late Night Love est lente et planante, Timothée Régnier fait ainsi son entrée sur scène devant une salle plutôt bien remplie. Dès les premières notes, il met tout le monde d'accord. Les arpèges aérés rappelant parfois Radiohead, Rickenbacker oblige sans doute, sont magnifiques et la voix est céleste dès qu'elle se fait entendre. Notre troubadour passe d'un timbre de crooner à celui d'un ange avec une facilité déconcertante. Les titres seront ainsi enchaînés une heure durant, faisant découvrir les différentes facettes de la formation. Accompagné d'un batteur fou, d'un guitariste/clavier toujours à même de distiller des notes bien senties et d'un bassiste tout droit sorti des 70's, le jeune homme dispensera ainsi son répertoire.
Les influences, de Bowie à Interpol/Editors, en passant par Joy Division ou les Beatles sont évidentes, mais la sauce prend plutôt bien. On perçoit ainsi 2 facettes qui cohabitent, l'une très influencée glam/pop, l'autre complètement post punk/new (new wave). Le mélange est plutôt agréable, les goûts du monsieur n'étant pas mauvais du tout ... Le crooner évoluant dans une ambiance éthérée sur Full of grace, voire seul avec sa guitare sur Joy fait ainsi place au chanteur tout en rythme sur Remember.
Le bonhomme a donc la rare capacité d'émouvoir, tenir en haleine et faire danser le public grâce à une palette des plus riches. Certains de ses morceaux sont dignes de ceux entendus dans des stades pour emporter les foules, la base rythmique qui l'accompagne étant diablement efficace. La basse est tantôt 70's countrysante avec des montées et descentes de manche, tantôt quasi danse claquant à souhait. Le batteur emporte tout sur son passage et nous gratifiera même d'un long morceau de bravoure où son charley sera mis à rude épreuve.
La formation dégage également un vrai plaisir d'être là et de jouer ensemble. Sous son humour pince sans rire, on sent le chanteur ravi de ce qui lui arrive et de l'attention de son public Au lieu de tomber dans le niais, il a toujours le mot pour rire, comme quand une spectatrice lui lance un "Bravo à vous", auquel il répond par un "Merci maman !". Il ne se prend pas au sérieux et du haut de ses pantalon et chemise noirs, ainsi que de ses mocassins blancs, on perçoit une très grande sensibilité.
Que dire enfin d'Aqualung, que l'on croirait avoir entendu des centaines de fois, comme s'il était véritablement daté des années 70 ? Ce titre est parfait et la version qui sera livrée en rappel, guitare électrique teintée d'écho et voix posée, sera plus qu'émouvante, le public continuant d'applaudir son champion après sa sortie définitive. Nul ne peut dire de quoi son avenir sera fait, une chose est pourtant certaine : Rover fait d'ores et déjà partie des formations dont il faudra suivre l'évolution, tant le potentiel et la maturité crèvent les yeux.
Critique écrite le 04 juin 2012 par Cabask
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