Chronique de Concert
RTL Disco Show
Après les années 60 par deux fois et les années 80 l'an dernier, me voilà plongé ce soir dans les années 70 ! Disco time avec plein de perruques pailletées dans le public qui a répondu présent pour une petite moitié de Dôme. Et toutes les générations sont représentées.
Inévitablement, je vais comparer quelques points avec les autres décennies, surtout le RFM 80 tour. Et d'emblée, je peux dire que même si l'ambiance était sympa et bon enfant hier soir, elle n'équivalait pas la folie des années 80 ! Pour ces dernières c'était bien le bordel dès l'intro, tandis que là ca dansait bien, mais la salle ne s'est unanimement levée que pour trois artistes, les plus attendus, qu'étaient Boney M, Patrick Hernandez et Village People bien sur ! Et d'ailleurs, pour les Weathers girls qui ont ouvert le show à proprement parlé, avec leur fameux "It's a raining men", seules artistes communes avec les années 80, c'était bien moins le oaï que pour ces dernières ! Très symbolique de la différence d'ambiance.
Mais avant de déblatérer sur ces groupes d'un autre temps, je veux rendre hommage à la troupe de danseurs et danseuses, sans contestation les meilleurs éléments de toute cette soirée ! J'en ai vu des troupes de danseurs, et franchement, sur ce coup, c'était un régal de les voir ! Ils n'ont pas ménagé leur peine, sur la brèche presque à chaque chanson, avec des chorégraphies très énergiques, techniques, originales, sexy, sportives, bref le panel complet de ce qu'une troupe peut proposer. Les mecs, mélange d'éphèbes, de gravure de mode, d'athlètes, ont fait saliver les jolies filles, tandis que les donzelles ont affolé les spectateurs par leurs déhanchements et prouesses bien agréables à regarder :). Vraiment un méga chapeau à cet ensemble qui a boosté le show dans son entier.
Bravo aussi aux deux nénettes et au gars qui ont assuré la "première partie" seuls devant le rideau, sur un très bon medley de 25 minutes (du Abba, du Donna Summer, du Bee Gees, du Claude Francois, du Sly, du Gloria Gaynor, Chic, des morceaux incontournables du style, etc...). ça remplaçait un dj et c'était pas plus mal, car d'une ils avaient de belles voix, et ensuite ils se faisaient énormément plaisir, ca se voyait. Ils se prénomment les Decandance je crois, un truc comme ca.
Après une pause, intro disco et c'est PLASTIC BERTRAND qui descend du plafond à l'aide d'une corde parmi les danseurs. Le mec il a gardé sa ligne d'il y a trente ans, et une patate agréable. Je m'attendais à pire de sa part, car il était le présentateur de la soirée, et je craignais des interventions parlées comme celles de Denise Fabre pour les 60s, bien soporifiques... Mais sur le coup, c'était bien joué de faire des interludes musicaux, où le Plastic se ramenait à chaque fois dans un habit différent, parmi des danseurs, sur un tube du Disco. Avec en prime son "Ca plane pour moi" toujours bien punk, et un des meilleurs titres du genre "Can't take my eyes off you", servi par le maitre de cérémonie himself qui a bien mis le feu au Dôme. Une bonne surprise de ce coté pour moi.
Pour le reste, je vais catégoriser, histoire de résumer.
Dans la section "je me demande un peu ce que je fous là", on a MIQUEL BROWN qui vient chanter son "So many men so little time", qui a bien mal vieilli, tout comme elle... Et première suspicion de playback... Pas marquant...
Puis ANITA WARD et le culte "Ring my bell", mal fagotée dans une robe rouge trop juste, et surtout qui fait signe de taper des mains (avec le micro dans une main donc), même quand le refrain chanté reprend ! De toute façon, ça sonnait exactement comme sur le disque, alors bon... C'est pas son cri suraigu de la fin qui nous a convaincu :p
EVELYN THOMAS et son "High energy" ça allait déjà mieux, m'enfin, elle avait l'air un peu perdu...
Dans la section "Je suis là pour me faire plaisir et ça se voit", honneur aux OTTAWAN. Enfin plus particulièrement le mec, car la femme très statique ne paraissait pas très concernée... Mais lui, sacrée pêche ! Pendant trois chansons (je savais même pas que "Haut les mains", et "T'es ok, t'es bath, t'es in", c'était d'eux !), dont le pire morceau qui peut te trotter dans la tête une fois que tu l'as entendu, à savoir "D.I.S.C.O", il a dansé, fait participer, et chanté aussi ! Bien cool le mec, pas venu pour rien.
Les WEATHER GIRLS, fidèles à elles même, avec fortes voix, ont interprétées l'hymne "It's a raining men", et un "Voulez vous couchez avec moi" où les danseuses leur ont volé la vedette :p. Toujours avec le sourire, elles assurent !
Les GIBSON BROTHERS, au nombre de trois, eux ils ont assuré les vocaux, les chorégraphies sportives, et une vraie batterie ! Avec un solo de fûts pour conclure la prestation de deux chansons, dont on retiendra évidemment "Cuba" et son refrain latino entêtant, "Que sera mi vida" étant plus anecdotique. Une bonne surprise.
SANTA ESMERALDA, en un titre, qui est une reprise des Animals ("Don't let me be misunderstood"), il a enflammé la salle ! Cover plus pêchue que l'originale, époque disco oblige.
LEE JOHN, membre des IMAGINATION, nous a conquis par son naturel, son plaisir évident d'être présent, et sa bonne voix, sans oublier ses "bisou bisou bisou" ! Il nous a sorti les trois meilleurs compos de son groupe passé, "Flashback", "Music and lights", et "Just an illusion". Très gros succès mérité, car il incarne bien le flashy du style, et il a un réel charisme. Et puis qu'est ce qu'on a pu danser sur ça ! ;)
Dans la section "Stars", on ne peut échapper à PATRICK HERNANDEZ bien sûr, avec le titre disco le plus connu peut être, "Born to be alive". Toujours cette rythmique entrainante, et le monsieur tout joyeux qui arrive avec sa canne, blaguant avec les danseurs, laissant le public s'époumoner à loisir. Version un peu allongée, mais on en redemanderait presque !
Et puis pour finir, deux des monuments de toute cette vague, les BONEY M et les VILLAGE PEOPLE. Strange de voir ça à quelques mètres de sa pomme, d'entendre "live" ces quelques titres qui sont dans l'inconscient collectif de l'humanité, qui symbolisent tout un mouvement musical, que j'ai l'impression de toujours avoir connu...
Les Boney M se ramènent assez tôt dans le show, même pas une heure après le début des hostilités. Ils soulèvent cette moitié de Dôme toute acquise à leur cause, et j'avoue que ça me fait un immense quelque chose intérieur, de les voir en face de moi, et de prendre "Sunny", "Daddy Cool", "Rivers of Babylon" et "Rasputin" plein les oreilles, quand bien même ce ne sont que des bandes enregistrées... Perso, la magie a opéré sur "Rivers of Babylon", gros coup d'émotion non prévu... J'en connais un qui aurait aimé être là ce soir...
Ce qui n'a pas changé, ce sont les trois chanteuses droites derrière leurs pieds de micro, et le mec (mais quel âge il a maintenant lui ?!) qui fait le "guignol", parsemant les morceaux de sa voix grave, moulé dans un habit blanc improbable ! Ouvert sur son torse poilu, avec des plumes ou je sais pas quoi tombant derrière, bref un truc de l'espace qui m'a bien fait marrer. Le show est assuré, pendant "Rasputin" il se démène, entre les chansons il se moque gentillement de la foule par geste, bref il ne nous déçoit pas. Ce qu'il fera par contre quand Plastic Bertrand leur demandera de revenir... En effet seules les filles resteront, et on entendra plus parler de lui. Même pendant le final où tous les artistes viennent saluer, là il n'y aura carrément plus un seul Boney M. Un peu bizarre comme attitude... Etait il trop mort pour revenir, agonisant dans un coin ? Ou se faisait il trop tard pour leurs vieux os ? Ma foi...
Quant aux Village people, de suite on sent que c'est des américains, ca prend une autre dimension, et franchement ça calme ! Les cinq se mettent en place sur l'intro de "In the navy", et puis le black policier lead singer déboule tranquille, queue de cheval au vent, et charismatique !
La salle est debout, la magie opère en grand, je me sens obligé d'appeler Fonz pour lui faire partager ce grand moment (:p), ça hurle et ça gueule, c'est enfin la "folie" que j'attendais ! Y a de la chorégraphie, de l'amusement, des paroles (oui oui c'est moqueur ;) ), plein de drapeaux qui virevoltent, et que des sourires plaqués sur les figures !
On a beau avoir entendu des millions de fois ces compos, ben ca fait toujours son effet ! "YMCA", ca donne avec tous ces choeurs et les mecs costumés sur la scène !
Malheureusement, que deux titres c'est frustrant ! Les new yorkais ne sont là que pour deux petits morceaux ?! Pas de "Go west", ni de "Macho man", c'est dommage ! Oui je sais y en a plein qui se marrent comme des baleines à la lecture de ce compte rendu, mais moi j'en redemandais du Village people ! C'est symbolique de toute cette période: sans prise de tronche, du fun, de l'entertainment, des paillettes, de l'insouciance, de la danse (qui a dit du gay ? :) ). Et il faut le prendre comme tel, pas la peine de faire son rabat joie sur ce type de spectacle, on sait ce qu'on va voir. Même si j'aurai aimé moins de playbacks.
Au final une soirée bien sympathique, qui manquait sur l'ensemble du grain de folie présent aux années 80. C'était un poil trop millimétré dans les coulisses aussi j'ai l'impression. En tous cas, 2 bonnes heures de revival à domicile, moi je vote pour, et plutôt deux fois qu'une ;)
Plus de photos par Pirlouiiiit (qui n'a pas tenu plus que jusqu'a Boney M) en cliquant ici
une petite de Plastic Bertrand : ici et une petite des Weather Girls : là
Critique écrite le 06 juin 2008 par Gandalf Cool
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