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Chronique de concert Sam Amidon + Grey McMurray
Samedi 21 décembre 2024 : 6880 concerts, 27253 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Sam Amidon + Grey McMurray
Hier j'avais le choix entre Godspeed You Black Emperor à Prospect Park ou Melanie au Poisson Rouge, j'ai evidemment choisi la seconde. Ce soir nouveau dilemme qui se joue cette fois entre the Breeders, toujours en concert gratuit à Prospect Park, et Sam Amidon au Owl Music Parlor (juste à côté du dit parc) lieu dans lequel je voulais aller depuis plusieurs années maintenant car tenu par Oren le guitariste de Elysian Fields, qui m'a dit beaucoup du bien du concert de ce soir. En temps normal, j'aurais tenté de couvrir les 2 mais comme c'était un des rares moments où je pouvais voir dAve c'est avec l'impression de faire une bêtise que j'ai choisi Sam Amidon que je ne connaissais ni d'Adam ni d'Eve.
Ce qui était de toute façon plus compatible avec le fait d'aller passer l'après-midi (pluvieux) du côté de Fort Tilden, Rockaways .. où Patti Smith réside et ou Frozen Falls a tourné son clip par exemple. Après cette sympathique balade au cours de laquelle l'ami Aaron nous a rejoint, nous avons diné tôt (mais ici on peut bien sûr manger à toute heure) au Mtskheta Cafe avant de rejoindre l'OMP un peu plus tard que prévu donc mais quand même suffisamment tôt pour découvrir la première partie.
Il s'agit de Grey McMurray un drôle de bonhomme aussi bien dans son look que dans sa musique, que je découvre donc en même temps que le lieu. Intime, plutôt petit donc, avec un espace bar (à l'entrée) et un espace concert / scène dans la deuxième partie séparée par un rideau et un bout de cloison devant laquelle sont alignées une demi-douzaine de rangées de chaises sur lesquelles se trouve ce soir un public visiblement ultra attentif. A vrai dire il n'y a plus une place de libre alors nous nous mettons côté bar dans l'axe pour voir Grey.
Lunettes rondes, chaussures blanches peintes, t-shirt noir manche longues, pantalon noir long un poil court mettant en avant des chaussettes (qu'on imagine volontairement très) violettes. Il chante et joue de la guitare en s'aidant de pédales et autres boutons qu'il actionne avec ses mains et qui lui permettent de se sampler / boucler en direct et donc construire ses morceaux en direct. Morceaux qui sont d'ailleurs assez curieusement construits, ou déconstruits serais-je tenté de dire.
Les morceaux sont plutôt longs et passent pas des phases assez différentes qu'il semble se plaire à juxtaposer l'une venant casser la précédente ou superposer. Il n'hésite pas non plus à répéter la même ligne de texte un nombre important de fois. Côté voix et chant je lui trouverai un petit quelque chose de Jeff Buckley en plus perturbé (ou jazz je ne sais pas). Bref une première partie intéressante.
Petite pause pendant laquelle nous nous rabattrons sur une bière plutôt que le Gin&Tonic imaginé, le lieu ayant bien du gin mais de tonic. Alors que nous regardons les 3 vinyles exposé sur le côté de la salle et que nous nous interrogeons sur le style de ce qui va suivre une spectatrice (qui s'avère être la copine du saxophoniste) éclaire notre lanterne en nous annonçons de la "deep Vermont folk music". Nous voilà prévenus.
Pas plus de place que lors de la première partie, nous écoutons donc du fond. Il ne nous faut pas beaucoup de temps pour admettre qu'elle a raison. Ça parle de montagne, de feuilles qui tombent, de voies ferrées (un sujet qui reviendra à plusieurs reprises), le tout avec un voix effectivement profonde et pleine d'assurance. C'est d'ailleurs ce qui me frappera en premier. Cette assurance, cette présence évidente (pour ne pas dire imposante) et naturelle sur scène.
Et c'est avec le même naturel qu'il nous explique qu'il nous parle de la route qu'il vient de faire en voiture pour venir ici depuis le New Hampshire avec un enfant de 7 ans et un de 11. Le troisième morceau s'appelle Blue Mountains et comme les autres il est plutôt magnifique (le clip est visible ici).
Il commencera au banjo (qu'il troquera parfois pour une guitare acoustique) accompagné de Oren à la guitare électrique, et de Sam Gendel au saxophone dont il fera une utilisation que qualifierai de non conventionnelle (cf ici. Assis, saxo bouché par un issu et équipé de nombreuses pédales il sort des sons planants loin de ce que l'on peut entendre dans le jazz par exemple.
Musicalement ce sera globalement très riche entre le saxo, le jeu de Oren à la guitare, basse voire percus et le sien au banjo, guitare voire violon ... rendant les parties instrumentales au moins aussi intéressantes que les chantées. Pas mal de compostions mais aussi des folk songs adaptées quand ce ne sont pas carrément des vieux poèmes du 17eme siecle qui sont mis en musique comme dans Sleep Downy Sleep. Il jouera aussi un morceau où il a tendance à chanter fort qui s'appelle As I roved out (clip ici).
Du folk mais aussi de la country avec My old friend, voire même de la musique irlandaise (il nous fera un solo de violon). Sur 1842 il nous contera les aventures de Pat qui se retrouve à travailler sur une voix ferrée. Sur celle-ci le banjo sautillant (comme il peut l'être chez Woven Hand) sera accompagné de la basse de Oren et du saxo délicat de l'autre Sam.
Plus trop sûr de mes notes mais juste avant de faire passer le chapeau (qui leur permettra de vivre, l'entrée au concert étant gratuite) en jouant un morceau "jazz", ils seront rejoints par Grey pour la fin du set (pour lequel je me faufilerai tout devant cette fois) sur Walkin' boss et on du faire une reprise de John Denver (ou alors c'est Grey tout seul qui en avait fait une plus tôt). Ce qui est sûr par contre c'est que le rappel se fera à deux : Sam et Oren avec une reprise de Your Lone Journey de Rosa Lee Watson (que je ne connaissais évidemment pas non plus avant d'écrire cette chronique).
Bref Oren ne m'avait pas menti il s'agit d'une "star", en devenir certes puisqu'il n'est pas encore mondialement connu mais en tout cas mais il en impose. La seule difficulté pour complètement accroché à la première écoute sur un set comme celui de ce soir lorsqu'on ne le connaît pas c'est que ça partait un peu dans tous les sens au niveau style. J'aurais bien acheté un de ses disques mais je n'ai pas été capable de choisir entre les 3 ou 4 qu'il y avait et les autres étaient un peu pressés de rentrer ... du coup ce sera pour une prochaine fois ! C'est aussi ce que je me suis dit en relisant les chroniques élogieuses des derniers passages des Breeders sur Concertandco ou en visionant quelques unes des videos de leur passage à quelques centaines de mètres de la où je me trouvais
Setlist : Juma mountain, As i roved out, My old friend, Blue mountains, Warren, Pat do this pat do that, Another story told, Lucky cloud, Maid lamentine, Walkin' boss, Weeping mary, Wedding dress rappel : Your lone journey
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Critique écrite le 25 août 2018 par pirlouiiiit
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