Chronique de Concert
Saybia
Ce jeudi marque le retour de votre chronique adorée (aborhée?) et votre serviteur a le sourire aux lèvres. Il fait beau depuis une semaine, ce qui tient du miracle d'après les connaisseurs, tant la Belgique est considérée - à juste titre - comme le pot de chambre de l'Europe. Et surtout parce que j'ai vu un concert énormissime hier soir.
Je glisse sur la première partie: Moonlake, un sympathique groupe pop-rock bercé par Cure et Radiohead mais sans la noirceur des premiers ni la finesse mélodique des seconds. Bon point pour eux : un son très correct, ce qui est trop rarement le cas des chauffeurs de salle.
La salle, parlons-en. Botanique, je trouve déjà que c'est un nom très bien choisi ; et à en croire mes narines, pas mal de gens dans le public pensent comme moi. Elle est un peu plus grande que le mythique CCSM John Lennon pour ceux qui connaissent ; pour les autres, je soulignerai la proximité entre le public et les artistes, les murs en brique nue et la forme rectangulaire plus large que longue.
En attendant Saybia, je me disais en laissant mes yeux errer dans le public que le soft-rock a vraiment du bon car j'étais littéralement encerclé par de jolies filles : rousses flamandes, brunes italiennes et blondes danoises (come le groupe...) entre autres. Soit quand même beaucoup plus que pour les Datsuns ! Enfin les lumières s'éteignent et là, c'est la claque. Le son est excellentissime, pur et fort à la fois ; les lumières sont très bien foutues, faisant bien monter l'ambiance. Quant à la zique, puisque c'est elle qui nous intéresse, je dirais que les compos sont Thibso-ricousiennes : petites mélodies acoustiques bien troussées et refrains plus aggressifs, un peu dans l'esprit Radiohead - album The Bends. Les cinq zicos (basse-batterie-guitare lead-chant+gratte rythmique-claviers) présentent un look et un jeu très sobre mais d'une efficacité redoutable. Et surtout, quel son ! Le chanteur et le guitariste se font par moment de jolis trips Buckley, à base de vocalises stratosphériques et de solos en accords bien sentis. Vous me direz, il y a des références plus dégueulasses. Pour ne pas être en reste, le mec aux claviers se lance parfois dans des expérimentations à la Radiohead - période Kid A. Le Trip !
Les chansons s'enchaînent et le public, segmenté soft rock à rock devient de plus en plus chaud, vraiment sous le charme de Saybia. Et là, il se passe un truc : les versions des chansons se font plus longues, les arrangements tapent beaucoup plus que sur l'album et nos cinq compères hardifient à loisir et avec bonheur leur set, avec des passages truffés d'énormes riffs et de lignes de basse meurtrières. Un bonheur que les gens autour de moi, y compris le groupe de bonnasses flamandes, d'abord surpris, commence à bien triper. Sur certaines chansons, le batteur est proprement monstrueux et va sans doute chercher son inspiration du côté de notre dieu à tous, j'ai nommé Bonzo !
L'ambiance monte encore d'un ton sur la fin du concert, tout le monde chante et sourit... Trois rappels plus tard (!!) nos amis danois quittent la scène sous les vivats d'un public conquis.
Conclusion : c'est bien d'avoir leur disque, c'est encore mieux d'aller les voir !
Critique écrite le 20 février 2003 par Augustulus
Botanique, Bruxelles : les dernières chroniques concerts
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