Chronique de Concert
Schwung festival 2006
Ce qui a motivé ma décision de cramer plus de 2000 km de bitume avec mon Padre, Eric from Marseille et Alex from Montreuil dans la Gandalfmobile, c'est, outre le fait que sur l'affiche il y avait inscrit Alice Cooper, Status Quo, Dio et Ted Nugent, tous les groupes jouaient un set entier, et pas seulement 20 minutes comme dans beaucoup d'autres fests quand ils ne sont pas en headliners !
Et cerise sur le gateau: un rassemblement d'amis et de potes comme on en avait pas fait depuis quelques années. Hail aux meuhtaliens, ca a fait super plaisir les mecs. Et a poil aussi les dofteurs, alcolos inside !
La journée a été épuisante au final, car on a passé plus de 12 heures debout, sans trop faire les cons en plus vu que la majorité desdits groupes nous plaisaient. Ce n'est pas comme un gros fest sur plusieurs jours où l'on va se poser pendant des prestations par exemple.
Là bas c'etait du concentré intense... mais du concentré de Bonheur aussi !
Je passerai sur la grosse fiesta du vendredi soir avec Alex dans les rues de Lille où nous faisions étape, qui s'est terminée dans un état ethylique avancé après nos diverses visites aux nombreux bars/boites/discothèques jalonnant cette ville bien sympa et dynamique. Je passerai aussi sur ce temps pourri du nord... Non mais serieusement. On voulait faire les bandeurs en arrivant dans Lille, fenêtres ouvertes et "Runaway" à fond les ballons dans l'autoradio. Mais quand on a vu que les gens portaient encore des doudounes, on s'est dit qu'on était pas dans le même monde... En plus du froid, y avait un petit crachin intermittent et un vent désagréable. Ce qui s'est confirmé en pire pendant le festival. Heureusement que ce n'était pas un open air ! Enfin je passerai sur ce public bizarre. Un genre de grande kermesse en fait, où on a croisé beaucoup de familles entères, allant même jusqu'à une poussette avec le baby dedans pendant Thunder. Y a des personnes, faut les faire piquer pour leur inconscience. Bref une audience pas très Metal dans l'ensemble, plus classic rock en fait.
La salle en elle même c'etait un Hall d'exposition immense ! La scène était bien grande, avec toute la place requise pour les zicos et leurs décors. Le fest était limité à 7000 personnes je crois, mais honnêtement je pense qu'on en rentrait bien plus là dedans ! Au fond prés de l'entrée se trouvait le stand de merchandising général, avec des tarifs prohibitifs ! Des hoodies à 65 euros ! Des tshirt à 35 euros pour Dio ! Un bandana à 15 euros ! Y avait des strings aussi pour vous faire plaisir mesdames... Non vraiment, c'etait une honte de tels prix, et je trouve ca trés con car ils ont pas vendu grand chose !
Une fois que nous avions repris un peu nos esprits en larvant dans la voiture et en écoutant du bon Metal qui reveille avec Alex, on rejoint les autres sur le site, juste à temps pour assister au concert d'ouverture des petits francais de ZOE. Un groupe qui vient de sortir son premier album, un album que j'ai acheté après l'avoir ecouté à une borne de Virgin juste parce que j'ai vu qu'ils étaient à ce fest ! Et bien m'en a pris car même s'il n'y a rien d'original dans leur rock un peu punk à la Motorhead ou Skew Siskin, c'est trés agréable, et y a des titres aux riffs qui pètent super bien ! Et live je pensais que ca prendrait une ampleur bien pêchue ! Et en effet je ne me suis pas trompé, j'ai beaucoup aimé leur prestation ! De surcroit ils avaient un super bon son, une gratte incisive qui balancait lesdits riffs avec une précision et une puissance donnant une irrésistible envie de secouer la tête ! Ca avait une sacrée patate, et j'ai pas vu passer le set ! Un accueil timide d'une salle trés clairsemée, mais m'en fous, à l'arrière avec Damna, Dom, Alex et mon père, on s'est bien eclaté ! Je retournerai les voir avec plaisir en headliner (même si c'etait un quasi set d'headliner en fait, l'album ayant été joué presque dans son entier !). Continuez les gars, vous rockez !
On ressort dans le froid belge pour rencontrer beaucoup de Parisiens qui ne se sont pas pressés sur le chemin, et dés lors pour les deux groupes suivants, on préferera rester dans le froid, surtout en entendant le punk sous Sex Pistols des REVENGE 88, et l'intro de Enio Morricone proposée par SOUTHERN VOODOO, suivi par des titres pas trés plaisants pour ma part.
Les THUNDER envahissent la scène alors que nous sommes au fond du Hall. Leur Hard Rock classique ne m'emballe pas franchement, mais je reconnais que c'est tres bien fait. Disons qu'après quelques titres, ca me lasse, je n'en retiens pas grand chose. Leur chanteur est trés bon, la batterie pulse bien, y a des mélodies...Mais voila quoi ! Donc comme la première fois où je les avais vu à Londres avec Alice, je ne suis pas resté jusqu'au bout. Préférant aller tanner du Picard.
4 groupes sont déjà passés, 4 restent à venir. Et les choses serieuses débutent enfin ! Avec un TED NUGENT qui passe trés rarement en Europe, l'occasion pour moi de découvrir ce fêlé de réputation, dont je ne connaissais que le nom et quelques classiques par ci par là avant d'acheter un best of préalablement à ce fest. Il parait qu'il s'est bien calmé depuis la fin 70s, mais moi je l'ai déjà trouvé bien allumé ! Bon, il a un accent sudiste incompréhensible, mais on a retenu avec Flo, Pierre et Damna sa propension à multiplier les "shit", "baby", "fuck", "detroit" Plus concrétement, j'ai trouvé ca excellent ! Un gros son, ce qui sera une constante de la journée, avec une gratte surexcitée ! Je reconnais les classiques comme "Wango Tango", le génial "Dog eat dog", le mythique "Cat scratch fever", et d'autres qui me bottent les fesses ! Ca balance sévère, ca me met la banane, c'est vraiment une excellente surprise ! Et en plus il taquine bien le petit. Un live de plus qui est passé trop vite !
Aprés une telle débauche d'energie, on passe à DIO, Ze Voice ! Dio dans ce fest, c'etait un peu du black metal: plus extrême que le reste de l'affiche. On ne peut être déçu par un live de DIO ! Ce mec a toujours sa voix fabuleuse, il se démène comme un beau diable, il est accompagné par de trés bons zicos (le remplacant de Aldritch à la guitare, c'etait pas un manche !), et puis par dessus tout il a tellement de classiques dans son repertoire personnel ou via les différents groupes auquel il a un temps appartenu, qu'on sait qu'on va jouir ! Quand bien même cette fois ci je ralerai un peu car on a pas eu "Heaven and Hell" ou des hymnes de Rainbow. Mais je préfère largement ca, un mec qui fait tourner continuellement ses setlists. Ca permet de voir des shows différents (hormis ces satanés soli, surtout celui de batterie bof bof), tout en se petant la nuque !
Un set trés axé sur l'album "Holy Diver" (un bonheur !) plus un rare "All The Fools Sailed Away" un peu ennuyeux, plus "I speed at night", plus un super "One night in the city", plus un atomique "We rock" en final, plus je sais plus quoi... Non, franchement y a pas à se plaindre, c'etait juste trop court pour avoir droit à d'autres classiques !
Avant dernier combo, les STATUS QUO etaient à l'origine prévus tout en haut de l'affiche. Et je le comprend au vu de l'ambiance pendant leur set ! Autant jusqu'ici le public fut assez mou, même pour Dio, autant pour le Quo, ca faisait du raffut ! Nous nous étions placés avec Oso, Osa, Christelle, Alex et la bande glam-rock d'Indy et Tsech sur le coté gauche. Pendant plus d'une heure, ca a été chorégraphie et concours de cheveux au vent. Le groupe est trés carré, ce sont un peu les même gestes aux même moments, ca sent pas trop la spontaneité, et puis les titres se ressemblent un peu tous... Mais on s'en fout de tout ca, leur boogie rock fout une pêche d'enfer ! Un régal pour taper du pied, dandiner son popotin, et hurler quelques refrains en choeur ! Y avait une ambiance terrible dans notre coin francais, les gens hallucinaient un peu autour de nous. Le combo a fait chanter l'assistance, ca tapait des mains, ca reclamait... y avait du boucan ! Au grand dam de Osa, il n'y a pas eu "In the army now", ni d'autres hits, mais c'est pas trés grave, car avec eux un "whatever you want" décliné à l'infini suffit à notre bonheur !
Enfin, après une assez longue attente pour installer tout le materiel et surtout le décor approprié, les lumières s'éteignent pour laisser la place au Maitre ALICE COOPER ! Je dis bien le Maitre, car en toute objectivité (n'est ce pas Bib ?), le Coop' a mis tout le monde d'accord ce soir là ! C'est loin d'etre ma première fois, mais sa perf au Schwung 2006 restera dans mes annales lives mémorables ! C'est pas compliqué: un son surpuissant (limite beaucoup trop fort même certaines fois), une batterie cataclysmique, le bassiste habituel charismatique, une nouvelle paire de gratteux excellents, et un Alice trés remuant et trés en voix, rien que ca, c'est top. Mais en plus, le show etait bien plus etoffé que les dernières fois où je l'ai vu, avec la guillotine, les membres épars, les sbires qui viennent lui mettre la camisole, les ballons dans le public, les billets verts, tout le tralala, et surtout sa fille omniprésente dans la dernière partie du show, en vynil, en ballerine, en Paris Hilton... Une superbe fille, hyper déjantée, et donc qui colle bien avec tout le décor de son père. Mais ce qui fut encore mieux, ce fut cette playlist de malades ! Evidemment en tout juste une heure trente, et vu sa carrière, il manquera toujours forcément une vingtaine de classiques ! Cependant cette fois il devait être préssé d'en caser le plus possible, car il n'y a eu aucun temps mort, il a enchainé les hits à une vitesse supersonique, tronquant certains titres pour enquiller illico sur un autre, et ce, d'entrée, avec un "Department of youth" (que j'ai eu du mal à reconnaitre vu le son "right in the nuts" du début), coupé par le riff de "No more mr nice guy", puis je sais plus quoi à la file..."Only women bleed" largement réorchestrée, "Go to hell" titanesque, un des meilleurs titres du monsieur en live je trouve... Et ainsi de suite ! Ca m'a fait penser à une tornade qu'on prend dans la tronche ! Et comme on est maso, on a adoré ca ! Imaginez par exemple que pas moins de 7 titres sur 12 du "greatest hits" de 74 ont été joué ! La periode 70s a été largement privilégiée, avec seulement quelques petites incursions dans les autres decennies, dont deux titres du petit dernier ("Dirty Diamonds" et "Woman of mass distraction"), un "Feed my frankenstein" théatral, et plus que tout, un "Poison" en rappel qui a enfin soulevé le public restant ! Ce titre, ca reste un de mes meilleurs moments live du Metal, et ce à chaque fois ! Y a une ambiance et une osmose terrible pendant toute la chanson. Grosse ambiance aussi sur les "School's out", "I'm Eighteen", "Under my wheels", "Billion dollar babies", "Be my lover"... Et puis j'ai enfin eu "Lost in America" !!
Dommage pour l'impasse de la periode "Brutal Planet", mais en contrepartie, toute la partie instru du milieu du show fut géante, avec la paire de gratteux vraiment excellente ! Il a toujours su s'entourer, et cette fois encore il a eu le nez creux! Ce double soli de guitare sous forme de duel etait bien sympa. Et puis Eric Singer is God derrière ses fûts ! Le seul solo de batterie qui ne me fait pas chier !! Et il est tellement charismatique, que je me surprend souvent pendant le live, à le regarder lui, il est phénomenal ! Un des tous meilleurs batteurs du genre pour ma part. Je dois le dire à chaque fois sur Alice, mais il est vraiment fabuleux !
Inutile d'en dire plus, je ne ferai que me répéter. Je ne peux même pas établir de setlist précise tellement y a eu de morceaux ! Dont deux inconnus de ma personne ! C'etait tout simplement LE live du fest à mon sens, et de loin.
Un fest qui a tenu toutes ses promesses et au-delà encore ! Voir autant de combos jouer aussi longtemps chacun dans une seule et même journée, c'est déjà grand. Quand l'organisation, le son, et tout ce qui va avec sont au top, ce n'en est que mieux. Quand les shows sont à la hauteur, c'est plus que génial. Et quand plus que tout des amis trés chers sont aussi de la fête, c'est le bouquet final.
Damna je suis fier de toi. Et vive nous !
HOLY HAPPY GANDALF
Critique écrite le 30 mai 2006 par Gandalf
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