Chronique de Concert
Scorpions + Europe
Europe
Pour cette tournée de fin d'année, Scorpions a décidé d'emmener une première partie de luxe, les Suédois d'Europe. C'est vraiment une très bonne initiative car pendant longtemps les premières parties de Scorpions furent très décevantes... on évitera donc ce soir les groupes placés par relation et pistonnage. Le public ne s'y trompe pas et, lors de notre arrivée tôt devant la salle - 17h00 longue distance oblige - une queue est déjà établie à l'extérieur. Cette dernière permettra notamment aux médias télévisés locaux d'interviewer quelques fans.
Si le parking principal est fermé pour cause de sécurité pendant l'évènement, cependant le contrôle à l'entrée du zénith restera classique et n'engendrera pas de files interminables. La salle est déjà bien remplie pour accueillir les Nordiques mais les difficultés de circulation autour et dans Toulouse feront arriver bon nombre de personnes avec du retard. Europe, initialement prévu pour 20h00, décalera donc son show d'une petite quinzaine de minutes.
Le temps d'une bière et d'un détour par le merchandising, l'extinction des lumières annoncera l'arrivée imminente de nos amis Suédois. Le groupe vient défendre son dernier album en date "War of Kings" et attaquera directement par 2 titres de cet album : le titre éponyme ainsi que "Hole in My Pocket", qui, nous devons le dire, semble laisser le public de marbre. Une ambiance qui se réchauffera quand le groupe attaquera les incontournables titres de Final Countdown - 20 millions d'albums vendus - avec "Carrie" et "Rock The Night". Le groupe est en forme, mais il faut bien reconnaître que, mis à part notre frontman Joey Tempest, les autres musiciens sont plutôt statiques. Joey Tempest, fidèle à lui-même, enchaîne les poses pour les photographes, la sauvage attitude pour les fans - et femmes - situés, mimant de déchirer sa chemise de manière bestiale ou faisant tournoyer son pied de micro entre deux grands écarts. Charisme à son maximum et sourire à faire fondre un glacier. John Norum est toujours aussi classe et ses solos sont ultra précis mais les membres du groupe semblent avoir un peu de mal à occuper complètement l'espace spatiale d'une très grande scène. John Levén à la basse, Mic Michaeli au clavier et Ian Haugland derrière les fûts sont en effet bien plus discrets mais pas moins efficaces.
Le groupe n'a ce soir que 50 minutes et on approche très vite de la fin du set, "Days of Rock'n'Roll" du dernier album est bien sympathique mais ce sera comme d'habitude "Final Countdown" qui réveillera - enfin - la foule et qui conclura un set bien construit. Si ce n'est pas la meilleure date que nous avons pu voir ces dernières années, cependant cette dernière était bien plus accrocheuse que la tournée d'été des festivals et nous ne pouvons qu'espérer que cela continue
War of Kings
Hole in My Pocket
Superstitious
Ready or Not
Carrie
Last Look at Eden
Rock the Night
Days of Rock 'n' Roll
**
The Final Countdown
Scorpions
Après les avoir vus deux fois sur leur tournée d'été en plein air, cette date dans le sud ouest (l'une des 2 programmées puisque le groupe est passé la veille à Bordeaux) était l'occasion rêvée de revoir Scorpions en salle 3 ans après la date de Pau qui avait été très décevante et qui aurait du être la dernière officiellement dans la cadre de la tournée d'adieu. Une tournée d'adieu qui s'étire mais ce n'est pas pour nous déplaire, fans que nous sommes. La quinzaine de concerts de nos amis Allemands à notre actif nous permet d'avoir déjà vu un large panel des diverses scènes du groupe.
Ce soir, elle sera identique à celle de cet été a une exception près : la batterie de Kottack cette fois ci peut s'élever dans les airs pendant son solo. La scène est depuis maintenant longtemps intégralement recouverte d'écrans qui diffusent des images et animations visuelles pendant tout le concert. Quasiment tous les groupes - à part quelques irréductibles comme Iron Maiden - ont troqué les tentures - back drop - pour des écrans pour un rendu assez exceptionnel.
Les Scorpions se situent parmi les maîtres en la matière et jouissent véritablement d'effets visuels très travaillés, un habillage scénique toujours très beau et difficile à retranscrire par écrit : ombres chinoises des musiciens, gros plans, effets divers seventies, couleurs de notre pays, images de ville (pendant Big City Nights) ou encore explosions pendant "Dynamite" ou "Going Out With a Bang".
Cette dernière faisant partie des trois morceaux du dernier album qui seront interprétés ce soir avec "We Built This House" et l'excellent "Rock N Roll Band", titre rescapé de démos de la période 86/87. C'est d'ailleurs dommage qu'ils n'en jouent pas plus, en particulier "Rock My Car" qui ferait mouche en concert ou "House of Cards", superbe balade qui pourrait remplacer une autre déjà entendue de nombreuses fois.
Mais bon, avec 50 ans de carrière, cela ne doit pas être chose aisée de composer une setlist qui puisse satisfaire tout le monde. Les envies et desideratas pouvant varier selon l'expérience de chacun. Les Scorpions ont d'ailleurs souvent recours à des medleys afin de pouvoir jouer quelques extraits de morceaux plus rares, autant le medley de balades (Always Somewhere / Eye of the Storm / Send Me an Angel) peut passer, autant le medley des titres des années 70's mériterait d'être allongé et développé et la plupart des titres d'être joués en entier (Top of the Bill / Steamrock Fever / Speedy's Coming / Catch Your Train).
Et pourquoi pas en remplacement de "Delicate Dance", l'instrumental de Matthias Jabs qui coupe un peu le rythme du concert. Comme très souvent sur ce titre, Ingo Powitzer - technicien guitare de Matthias Jabs - tiendra la guitare à la place de Schenker. A part le medley 70's et les 3 nouveaux morceaux, la setlist sera par contre très classique avec peu de surprises.
A noter le retour dans le set de manière stable de "Dynamite" qui est toujours un bon moment. Par contre, cet été, le groupe était - dans le cadre des festivals - limité à 90 minutes de jeu, et il aurait pu être judicieux de profiter ce soir d'être en tête d'affiche pour rallonger ou étoffer un peu plus le set, nous réserver quelques surprises car qui dit tournée des 50 ans, dit parcourir sa carrière de manière assez exhaustive. En effet, au final le groupe jouera encore moins longtemps - un peu moins de 90 minutes - et en profitera même pour enlever "Crazy World", vraiment dommage.
Pourquoi ne pas avoir laissé "No One Like You" jouée à Paris et aux USA ou même "Is There Anybody There ?" jouée sur le début de tournée ou au choix, "Coming Home", "Hit Between the Eyes", le choix de manque pas et pour une tournée anniversaire des 50 ans, c'est un peu court. Cela n'enlèvera rien à la qualité du set, l'interprétation est impeccable et l'âge ne semble pas les atteindre. En particulier Klaus Meine qui chante parfaitement du début à la fin du set et nous gratifiera même de ses célèbres pas de danse pendant "Dynamite".
Un Klaus qui comme d'habitude offrira les cadeaux aux fans dès le début du concert : avant "The Zoo", il entame comme à son habitude un court discours prônant l'amour, la vie et la paix... bel écho aux attentats de novembre. Puis pendant le morceau, il procède à l'habituelle distribution de nombreuses baguettes, de quoi ravir les heureux gagnants de l'attrapage au vol, tandis que James Kottak jongle littéralement avec les siennes. Lorsque le stock impressionnant de baguettes s'épuise enfin, Klaus se saisit d'une guitare pour rejoindre ses complices et offrir quelques derniers jolis plans aux photographes, les trois titres autorisés aux photographes arrivant à terme.
Rudolf Schenker, quant à lui, continue encore et toujours de courir sur la scène du début a la fin du concert et amènera bien sur sa guitare avec pot d'échappement pendant "Blackout" - marque Wolfswagen au vu de la fumée qui en sort... - pendant que Mattias Jabs, plus discret et moins déchaîné sera toujours aussi classe et précis dans son jeu.
Le plus calme du combo reste définitivement Paweł Mąciwoda, concentré et souriant. Est-il besoin de présenter le batteur fou James Kottak ? Enfin redevenu sobre, la qualité du jeu n'en sera que meilleure et le solo ‘Kottak Attack' sera bien sur accompagné des pitreries et du strip-tease du sieur, abhorrant fièrement une énième fois ses tatouages avec son propre nom sur le torse (mégalo notre ami ?) et un "Rock'n'Roll Forever" au dos. Un solo introduit par l'instrumental "In The Line of Fire" qui ne s'éternise pas et va à l'essentiel, un solo comme nous les aimons.
Comme évoqué en intro, son solo sera réalisé dans les airs sur un plateau montant. Peut-être est il inspiré par les solos de son beau-frère (Tommy Lee) et que nous aurons droit à une batterie monté sur roller-coaster une prochaine fois. Pendant "Big City Night", le groupe a abandonné l'idée d'écrire le nom de la ville sur les écrans géants, peut être une bonne chose vu qu'un soir sur deux de la tournée précédente l'orthographe du nom de la ville était écorché.
Mais ceci dit La France aime Scorpions et Scorpions aime la France : outre le brassard tricolore que porte Klaus Meine, à deux reprise pendant le concert le groupe rendra hommage à notre pays. Pendant "Make it Real" le groupe jouera devant les couleurs de notre drapeau qui rempliront tous les écrans. Si contrairement à la date Parisienne la Marseillaise n'a pas été entonnée ce soir, nos amis rendront hommage aux victimes des attentats du Bataclan et autres lieux du 13 novembre dernier avec le titre de circonstance "Send me an Angel" de la fin du medley pendant que les écrans projettent le tristement célèbre logo Peace & Love version Tour Eiffel aux couleurs de la France.
En rappel, deux classiques "Still Loving you" repris en cur par les 9000 personnes présentes ce soir et "Rock You Like a Hurricane" en dernière cartouche pour conclure un superbe set ou une fois de plus le groupe n'a plus à rien prouver. Alors c'était un adieu ?
Going Out With a Bang
Make It Real
The Zoo
Coast to Coast
Top of the Bill / Steamrock Fever / Speedy's Coming / Catch Your Train
We Built This House
Delicate Dance
Always Somewhere / Eye of the Storm / Send Me an Angel
Wind of Change
Rock 'n' Roll Band
Dynamite
In the Line of Fire
Kottak Attack
Blackout
Big City Nights
**
Still Loving You
Rock You Like a Hurricane
Remerciements : GDP, Didier Chouchane Euterpe Promotions
Photos : Abigail Darktrisha
Report : Osogaru & Abigail
Critique écrite le 06 décembre 2015 par Abigail Darktrisha
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