Accueil Chronique de concert Screaming Females + Heliogabale
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Chronique de Concert

Screaming Females + Heliogabale

Screaming Females + Heliogabale en concert

L'Embobineuse - Marseille 5 novembre 2010

Critique écrite le par

Cela fait presque un mois que le Montévidéo a fermé ses portes, pour on l'espère pouvoir les rouvrir dans les plus brefs délais. Aujourd'hui c'est notre chère Embobineuse, increvable et impassible, qui accueille cette superbe programmation à la base prévue dans les locaux du GRIM.



Il y a d'abord Screaming Females, un groupe du New Jersey avec lequel le contact fut établi sur MySpace juste la veille, histoire de prendre la température. Après leur prestation, je n'ai raisonnablement pas pu rentrer chez moi sans le nouveau disque de ce trio sidérant sous le coude. L'autre (gros) morceau de la soirée, c'est le N-ième retour d'Heliogabale. Si Hint, Condense, Drive Blind ou Portobello Bones vous parlent, Heliogabale fait obligatoirement écho en vous. Leur précédent disque (Diving Rooms - 2004) est une merveille de noise rock tendu et balafré de noirceur, le nouveau (Blood) est presque tout le contraire, un disque d'indie rock crépusculaire. 20 après leurs débuts, le groupe parisien n'a rien perdu de sa propension à surprendre et de cette humilité qui leur sied si bien.



J'en ai vu des chanteuses au look véritablement atypique mais aucune comme Marissa Paternoster des Screaming Females. Ce petit bout de femme d'à peine 1m50 tout au plus, à l'apparence totalement androgyne, si ce n'est cette robe anachronique tout droit sortie d'un dressing de bonne sœur, est juste subjuguante sur scène. En plus de jouer d'un timbre de voix sublime au vibrato tout trouvé et parsemé de cris vindicatifs, Marissa insuffle à sa guitare une virtuosité ahurissante, tant dans les ruades punk rock incisives que dans ces soli au feeling irrésistible, à faire rougir le spécialiste du genre qu'est J. Mascis (Dinosaur Jr).



Mais la substance même des Screaming Females c'est ce sens du groove implacable et un talent évident pour tenir en laisse plus de 20 ans de punk rock 'ricain, de Fugazi à Mudhoney en passant par des choses plus funky ou même psychédélique, tout en ayant un son propre. Bercé par une assise rythmique irréprochable, le groupe de New Brunswick enchaine tube sur tube sans le moindre temps mort, avec cette attitude à la fois sauvage et simple qui semble toujours animer les groupes indie rock DIY en provenance des Etats-Unis. Screaming Females est un authentique groupe de rock qui apporte de l'eau au moulin et au sein duquel le bassiste et le batteur gueulent aussi les paroles, même sans micro.



Avec ses jambes interminables prolongées par des talons qui le sont tout autant, son rouge à lèvres et son verni saillants, Sasha Andres marque tout autant sa personnalité que celle d'Heliogabale. Une personnalité qui transpire et suinte au travers de textes attrape-coeurs et de cette attitude insaisissable et insoumise qui anime Heliogabale depuis ses origines.



Comme je l'avais espéré, le groupe a décidé de partager son set entre les morceaux éclairés de Blood et ceux définitivement plus charbonnés des albums précédents, Yolk en majorité me semble t-il. Mes premières impressions sur Blood furent mitigées tant je trouvais la voix de Sasha, si belle soit-elle, trop portée en avant. Si bien que l'impression d'écouter l'album d'une chanteuse, plutôt qu'un groupe se faisait doucement sentir.



Un bien grand malheur pour un groupe dont la section rythmique furibarde et les lignes de guitare follement inventives ont un rôle prépondérant. Les pendules sont désormais remises à l'heure car c'est sur scène que des titres comme "Foolish If" ou "Rewind" trouvent leur véritable équilibre, entre chant rauque et mélodies poreuses, et touchent enfin au but. Le concert de ce soir ne cessera d'osciller entre la relative chaleur de Blood et l'âpreté douloureuse des anciens titres.



C'est avec la même force et la même conviction qu'Heliogabale peint les deux frises pour finalement parvenir ponctuellement à les joindre, au sein de moments inoubliables ou leur musique semble tendre vers une certaine évidence. Le rappel se fera d'ailleurs sur deux morceaux, un de chaque période, pour nous laisser avec le sentiment d'avoir assisté à un moment suffisamment rare pour qu'on puisse s'en émerveiller encore longtemps.



Chronique initialement publiée chez www.metalorgie.com

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