Chronique de Concert
Shaka Ponk feat. Bertrand Cantat
Pour ma part, la question s'est immédiatement posée au sens propre : le bas de la scène arrivant au niveau de mon crâne, tout s'est joué à quelques centimètres ; j'ai fait toutes mes photos en équilibre sur les pointes de pied. Quant à Shaka Ponk, non seulement ils ont été à la hauteur des attentes, mais ils ont dépassé toutes les espérances sur ce point. Quelques centimètres pour moi... et pour eux une scène longue de plusieurs mètres avec avancée dans la foule, un palais omnisports plein à craquer, 20 000 spectateurs en délire : la comparaison s'arrête là.
Pour leur premier Bercy en tête d'affiche, les monkeys avaient décidé de tout donner, et ça s'est vu immédiatement. Mieux : ça a tenu sur toute la longueur. On a eu droit à un vrai show, une sorte de sur-performance mêlant débauche d'énergie, effervescence d'effets visuels (avec les apparitions du singe, la mascotte du groupe, des jeux d'ombre et lumière, etc.), enthousiasme, émotion (la reprise de Léo Ferré par Bertrand Cantat), sensualité (Sam, quel talent !) et humour (des poms-poms girls qui débarquent sur une chanson).
A la question que tout le monde se posait : Frah va-t-il se jeter dans le public malgré sa blessure - rappel : il avait été quasi écartelé par ses fans lors d'un précédent concert - le chanteur a répondu "évidemment" en redoublant d'énergie dès le départ (avec ses sauts, roulades et autres déplacements à la démarche "monkey" il a dû faire pleurer tous les kinés de la salle pendant les 2h30 de show).
Les fans, eux, hurlaient de plaisir. Et à l'instar de Frah, tous les membres du groupe se sont dépassés ce soir là. Quant au fameux singe virtuel, c'est aux percussions qu'il s'est illustré, dans un contest effréné avec le batteur.
Au plaisir d'applaudir les excès scéniques d'un groupe survolté, s'est ajoutée la joie de découvrir les surprises que Shaka Ponk avait concoctées pour l'occasion. L'une d'entre elles, et de taille : un coin salon qui tombe du ciel, invitant Bertrand Cantat à s'y asseoir pour chanter le titre "Avec le temps" de Léo Ferret dans le silence respectueux de la foule.
Très vite, Frah et Sam le rejoignent pour interpréter une reprise de "Gimme Shelter" des Rolling Stones avec l'ensemble des musiciens, puis nous livrer une version dynamitée de "Palabra Mi Amor"... un très bon moment.
Après la réussite de cet énorme show concluant une année 2012 riche d'un millions de spectateurs en tout, Shaka Ponk a bien mérité un peu de repos. Comme on le craignait, le concert fut fatal pour la jambe de Frah, qui déclarait ceci, mercredi 9 janvier, sur la page Facebook du groupe : "Désolé les amigos, je souffre le martyre et les docs m'empêchent de remonter sur scène car 'risques d'aggravations irréversibles' disent-ils.
Ceci me frustre encore plus que vous, car non seulement je rate des concerts, mais en plus j'ai la jambe en bouillie !!! Bref, je vais reconstruire tout ça et croyez moi, ceux qui sont lésés, je ne les oublie pas ! Vous aurez un traitement spécial à notre (mon) retour. Je vous aime les amigos, préparez vos petits cuculs pour la prochaine saison !... FRAH"
On les attend en pleine forme pour un prochain épisode qu'on espère tout aussi enthousiasmant !
Critique écrite le 09 janvier 2013 par Eddie
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> Réponse le 11 janvier 2013, par Philippe
Il est de bon ton actuellement de snober Shaka Ponk, parfois pour de bonnes raisons (pas réellement passionnant à écouter chez soi, et un peu too much musicalement), mais le plus souvent pour de mauvaises (en gros, la forcément suspecte arrivée du succès !). Il n'en reste pas moins que, comme tu le précises, il faut les avoir vus sur scène pour comprendre l'intensité physique de leur présence. Pour ma part et sans les connaître à l'époque, j'ai vu Frah/Pouf le cascadeur, à Marseille (Marsatac 2011 je crois) depuis un pylone, 2 mètres au dessus des têtes, se laisser tomber les bras écartés et EN MARCHE ARRIERE, et ça reste le geste le plus follement rock'n'roll que j'aie vu depuis bien longtemps !... Evidemment, à l'instar de Mathias Malzieu de Dionysos, qui s'est presque tout cassé, ce... La suite | Réagir
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