Chronique de Concert
Shearwater
J'ai découvert les Américains de Shearwater il y a quelques mois grâce à XROADS et son rédac chef, le bien nommé Christophe Goffette. Ce mag est une référence pour moi car il est guidé par des journalistes passionnés qui s'expriment uniquement avec coeur et passion sans aucune loi commerciale. Ils défendent des artistes talentueux et souvent fort méconnus, voire inconnus en France. C'est très rare aujourd'hui et c'est pour cela que cette revue mensuelle est unique. Cette équipe là, n'hésite pas à mettre en couverture des artistes comme Eric MCFADDEN qui jouait à Paris en octobre dernier devant à peine plus de 200 personnes. Le talent ne se calcule pas forcément au nombre de disques vendus ou de places de concert achetées. Alors quand je découvre Shearwater dans les pages de XROADS, je suis attentif forcément. Pour parler de leur musique, on peut citer Talk Talk et Mark Hollis (période The Colour Of Spring, Spirit Of Eden, Laughing Stock), Arcade Fire, Jeff Buckley.
C'est tout simplement du folk/pop/rock basé sur un son épuré et intense avec un ton parfois dramatique et souvent captivant. (voir les chroniques disques). Petite précision : Jonathan Meiburg le chanteur leader est diplômé d'ornithologie. Les paroles sont donc plutôt tristes, si on résumait, ça serait une vision de l'apocalypse face à l'inaction de l'homme. C'est pour ces raisons là qu'on trouve dans la musique de Shearwater le calme, le silence, la tempête, la pluie, le beau temps, la colère, la rage. L'écoute des disques de Shearwater au casque est un fantastique bonheur, sachez-le.
Le nouvel album "The Golden Archipelago" vient de sortir le 15 février 2010 : c'est leur nouveau chef d'oeuvre qui forme avec les deux derniers "Rook" et "Palo Santo" une trilogie. C'est aussi le 6ème déjà sans compter l'EP "Thieves"
Les voilà donc à nouveau sur la route et à Paris, au Nouveau Casino, dans le quartier Oberkampf en ce vendredi soir. J'ai raté la 1ère partie, David Thomas Broughton, il est 20h30. La salle est bien remplie, entre 250 et 300 personnes, un public trentenaire en moyenne. 20h50, ils sont sur scène, 5 au total, avec une batterie, une contrebasse, une basse, deux guitares, deux claviers, un xylophone, une trompette et une clarinette. Ceux sont tous des multi-instrumentistes. Une mention spéciale à Kimberly Burke la seule femme du groupe qui tient la basse, la contrebasse et le xylophone. Je me trouve au 1er rang et je suis impatient de voir comment ils vont reproduire sur scène cette richesse musicale que l'on trouve sur leurs disques Méridian est le 1er morceau joué qui ouvre également le dernier album, c'est calme comme introduction , le voyage commence...
Puis viennent les nouvelles chansons comme Black Eyes, Castaways, Corridors, God Made Me, Hidden Lakes (fabuleux, j'ai même fermé les yeux, je n'étais pas le seul d'ailleurs), Runners Of The Sun et les classiques Rooks, Century Eyes, Hail Mary, Seventy-Four Seventy-Five, The Snow Leopard , Palo Santo pour un total de 16 titres joués et 1h15 de bonheur. Jonathan abandonne sa guitare au 5ème titre et passe au clavier. Il y revient souvent pour les morceaux énergiques, dans ce cas-là, Will Sheff prend la gratte. Le regard de Jonathan sur les morceaux relevés est intense, sa voix est relativement puissante, elle colle parfaitement à sa musique. Une force sous une grande sensibilité se dégage du bonhomme, et croyez-moi, dès qu'il chante fort, comme un hurlement, on l'écoute scotché.
J'ai adoré ce concert, j'ai eu des frissons et j'ai ressenti une vrai sensation de bien être. Ce groupe est aussi bon sur scène que sur disque, ils sont talentueux, leur musique est purement captivante, je n'ai que des louanges à leur faire et n'ai donc pas assez de qualificatifs pour exprimer tout cela. Je peux juste dire au groupe, merci d'exister, j'attends déjà le prochain concert, le prochain voyage, vivement.
Merci à Aurélien Bollet du label Beggars Group France
www.beggars.com
Merci à Xroads
Sites Internet : www.banditscompany.com, www.shearwatermusic.com, www.matadorrecords.com/shearwater, www.myspace.com/shearwater.
Critique écrite le 22 février 2010 par Lebonair
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