Chronique de Concert
Sigur Ros
Que dire de ce concert à part que, encore une fois, le problème de l'ineffable fait obstacle à notre expression limitée d'humain. Déjà que d'un point de vue uniquement acoustique les albums du groupe islandais sont extrêmement difficiles à décrire, mais alors là, pour décrire cette performance scénique on approche de la description d'un ressentis, d'un ensemble de sentiments à la fois légers et pesants que même la personne qui a vécu cette expérience ne peut se décrire exhaustivement.
Un concert à la fois lourd et léger. Lourd pour la quantité indénombrable de sensation que l'on y ressent et léger par le type même de la musique qui donne l'impression au spectateur d'être un ange examinant le monde à travers le hublot des cieux.
Je m'allonge dans le canapé en cuir et m'apprête à commencer mon monologue. Mon interlocuteur note quelque chose sur son cahier et dis : "je vous écoute"...
Chaque morceau commence doucement, calmant les esprits et les curs échauffés par les précédents. Quelques notes de pianos pleines de reverb et de délay, égrènent une nappe claire et scintillante - Sigur Ros prend le temps de poser les bases de son univers, laisse l'armature sensorielle de chacun de ses morceaux s'infiltrer doucement dans les oreilles. Puis les trois violons et le violoncelle du quatuor Amina se posent discrètement pour permettre à l'imagination de prendre le temps de déployer ses ailes, doucement et sûrement. La basse arrive, commence à construire ce que sera la rythmique ; à ce moment le cur commence à battre de plus en plus fort, le souffle manque et une énorme boule monte dans la gorge. Le leader fantomatique du groupe commence alors à parcourir les cordes de sa guitare avec son archer (!), les larmes montent, sa voix atteint la cime d'un aigu puis tombe dans un gouffre plus grave, les poings se serrent faisant entrer les ongles dans la paume des mains, le sharley se fait plus présent, une ou deux grosse caisse et caisse claire font leur apparition et... Un roulement de batterie puissant, le battement devient massif et porte le batteur dans une transe rythmique impressionnante, la guitare sature, les cordes s'envolent et la basse devient plus grave,... le cur arrive alors à ses limites et des frissons parcourent le dos,... les yeux fixés sur la scène ne comprenant pas grand chose aux images de l'immense écran, images mystiques de gens marchant aux ralenti, des visages solarisés, des enfants observant quelque chose que l'on ne peut que s'imaginer. On a l'impression que passé une certaine vitesse de circulation des sensations on arrive à un équilibre qui nous permet d'aborder l'extérieur plus paisiblement. La musique est violente, la batterie est rapide et puissante, le son est grave et dissonant, et l'on est exactement au centre de l'il de ce cyclone phonique, calmé, aérien,... Quelques flash lumineux, des rayons blanc passe entre les jambes des artistes et on a l'impression que la scène se fissure et va exploser d'un moment à l'autre en une gerbe de lave musicale... Puis tout s'arrête. Une nappe de voix à l'envers subsiste s'essoufflant peu à peu et mourrant seule dans le silence de la salle. Les bouches restent ouvertes quelques secondes; les yeux écarquillés clignent enfin et l'esprit s'apaise, essayant de se rappeler chacun des détails de cette expérience, au milieu des tonnerres d'applaudissements.
Je ne crois pas vraiment en un quelconque dieu ou quelque autre personnalité divine, mais ce lundi soir où je suis allé voir Sigur Ros en concert j'ai l'intime conviction d'avoir approché une entité que, pour ma part, je qualifierais de magique: la Musique avec un énorme 'M' majuscule. Takk à vous Sigur Ros...
Critique écrite le 25 février 2003 par Superstar Seyr
Sigur Ros : les dernières chroniques concerts
Paléo Festival de Nyon 2023 : Pomme, Lomepal, Sigur Ros, Polo et Pan, Yoa, Pierre de Maere, KT Gorique par Lionel Degiovanni
Paléo Festival , Nyon, le 19/07/2023
Pour ce deuxième jour de Paléo, le temps est toujours aussi bon, pas trop chaud, ni trop frais !! Donc tout démarre bien !!On démarre ce deuxième jour avec le club Tent avec... La suite
Sigur Rós par Nicolas Zalachas
Zénith de Paris, le 04/11/2022
Trop longtemps après son dernier passage (c'était au Grand Rex en 2017), Sigur Rós est enfin de retour à Paris. Ces cinq dernières années ont été mouvementées pour le groupe... La suite
Iggy Pop, Foals, The Last Shadow Puppets, Massive Attack, Casseurs Flowters, Sigur Rós, Brian Jonestown Massacre, Kaviar Special, Bring Me The Horizon, Kevin Morby, Sum 41, Two Door Cinema Club, Clutch (Rock en Seine 2016) par Stéphane Pinguet
Domaine de Saint-Cloud, le 28/08/2016
ROCK EN SEINE 2016, UNE ÉDITION CANICULAIRE !
Si cette quatorzième édition du festival parisien Rock en Seine affichait à première vue une programmation pas très excitante,... La suite
(mon) Rock en Seine 2016, 1/2 : Wolfmother, Casseurs Flowters, Grand Blanc, La Femme, L7, Sigur Ròs, Massive Attack par Philippe
Saint-Cloud, Parc de Saint-Cloud, le 27/08/2016
Quand l'été est presque enfui, comme chacun sait, il n'y a qu'une seule solution pour le clôturer dignement : Back to Rock en Seine ! Bon, on pourrait nous accuser légitimement... La suite
Auditorium de Lyon : les dernières chroniques concerts
BERNARD LAVILLIERS par BETTY
AUDITORIUM DE LYON, le 08/10/2008
30 ans que je rêvais de le voir ça y est c'est fait.
FABULEUX!!!! Pourtant c'était pas gagné compte tenu de la salle plus souvent témoin de concerts classiques que d'artistes comme BERNARD
PARI GAGNE ! Après une mise en route un peu difficile, c'est une explosion de mots, d'émotions, de partage avec un public en total communion avec cet... La suite
Alain Bashung par Icare69
Auditorium de Lyon, le 14/05/2008
Bombez le torse, Bombez ! Prenez des forces BOMBEZ, ET FONCEZ VOIR BASHUNG !!
BRAVO ALAIN ! GRANDIOSE, GENIAL, LE PIED TOTAL !!
Du grand, du très grand Bashung hier soir (14/05/08) à Lyon ; 2 heures de pure bonheur, d'Osmose et de partage intense avec son public ; je n'oublierai jamais !
Un seul regret : Avoir attendu comme un Con 43 ans,... La suite
Sanseverino par f. guala
Auditorium Lyon, le 16/12/2006
Il y a 2 ans j'avais adoré Sansévérino, dans une petite salle, le Radiant, avec son petit groupe de musiciens enthousiastes, motivés et habités par le jazz manouche, j'attendais avec impatience leur retour !
L'écoute de leur dernier cd m'avait moins emballée, moins de recherche dans les paroles, moins d'humour ou alors plus grinçant, la grande... La suite
Sigur Ros par iraf
Auditorium de Lyon, le 24/02/2003
Tout commence - déjà - à l'extérieur de cette enceinte impressionnante: l'Auditorium. Une façade toute de bleu éclairée. Un cadre un peu magique, pour un groupe magique.
Première partie poussive : Sylvain Chauveau. 3-4 morceaux au piano... c'est lent, long, minimaliste à l'extrême. Mais au 5ème morceau, le monsieur se lève, prend sa... La suite