Chronique de Concert
Sigur Ros
En première partie, un jeune homme seul Sylvain CHAUVEAUX tenta de capter l'attention avec une musique totalement dans la lignée des islandais puisqu'il attaquera son récital au piano et le finira à la guitare électrique avec un archet... Musique certes intéressante mais finalement peut-être un peu trop simple ou répétitive pour captiver réellement nos oreilles forcément plus exigeantes que d'habitude étant donné le lieu et la tête d'affiche qui allait suivre... Courageux quand même d'affronter seul le public de l'auditorium...
Après une courte pause, nos quatre jeunes gens débarquent sur scène accompagnés comme d'habitude par quatre musiciennes classiques (3 violons + 1 violoncelle) qui se placent derrière eux en rond...La batterie est placée sur la droite de la scène et les claviers à gauche... Un écran géant a été installé derrière le quatuor et diffusera pendant toute la durée du set, des images très "arty" (floues, noir et blanc) permettant de plonger pleinement dans l'univers atmosphérique des islandais.
Ca démarre très (trop?) fort avec la magnifique première chanson du nouvel album () (pour ceux qui ne le savent encore pas, le nouvel album des islandais n'a pas de noms et leurs chansons non plus !! pas évident donc de vous donner une set-list détaillée cette fois !!!!!). Une mélodie toute simple démarrée au clavier par le pourtant batteur Orri rapidement rejoint par le piano de Kjarri permet au groupe de prendre possession des lieux de la plus belle des façons : le son est parfait, profond et clair à la fois ; (presque trop profond d'ailleurs tellement l'arrivée de la basse de Goggi fait vibrer l'enceinte de l'auditorium !) Quand le guitariste-chanteur Jonsi démarre sa partie vocale, l'audience est immédiatement submergée par sa voix si pure et si cristalline en parfaite adéquation avec le quatuor situé derrière lui ; Cette première chanson (sans guitare, sans batterie et très atmosphérique) est une pure merveille et lorsqu'elle s'arrête on se demande en applaudissant à tout rompre comment SIGUR ROS pourra tenir la distance après une telle entrée en matière...
Le quatuor démarre alors le morceau suivant vite rejoint par l'ensemble du groupe (Orri regagnant sa batterie mais Jonsi restant à un clavier lui permettant à priori d'effectuer multiples effets sur sa voix), morceau que je n'ai pas reconnu qui maintient facilement l'emprise des islandais sur leur public. Puis vient le tour de la troisième chanson de () qui est un magnifique instrumental démarré au piano par Kjarri qui basculera le public dans une ambiance très "neigeuse" grâce à deux magnifiques boules à facettes situées en hauteur aux deux extrémités de la scène... Ce morceau envoûtant et tourbillonnant se terminera par de magnifiques larsens de guitares électriques contrôlés à la perfection par Jonsi à genoux sur le devant de la scène, courbé sur sa guitare comme pour essayer de contrôler un à un les sons stridents s'envolant croiser les milliers de points colorés renvoyés par les lumières... Magique, vraiment magique.
Retour ensuite à une chanson reconnue du public puisque elle est également le titre de leur précédent album "Agaetis pyrjun" : une ligne de basse très prenante permet au groupe de rejouer un morceau plus "basique" pour eux puisque le quatuor ne joue pas et écoute religieusement les si particulières sonorités s'échappant de la guitare de Jonsi (qui joue avec son habituel archet) ainsi que sa voix cristalline hors du commun : il faut entendre au moins une fois dans sa vie Jónsi Birgisson chanter, pour pouvoir relativiser les prestations des chanteurs pop-rock que nous adorons en général... Sa voix est tellement profonde et fragile à la fois qu'on a du mal à s'empécher de frissonner à chaque fois qu'elle s'envole et envoûte nos oreilles...
Pour briser un peu l'unanimité de mes propos jusqu'à présent, la qualité de la musique de SIGUR ROS est aussi son principal handicap puisque une bonne moitié des morceaux "décollent" tellement haut qu'on peut trouver l'autre moitié un peu fade et un peu longuette, tels les deux morceaux joués ensuite qui même s'ils sont joués parfaitement par l'ensemble des musiciens (tous irréprochables, en passant) ne permettent pas d'accéder au même niveau d'extase que les précédents: elles sont agréables à écouter mais la machine à rêve SIGUR ROS n'est pas infaillible et quelques fois, leurs expérimentations n'arrivent pas toutes à leur but.
La septième chanson de ce concert viendra relancer justement les sensations puisque "Hjart ..amast" et sa ligne de basse hypnotique démarre pour nous entraîner jusqu'au final impressionnant voyant Orri marteler ses toms si fort qu'on se demande encore comment ils sont encore vivants après ! Toute la puissance de la musique de SIGUR ROS réside dans cette alternance permanente entre le calme (quelques fois même le silence absolu) et la tempête...
Trois morceaux viendront terminer leur première prestation, dont un très connu des fans voyant Goggi démarrer sa ligne de basse en jouant avec une baguette de batterie (ce qui procure à cette chanson un ton très particulier et l'envoie une nouvelle fois vers un final des plus apocalyptiques) et un dernier très calme et apaisé...
Le public bouillonnant (on se serait cru un peu dans une arène tellement l'engouement était palpable) en redemande forcément et nos huit musiciens reviennent interpréter le single de leur avant dernier album "Flu..frelsarinn" (ou quelque chose comme ça! je suis pas expert en islandais donc j'essaye de lire sur leur pochette mais on y voit rien !) avec les seules parties de guitare sèche jouée par le claviériste mais malheureusement cette chanson n'atteindra pas le nirvana attendue... Ce qui ne sera pas le cas du dernier morceau de ce concert, qui est aussi le dernier du nouvel album (), qui restera comme le point culminant de leur prestation tellement cette chanson bascule dans des contrées de rock progressif puissant : Le final est ahurissant, le son est titanesque (certains non-habitués devront même se boucher les oreilles !) et on ne peut qu'être ébloui de la puissance que délivra SIGUR ROS sur ce final.
Les huit musiciens viendront saluer la foule en délire deux fois avant que la lumière se rallume.
Un excellent concert donc quoiqu'un peu irrégulier mais cela semble légitime tant la musique de SIGUR ROS bouscule nos émotions par moment dans le but permanent de les emmener le plus haut et le plus loin possible... Et ça ne peut pas marcher à tous les coups ! (heureusement sinon c'est la crise cardiaque assurée...)
Je conseille vivement à toutes les personnes n'ayant jamais vu SIGUR ROS en concert de retenir ce nom et de courir les voir et les écouter lors de leur prochain passage... C'est sincèrement un style unique et une musique si chargée émotionnellement que l'effet de découverte est saisissant et intense.
Critique écrite le 25 février 2003 par MUSeIC
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