Chronique de Concert
Sigur Ros
Après avoir figuré dans plusieurs festivals européens, notamment à Arras et à la Route du Rock de Saint Malo, ils donnent rendez vous aux fans dans le zénith parisien, pour leur seule date française.
Cet immense cube gris a une mauvaise réputation, mauvais son, salle froide, bref, c'est avec un soupçon d'inquiétude que je m'y rends.
Enfin entrés, je me dirige vers le premier rang sur la droite. Une espèce de bassin couvert d'une bâche est placée entre la scène et les barrières du public, on se demande si c'est le toit du zénith qui a des petits problèmes. Passons.
Après une bonne première partie d'un groupe islandais instrumental, for a Minor Reflection, les stars du soir mettent enfin un pied sur la scène.
ça commence fort avec deux titres très puissants, Sven'gflar et Ny Batteri. La voix de Jonsi, le chanteur, va se percher tout là haut, et quand on le voit chanter de près, on est suspendu à sa respiration.. mais comment fait il ?
Ils enchaînent ensuite plusieurs titres de leur dernier album, et l'excellent hoppipola. L'absence d'Amiina, le groupe qui les accompagnait souvent en tournée auparavant, se fait un peu sentir... mais est remplacé par une énergie et surtout l'excellence de ses grands musiciens. Car Sigur Ros, ce n'est pas seulement la voix, c'est aussi une alchimie musicale entre le claviériste arrangeur, le bassiste plutôt taciturne, et l'excellent batteur. D'ailleurs, chacun viendra jouer du xylophone sur le sublime morceau saeglopur... qui nous réserve une surprise de taille !
ce titre qui signifie le pêcheur perdu en mer, voit sur le break un rideau de pluie s'abattre sur l'avant scène - d'où la présence de la bâche !. L'effet est saisissant !
Ce morceau un de mes préférés est encadré par festival, excellent titre du dernier album, et par Hafsol, un de leurs morceaux de bravoure, voyant Jonsi Birginson user son archet jusqu'aux cordes puis le jeter dans le public. Cet enchaînement laisse le public sur un espèce de nuage... avant qu'ils n'enchaînent, accompagnés par les 4 musiciens de première partie, sur "gobbledigok", tiré du dernier album. Un morceau "pop" qui a fait grincer bien des dents ! mais l'enthousiasme communicatif du groupe abat les dernières défenses des spectateurs qui se lèvent comme un seul homme pour marteler le rythme soutenu des tambours. Une pluie de confetti s'abat sur le public, soufflé par deux canons.
Rappel... déjà...
Orri le batteur se met au melotron, et accompagne Jonsi sur le titre en anglais du groupe, all alright. La maîtrise vocale du chanteur prend toute son importance, et quelle interprétation.
Enfin, le concert se termine par Poppladgio, tiré de leur album blanc (). Incroyable morceau, qui nous entraîne dans des montagnes russes émotionnelles, d'un lyrisme incroyable, soutenu par la rythmique d'enfer. Sur le final apocalyptique, un ventilateur situé derrière la scène souffle des confettis sur les musiciens, emportant le public dans un orgasme auditif sans pareille.
En conclusion, excellent concert, qui une fois n'est pas coutume, aura tenu ses promesses, malgré la sono du zénith ; ses magiciens islandais n'ont pas fini de nous surprendre... tant qu'ils ne jouent pas au stade de France !
ndP : dommage que cette belle chronique ne soit pas signee
Plus de photos par Zys. en cliquant ici
Critique écrite le 21 novembre 2008 par ?
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