Samedi soir au Kao, à l'occasion de la venue de Noz, qui jouait à domicile, accompagné de Silvae, le public présent a pu assister à deux performances emballantes pour les fans ayant fait le déplacement.

Avant même d'entrer dans le Ninkasi Kao, on pouvait déjà se douter que les groupes jouant ce soir arrivaient en terrain conquis, à la vue du nombre de gens bravant le froid de ce samedi soir, attendant de pénétrer dans la salle. Les Lyonnais n'avaient pas hésité, et ils faisaient le pied de grue devant des vigiles impassibles, patientant jusqu'à l'heure de l'ouverture. Le public, plutôt éclectique du point de vue de l'âge, ne cessera d'affluer jusqu'à l'entrée en scène de Noz, remplissant alors la salle.
Après s'être rapidement emparé des lieux, la foule assistait à l'entrée en scène de Silvae. Le premier morceau laissait présager de ce qu'allait être la soirée, les projections débutant sur l'écran placé sur le mur du fond de scène alors que la chanson commence. Durant le concert de Silvae, il s'agira généralement d'images agrémentées d'effets plutôt psychédéliques, contribuant à créer une ambiance autour des chansons du groupe. Sur une base rythmique sobre se posent des riffs de guitare électrique agrémentés de vibrato, et une guitare électro-acoustique, soutenant un chant puissant et grave. Tout cela constitue une pop légèrement mélancolique mais très entraînante, la musique de Silvae. Une portion du public la connaît très bien, et certains chantent en même temps que le frontman, dont le charisme aurait tendance à éclipser ses camarades. D'ailleurs, sa présence scénique n'envie rien à personne, et il bouge dès qu'il n'a pas à rester derrière sont micro pour assurer le chant.
Le concert est découpé en chapitres dont les titres s'affichent sur l'écran durant le concert : La révolte, Pourquoi les chanteurs sont toujours habillés de noir ? et Le Combat. A l'occasion du second chapitre, Bruno, le chanteur, ôte son sweat noir pour révéler une chemise vert pomme du plus bel effet, occasion d'échanger une nouvelle plaisanterie avec le public. Car si la musique de Silvae est légèrement teintée de mélancolie, le groupe ne l'est pas, comme l'en atteste notamment une incursion festive dans la musique traditionnelle bretonne.
A travers une dizaine de chansons, Silvae a exposé plusieurs facettes de sa musique, incluant même des sons additionnels à son rock alternatif. Après une chanson inspirée de la vie de Van Gogh au final déchaîné en guise de sortie, Silvae quittait la scène, ne pouvant accorder de rappel aux plus fanatiques des spectateurs, qui en réclamaient pourtant un à cors et à cris.

Après une petite pause, leur voyage s'étant achevé, c'était au tour de Noz (puisque tel est leur nouveau nom) d'entrer sur scène. Une scène qui avait été pour l'occasion garnie de roses rouges du plus bel effet. Dès les premières notes de "Le Mont Saint-Esther", on se rend vite compte que le public présent n'est pas constitué de curieux, et nombreux sont ceux à connaître les chansons. A plusieurs reprises durant le concert, Stéphane (chant) demandera aux spectateurs de chanter, et il ne sera pas déçu.
Noz enchaîne 16 titres dont douze sont issus du nouvel album, "L'homme le plus heureux du monde". Tous les instruments sont bien en place, et Noz livre au public une pop rendue envoûtante par l'apport du violon. Les effets de lumière et les animations projetées sur l'écran appuient avec justesse la musique, et c'est un véritable spectacle que propose Noz à ses fans. Durant tout le concert, le courant passe véritablement entre le groupe et le public, particulièrement lors d'un duo instrumental à deux guitares. Signalons que l'une des deux était tenue par l'ancien bassiste du groupe, de retour au bercail le temps du concert pour suppléer son successeur, victime d'un petit accident de ski. Ce dernier sera pourtant présent sur scène pour le dernier morceau, " Retour à la case départ ", accompagné également à l'accordéon.
Le groupe quitte alors la scène, mais c'est sans compter sur la ferveur du public local, qui en veut plus, et réclame ses chouchous. Noz reviendra finalement sur scène, pour interpréter quatre titres, dont "Esther Appertine", issu du dernier album, et le très rythmé "Cheval punk". Cette fois c'est fini, Noz s'en retourne en coulisse. La communion avec le public a été parfaite. Si parfaite d'ailleurs, que les spectateurs ne se décident pas à quitter les lieux. Et ils obtiendront gain de cause, les musiciens revenant encore une fois pour interpréter un dernier titre, "J'ai croisé un ange qui m'a dit qu'il y avait une étoile qui brillait pour toi". Avant de quitter son public une dernière fois, Stéphane Pétrier photographie le public qui l'a porté durant près de deux heures.
Un public qui, satisfait, accordera cette fois un repos bien mérité à Noz, qui n'a pas déçu à l'occasion de ce retour dans son fief lyonnais.