Accueil Chronique de concert Slash featuring Myles Kennedy and the Conspirators + Rival Sons
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Chronique de Concert

Slash featuring Myles Kennedy and the Conspirators + Rival Sons

Slash featuring Myles Kennedy and the Conspirators + Rival Sons en concert

Les Arènes de Nîmes 03 Juillet 2019

Critique écrite le par

C'est toujours un bonheur immense que de se retrouver dans les arènes de Nîmes... Ce lieu aura toujours quelque chose qui me fascine. Ce soir c'est pour voir et écouter Slash featuring Myles Kennedy and the Conspirators ! Comme beaucoup, j'ai eu mes grandes heures Guns N' Roses (dont je connais -comme vous- la moitié de la discographie par cœur) mais je dois avouer que je n'ai pas "vraiment" suivi de près Slash depuis son très bon album "collaboratif" de 2010 et que c'est la première fois que je le vois en Live. Bien entendu je connais Myles Kennedy et j'ai un bon à priori sur tous les membres de la composition actuelle. Cette fois-ci je suis en gradins, ça bouge moins c'est vrai... mais il me semble que c'est un lieu idéal si on veut se concentrer sur "l'écoute". Et étant donné mon "inculture" des albums de Slash & Co depuis 2011... j'aime autant privilégier l'écoute confortablement assis (si tant est que le bout de bois qui nous sert de siège puisse être qualifié de "confortable") :)


Rival Sons

Un public hétéroclite de tout âge s'installe paisiblement dans toutes les arènes. C'est le groupe Rival Sons qui est en charge de la première partie. Je ne connais pas. (oui, je sais, ça fait partie des phénomènes du moment... putain ! Je commence à me faire vieux !) Les techniciens finissent d'installer rapidement la scène. Une petite pluie fine vient nous rafraichir. Après ces vagues de fortes chaleur, la fin d'après-midi est plutôt clémente : il fait relativement bon aujourd'hui. Le groupe "vintage-moderne" s'installe sous les encouragements du public et commence pile à l'heure. Jay Buchanan, chanteur "dandy" aux mouvements un peu "précieux", et son ami guitariste Scott Holiday (petites lunettes de soleil, moustache à bouclette et bouc bien taillés, cheveux bruns et mèche blonde) sont les membres fondateurs du groupe, Michael Miley le batteur et Dave Beste un peu moins excentriques que leurs collègues viennent parfaire le quatuor de Rival Sons. A noter que Todd Ögren-Brooks (longue barbe, grosses lunettes de soleil et pantalon pattes d'eph') est aux claviers en Live... on va bien voir.



Premier coup de grosse caisse : "Woaahhh bordel ! Le "gros" son !" La batterie envoie clairement du bois, le son est plutôt fort mais relativement clair, la voix est bonne : ils ne sont pas mal du tout ces Rival Sons ! Ils enchainent trois morceaux : le public semble apprécier, ça commence à bouger et à chanter. Arrive l'excellente Feral Roots (chanson qui donne son nom à leur dernier album) ça claque bien ! La guitare est bonne, le chanteur ne fait vraiment pas semblant et le batteur semble vraiment se régaler ! Jolie découverte. Jay Buchanan prend la parole entre deux morceaux avec humilité pour nous remercier d'écouter du Rock, mais mec : "Thank you for doing it !" :) Les 9 titres s'enchainent avec pas mal d'énergie, les morceaux sont définitivement plus punchy et percutants que leurs versions enregistrées en studio. Cette session "Live" aura ma préférence sur les versions "album", c'était vraiment bien. Tout le monde semble désormais être arrivé, il y a du monde mais ce n'est pas "plein", certains ont raté la première partie : dommage pour eux c'était sympa...


Slash featuring Myles Kennedy and the Conspirators

Après avoir très rapidement réalisé la transition du matos, les techniciens sortent de scène pour laisser place à Slash et ses potes encore une fois pile à l'heure. Le décor est sobre, une simple bannière basée sur le visuel principal de "Living the Dream", les jeux de lumières sont classiques mais efficaces. Aucun chichi dans la mise en scène... comme dans leur entrée on stage: ils arrivent tranquillement en saluant le public, prennent leurs instruments et attaquent. Ils débutent avec Call of the Wild, la voix est posée et puissante, les guitares précises, la basse et la batterie présentent et n'étouffent pas le reste des instruments. Etonnement, ils jouent moins fort que leurs collègues en première partie... mais le son est d'une qualité encore supérieure et relativement bien équilibré. Ça donne l'impression de ne pas vouloir en foutre plein la vue en utilisant de mauvais artifices... Ils annoncent la couleur : pas d'entrée de star ni d'arnaque, la soirée sera vraiment placée sous le signe de la simplicité et de l'authenticité et au final, franchement : ça paye ! Il n'y aura jamais rien d'ostentatoire ni de prétentieux dans cette soirée, c'est vraiment très agréable.



Frank Sidoris, le guitariste habituel de nos chers "conspirateurs" est remplacé ce soir par Cory Churko (Sidoris restera auprès de sa femme atteinte d'un putain de Cancer... bon courage à eux). Je ne suis pas un grand connaisseur de Myles Kennedy mais il ne semble définitivement pas souffrir de l'égocentrisme d'Axl Rose auquel il est souvent comparé, il prendra la parole à plusieurs reprises avec sympathie et surtout avec une grande humilité en commençant par remercier les Rival Sons de leur faire l'honneur de jouer avec eux et soulignera leur talent, franchement c'est sympa. Slash ne prendra pas la parole mais lâchera un timide "Merci beaucoup" dans notre langue et se contentera d'assumer son lead sur tous les solos en faisant un show simple mais très "Rock N' Roll" sans fioritures superflue et sans prétention. On se sent vraiment "comme à la maison". On aurait presque l'impression d'aller voir une bonne bande de potes pleine de talent. On se sent presque en famille et il y a une sorte de proximité qui se crée ce soir, c'est authentique, c'est vraiment très plaisant. Pas de caprice, pas d'égocentrisme, personne ici ne se prend pour une diva. On est vraiment face à un vrai "groupe", un "ensemble", un "bloc" : personne n'est réellement mis en avant.



Le grand Todd "Dammit" Kerns (1 m 93) se régalera à parcourir la scène et on pourra apprécier ses qualités vocales tout au long du show, non seulement il assure des chœurs très précis mais Myles Kennedy se paiera le luxe de sortir de scène pour le laisser enchainer deux titres au chant. Il prendra tour à tour le rôle d'Iggy Pop sur We're All Gonna Die puis de Lemmy sur Dr. Alibi et le pire, c'est qu'il chante bien le con ! :)



Entre deux morceaux, Myles saura trouver les mots pour remercier le public, toujours dans une certaine humilité et avec des propos mesurés. Ça semble vraiment jouer avec le cœur, quelle surprise ! Arrive l'excellente Wicked StoneSlash prend soudainement le lead avec sa posture fétiche : jambe gauche plantée au sol, jambe droite fléchie, guitare en appui sur la cuisse à la verticale et mains qui balancent à 3000 pour un super solo de 14 minutes 45 ! L'assistance est soit en folie dans la fosse... soit totalement silencieuse et médusée dans les gradins ! Captivés, sourcils froncés, regards fixes, bouches bées, nos avant-bras en appui sur nos cuisses comme envoutés par les notes de notre gourou du soir nous sommes très nombreux à ne même pas pouvoir détourner le regard pour observer autre chose que notre hôte qui nous ensorcèle. Un moment qui semble irréel. Le temps s'est arrêté. Seuls mes pieds battent le rythme, Whaaaa ! Quel pied justement ! Kennedy aura même pris une guitare pour accompagner ses amis sur ce morceau et donner plus de corps à la rythmique. Dans la fosse des petits cercles "pogotent" tour à tour, tous les bras sont en l'air, ça chante, il y a de l'ambiance mais c'est bon enfant. Une gamine d'une dizaine d'année (bandana et lunettes-miroir rondes) laissera sa place vide dans les gradins et passera tout le concert à danser et sautiller le long du garde-corps.



Le groupe continuera à enchainer leurs titres avec application et modestie et Myles saura trouver les mots pour s'attirer les faveurs d'un public de tout âge toujours plus demandeur. L'apothéose se fera sur Nightrain (le seul titre des G N'R joué ce soir) avec un public à température. L'ambiance se fera plus feutrée et plus calme juste après avec un début de Starlight tout en douceur. La pluie reviendra nous dire "bonsoir" sur les deux ou trois derniers morceaux et nos hôtes du soir nous remercieront sur une excellente interprétation d'Anastasia. Nos amis, qui tournent tous aux alentours des 50 ans auront eu une pêche exemplaire et nous auront joué 22 titres sans s'économiser comme si c'était leur première grosse scène. Chapeau. Les bras de Brent Fitz (le batteur) semblent eux aussi avoir 20 ans. Ils semblent même tous finir le concert frais comme des gardons après 2 grosses heures à se déchainer.



Moi qui n'attendais rien de spécial de ce concert, je n'aurais jamais imaginé passer un si agréable moment. Morceaux sympa, simplicité, sincérité, connivence entre les musiciens mais aussi, semble-t-il avec les techniciens... tout y était... et sans arnaque ou artifice. Pour ceux qui étaient déjà fans de Slash de Kennedy ou des deux, ça n'aura été qu'une confirmation de talents dans une bonne ambiance et un super cadre, pour les autres : ça aura été une formidable occasion de les découvrir et de passer une bien bonne soirée. Personnellement, je suis resté le cul sur mon banc à sobrement battre la mesure avec mes pieds... mais je me suis bien régalé : "Merci les gars !"



Setlists :

RIVAL SONS
Back In The Woods
Pressure And Time
Electric Man
Too Bad
Face Of Light
Feral Roots
Do Your Worst
Shooting Stars
Keep On Swinging


SLASH featuring MYLES KENNEDY AND THE CONSPIRATORS
Call Of The Wild
Halo
Standing In The Sun
Apocalyptic Love
Back From Cali
My Antidote
Serve Your Right
Boulevard Of Broken Hearts
Shadow Life
We're All Gonna Die
Dr. Alibi
The One You Loved
Wicked Stone
Mind Your Manners
Driving Rain
By The Sword
Nightrain
Starlight
You're A Lie
World On Fire
Avalon
Anastasia


 Critique écrite le 10 juillet 2019 par exxo7


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