Chronique de Concert
Sleepy Sun + Moonface
Soyons franc, Spine Hits, le 3ème et nouvel album de Sleepy Sun ne nous a pas convaincu. A part 2/3 titres, leur orientation vers un rock au son plus indé anglais du style The Verve, limite grosse machine à la U2, nous laisse perplexe. On leur préfère les vagues psychédéliques teintées de pop hippie à la Jefferson Airplane avec des bonnes guitares heavy (mais attention, pas métal !), soit l'univers d'un bon groupe venant de San Francisco. Pourquoi cette orientation plus anglaise ? A cause du jubilé de la Reine ? Pour avoir un éventuel succès radio (le mot Hits du titre de l'album) ? En tout cas depuis que Rachel (Fannan) a quitté (ou s'est faite virer ?) le groupe, cela a pas mal chamboulé le style musical des garçons.
Et bien qu'on se rassure, si en disque ce n'est plus le top, en live, rien (ou presque) n'a changé. On retrouve le son qu'on aime entendre. Ouf !
La première fois que nous avions vu Sleepy Sun en concert, c'était à la Flèche d'or. On avait pris une claque. Il nous a d'ailleurs fallu plusieurs jours pour nous en remettre, tant on avait l'impression d'avoir assisté à un moment perdu sur la comète. Lire la chronique plus bas.
En 2012, la surprise en moins, mais toujours avec cette façon de jouer et de transmettre la magie du rock psyché aux âmes égarées. Le groupe possède une force magnétique à laquelle on ne peut pas être indifférent. Derrière l'attitude bien rock (cheveux dans le vent, poses sensuelles et rebelles) et un son entre le gras des guitares et le chant plus pop, Sleepy Sun mixe une musique au virus contagieux. Au fil des titres, le public est obligé de tomber malade, mais ici c'est une bonne maladie. C'est du même gabarit que "la maladie d'amour". Même si par moment l'absence de Rachel se fait sentir, les 5 garçons de Sleepy Sun savent bien tenir le manche et la baguette, pour rendre leur show envoutant. Le chanteur Bret Constantino y est pour beaucoup. Cet homme au look séduisant, a beaucoup de charisme. Sans en faire des tonnes, il arrive toujours à capter l'attention du public. Qu'il soit derrière le micro pour chanter, pour jouer de l'harmonica ou derrière sa "planche magique" pour y extraire des "bruits" psyché, Bret bouge en permanence son corps élastique. Sous le son des guitares en rognes, il est léger comme l'air. Mais bordel, pourquoi n'ont-ils pas gardé ce son à la fois brut et mélodique, sur leur nouvel album trop "standard indé FM" ?En tout cas, on est ressorti du concert satisfait d'avoir vu un bon groupe "actuel" de rock. Si vous ne les connaissez pas, ne les ratez pas sur scène, et procurez vous d'urgence leurs 2 premiers albums (Embrace et Fever) remplis de belles perles hippie/rock. Pour une séance de rattrapage, retour prévu en septembre !
Avant cette belle prestation, on a pu voir le premier concert à Paris de Moonface. Ce groupe est un des bébés du prolifique Spencer Krug (Wolf Parade, Swan Lake, Suncet Rubdown) . La musique de Moonface est un curieux mix de rock psyché et de new-wave. Si sur l'album le mix passe plutôt bien, en live ce n'est pas toujours évident. La voix de Spencer est moins prenante, et malgré l'énergie des 4 musiciens qui l'accompagnent, au fil du concert on sent venir une certaine monotonie. Certes Moonface est un groupe plaisant, qui a le sens de la compo, mais il manque un soupçon de décollage, d'un "envoyer tout balader" pour apporter à l'aspect live, un besoin vital de les voir. Chacun fait son job, mais on aimerait que ça déraille un peu plus, pour rendre le voyage un peu plus fou. A l'inverse de Sleepy Sun (pour Spine Hits), on écoutera de préférence Moonface sur disque.
Critique écrite le 06 juin 2012 par paskal
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