Chronique de Concert
Sly Johnson
Il n'y a pas de première partie et Sly va faire une entrée plutôt cabotine : il ouvre la petite porte sur le côté de la scène qui donne sur les loges, passe la tête (comme pour vérifier que nous sommes bien là), se cache et attend que le public le réclame avec renfort de cris et d'applaudissements. Il monte seul et se présente avec une voix grave, sexy en diable (à la Barry White) .... "Est-ce que vous êtes prêts à voyager ?"
Et ces dames sont déjà en train de fondre sur place ;)
Il démarre par Got 2 Be Funky, seul, en mode Beatbox et ses musiciens le rejoignent en prenant place un par un. Pianiste, Guitariste, Bassiste et Batteur, accompagnés par une charmante choriste. Il nous fait un "scratch" de folie et met une belle ambiance sur la scène et dans la salle. Dés ce premier morceau, tout le monde se met à danser sur place et le public est emballé.
Il va enchainer sur Another Dream et sa musique va devenir à la fois plus jazzy et plus soul (avec même un petit côté Rap). Il sait varier les plaisirs et nous offre une très belle présence scénique. Toujours en mouvement, très expressif, avec une belle gestuelle. Toujours un sourire sur les lèvres pendant et entre les morceaux. On est dans l'ambiance à 100% avec lui et ses musiciens.
Il part à plusieurs reprises dans une chorée endiablée, micro à la main, avec sa chanteuse. C'est avec tout son corps, qui entre véritablement dans la musique, qu'il s'exprime. Et le public partage ce plaisir avec lui.
Cette euphorie parfois s'adoucie, en alternance avec des moment plus intimistes. Il a aussi une message à faire passer. Il veut nous faire partager ce qu'il peut ressentir, parle sur la musique et nous fait passer un message d'espoir dans un avenir que nous pouvons changer en gardant le contrôle. C'est aussi un artiste émotionnellement engagé (mais pas moralisateur) qui cherche à faire plus que du divertissement.
Sa voix aussi sait être surprenante. Elle se promène avec beaucoup d'aisance sur tous les registres, toute en nuances .... Et les duos avec sa choriste sont à savourer sans modération, jouant sur les contre-temps.
Sur I.S.A.R., il part tout seul, moitié Beatbox, moitié chanteur, puis tous les instruments vont le rejoindre un par un. Il joue véritablement (et dans tous les sens du terme) avec ses musiciens. Leurs échanges et la complicité qui les unie sont un vrai plaisir. La salle est pleine, au taquet et elle jubile indéniablement. Il en joue d'ailleurs avec beaucoup d'humour. Se fait prier pour continuer et veut s'entendre dire qu'il est un bon danseur. Il fait même semblant de parler français avec un accent anglo-saxon et fait allumer la salle pour faire monter la température de quelques degrés. Danseur, chanteur, acteur : il est sur tous les fronts. Artiste complet ... C'est un show-man tout simplement.
On va continuer en variant toujours les plaisirs. On a droit à du Rock pur et dur, quasi sans transition. Il faut dire qu'il est bon dans tous les registres. Le public est à fond. Ca danse, ça saute de partout et c'est marrant parce que la moyenne d'âge n'est pas si jeune. Mais ça y va et je les comprends : à le voir danser comme ça, qui pourrait résister ??!!!
J'ai adoré la reprise toute en émotion de Everybody's Got To Learn Sometime (BO de The Eternal Sunshine of The Spotless Mind), en solo et à cappella, qui va clore le set.
Pour les rappels, tous les musiciens vont reprendre place et commencer à jouer sans lui. Puis il nous revient tout sourire avec une mélodie un peu plus soul.
Ses cabotinages entre les morceaux fédèrent vraiment la salle.
"Do you like the Rock n'Roll beat??" .... Et je te frappe les cymbales à main nue pendant que le batteur envoi les décibels. C'est une vrai bête de scène et le public ne s'y trompe pas. Pour finir ce premier rappel, il va partir dans une impro en mode Beatbox. Sa bonne humeur permanente et sa joie de vivre sont extrêmement communicatives.
Il va nous présenter ses musiciens en chantant. Belle impro qui va durer jusqu'à la fin du morceau, ce qui emporte un énorme succès. Cette fin de rappel est pleine d'émotion, encore une fois. Il nous remercie avant de quitter la scène "Aujourd'hui, j'en avais bien besoin...".
Il va revenir pour une dernière chanson. C'est un hymne à la paix Goodbye Tomorrow. Seul, micro à la main. l'émotion est toujours au rendez-vous, bien sûr. Le thème s'y prête. Et il va nous quitter, cette fois-ci pour de bon, en faisant le signe de la paix.
Ce fût une très belle soirée au Cargo de Nuit .... Dont la programmation est décidément toujours au diapason de mes vibrations. Et Sly Johnson a vraiment défendu haut et fort ce premier album solo : 74 (appelé ainsi parce qu'année de sa naissance). A trouver dans toutes les bonnes crémeries ;)
Setlist
1 - Got 2 Be Funky
2 - Another Dream
3 - Slaave 2
4 - Don't Justify Yourself
5 - I'm Calling You
6 - I.S.A.R.
7 - Don't Stop The Dance
8 - A Real Montha Fo'Ya
9 - Everybody's Got To Learn Sometime
Rappels
10 - Star
11 - Saxy
12 - Nina's Dream
13 - Googbye Tomorrow
Critique écrite le 22 novembre 2010 par Ysabel
Envoyer un message à Ysabel
Voir toutes les critiques de concerts rédigées par Ysabel
Sly Johnson : les dernières chroniques concerts
Sly Johnson par Sami
La Meson, Marseille, le 17/03/2023
Cette fois-ci ce sera enfin la bonne. Le remarquable Sly Johnson est passé plusieurs fois à Marseille (Cabaret Aleatoire, l'U.percut et même à la Meson) et à chaque fois je me suis... La suite
Sly Johnson + Alice Russel + Lizzy Parks + Beatspoke (Soirée Hangtime) par gabrielle
Cabaret Aléatoire - marseille, le 18/02/2011
21h au Cabaret Aléatoire de la Friche de la Belle de Mai. Quelques skaters bien couverts enchaînent les derniers ollies et varial Flips. Skateboarding is not a crime rappellent les... La suite
Erik Truffaz et Sly Johnson par Vilay
Lo Bolegason à Castres, le 09/10/2009
Imaginer passer tout un concert d'Erik Truffaz assis sur une chaise en plastique, c'est un peu comme aller regarder un film dans un cinéma sans fauteuils. Beaucoup de spectateurs... La suite
Erik Truffaz & Sly Johnson par Mcyavell
Artea - Carnoux, le 04/04/2009
Il ne faut pas dire "Je vais voir Erik TruffaZ à Carnou", mais "Je vais voir Erik Truffa à CarnouX". J'avais fait le déplacement à Montpellier où j'avais été littéralement... La suite
Cargo de Nuit - Arles : les dernières chroniques concerts
Interview de Bertrand Belin par Lartsenic
Cargo de Nuit, Arles, le 17/03/2016
De passage au Cargo de nuit de Arles, Bertrand Belin nous a consacré un petit quart d'heure. Nous continuons de creuser quant à ce qui se passe hors cadre: l'homme est brillant, ce... La suite
Bjorn Berge par jorma
Le Cargo, Arles, le 06/03/2015
De retour dans le Sud après plusieurs années d'absence, le serial picker de cordes Norvégien Bjorn Berge pose ses guitares acoustiques et sa grosse voix au Cargo d'Arles pour la... La suite
FISH par Jacques 2 Chabannes
Le Cargo de Nuit Arles, le 10/02/2015
"A Fist Of Consequences !"
(Une °poignée de conséquences !)
° Je sais que c'est traduit "à la louche", mais bon... c'est bien comme "ça" aussi, non ?
Après un épisode... La suite
Raul Midon par Lionel Degiovanni
Cargo de Nuit - Arles, le 10/10/2014
Pour ce soir, direction le cargo de Nuit, la petite salle d'Arles qui reçoit Raul Midon. Ce personnage, cet artiste est vraiment hors norme. Il avait débuté sa carrière musicale... La suite