Chronique de Concert
Snatch Party : Odezenne, Teki Latex, Walter Mecca et Lazare Hoche
Restaurant La Rotonde Stalingrad, Paris 6 octobre 2012
Critique écrite le 20 octobre 2012 par monsieur
Paris, Place de la bataille de Stalingrad, Restaurant la Rotonde : c'est le lieu élu par le webzine Snatch pour accueillir la septième édition des désormais fameuses Snatch Party. Lieu insolite pour un concert /club, la Restaurant la Rotonde "monument historique situé sur la place de la Bataille de Stalingrad dans le 19ème arrondissement de Paris, à proximité du canal de l´Ourcq, qui vous accueille dans un cadre charmant et joliment agencé"(cf lafourchette.com), s'est révélé être l'endroit parfait pour ce genre de soirée. Disposé sur plusieurs étage depuis lesquels il est possible d'observer les concerts, empli de coins secrets, et tout simplement magnifique, cette salle - dont on pourra reprocher cependant l'acoustique (ça va, c'est pas non plus hyper important le son dans un concert), s'est révélée être l'endroit parfait pour ce genre de soirée. Les organisateurs ont de plus pris soin de soigner les contours : salle d'arcade à l'étage (bonne idée mais si les jeux présents n'était pas ceux annoncés, en l'occurrence il devait y'avoir Street Fighter et on a eu un Beat Them All et Hokuto No Ken, mais si c'est important, je vous jure !) et vidéos de danse projetés sur écran géant (je vais encore râler mais c'était une boucle de 5 minutes, on me la fait pas, par contre c'était excellent). De bonnes idées contribuant à la très bonne tenue de cette soirée "branchouille" - boissons affreusement chères et look généralisé type couv' des Inrocks) mais pas trop.
Le groupe de rap français Odezenne a entamé la soirée sur les coups de Minuit. Une grosse centaine de personnes s'était massée autour du matos (synthés, grattes, micros) éparpillé à même le sol, le DJ lui surplombait ce parterre de jeunes fous fous. Odezenne pour vulgariser c'est le nouveau groupe de rap pour :
- Les gars à fond dans le rap des 90's et qui portent des tee shirts "Le rap c'était mieux avant".
- Les rockeurs ou autres qui n'aiment pas le rap à part deux trois trucs.
- Les mecs normaux qui jugent que c'est pas ouf mais pas mal.
Le groupe tient dans son répertoire quelques titres solides mais n'est pas vraiment un groupe de scène. Pas aidés par le cadre, ils n'ont pas su rentrer dans le concert à temps. La performance est inégale mais pas inintéressante. Habituel problème des concerts de rap : il est quasi impossible de bâfrer les paroles. Pas vraiment dérangeant pour les quelques fans du groupe, ce problème récurrent pèse assez vite sur les nerfs. Le dj quasi inexistant et le gratteux / claviériste n'aideront pas les deux Mcs, loin de là, dire qu'ils ne servent à rien est un euphémisme. Il serait intéressant de les revoir dans une vraie salle. Mais soyons honnête, ce groupe manque incontestablement de charisme. Qu'on ne vienne pas me dire que je dis ça à cause de leurs fringues et ou de leur couleur de peau, les Svinkels avaient aussi des blancs barbus à chemises à fleurs et ils ont toujours retourné les salles ; mis même les plus agaçants puristes à genoux. Ici l'accueil fut chaleureux mais sans plus, à l'image du show.
Après une bière au prix avoisinant le PIB du Togo, rendez vous devant le premier DJ de la soirée, ou plutôt le collectif de DJ : Lazare Hoche. Groupe débutant et pour l'instant peu connu, il bénéficie d'un succès grandissant dans les clubs parisiens grâce notamment à un soundcloud très actif. L'ambiance monte doucement, la température aussi, une musique idéale pour chauffer la salle, à suivre.
Après une petite pause, dont on profite pour allez tâter un peu de la borne d'arcade (je répète, quelle chouette idée !), on se dirige doucement vers un autre DJ, Walter Mecca. Parisien de 24 ans distillant une électro funk vraiment efficace. Bien évidemment, qui dit DJ Set dit peu de compositions originales, donc on jugera le Dj plus que le musicien. Le set est maîtrisé, Walter déroule crescendo et fait bouger une bonne grosse moitié de la salle. Rien à dire c'est propre.
Il est déjà 4h et l'heure de la messe est dépassée depuis longtemps, pourtant c'est l'heure qu'a choisi le Pére Teki Latex pour venir bénir ses fidèles. Le membre de TTC, excellant dans l'art de la reconversion permanente, s'empare des platines pour mettre à genoux les plus réticents des mécréants. Il enchaînera en une heure de set la house la plus tropicale avec le rap le plus synthétique, les thèmes lascifs aux rythmes les plus soutenus. Il a déjà retourné tous les clubs parisiens, et on sent l'expérience dans ce set maîtrisé. Le plus plaisant avec ce personnage c'est qu'il ose tout, et contrairement à l'adage d'Audiard, ça ne fait pas de lui un con, mais plutôt un visionnaire. Peu de DJ oseraient finir une soirée avec Mariah Carey, il l'a fait et s'est mis toute la salle dans la poche. Chapeau !
Cette Snatch Party est une assez bonne réussite, n'hésitez pas !
Critique écrite le 20 octobre 2012 par monsieur
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