Chronique de Concert
Soirée St Valentin
Après l'accueil déglingué typique d'où je ressors une paire de lunettes 3D à la main, j'admire la névrose picturale du moment avant de me choisir un morceau de canapé en velours rouge. En ouverture ce soir, ( la Vallée des Plaisirs de M. Russ Meyer -la suite du plus sage ( la Vallée des Poupées de Mark Robson - une od(e) à la liberté dans tout ce qu'elle a de bandant et d'extrême (fatalement) ; beaucoup plus fourmillant et chamarré que la série des Vixen . De l'alcool, peu importe lequel du moment qu'il soit double et on the rocks, de voluptueuses créatures (forcément) immergées dans des ‘parties' délirantes et orgiaques vibrant au son des (vrais) Strawberry Alarm Clock . On en a plein la vue, les hommes du public en ont pour leur argent. Petite morale happy-ending thématique Saint Valentin, du genre ‘tends la main vers l'amour et l'amour courra vers toi du haut de la colline'. Russ Meyer , irisé aux vapeurs oniriques, semble en paix avec le monde entier.
Sans grande transition, mais avec tout de même un genre de Monsieur Loyal en plein moment de solitude soufflant sur les braises de l'audimat, le groupe PACAïen Anamzekyn -pour son 10ème concert en 9 années d'existence avec 7 changements de nom- composé d'au moins une personne au clavier, s'occupe de l'interlude Magma-Floydien intimiste voire minimaliste qui s'instaure avec les 15 personnes sagement assises sur les coussins disparates. Sur des morceaux ultra furtifs pour de la prog (moins de 5 minutes), le clavier s'accompagne d'une flûte traversière et de samples de guitare acoustique et d'une mélopée Cobalienne à écho. L'atmosphère chatouille mais, trop timide, n'arrive pas à envelopper. L'homme aux lunettes s'efface discrètement, à l'ombre des six spots timides qui clignotent comme un métronome ralenti. En résumé, je dirais du Tori Amos avec sa voix du matin (accessoirement caverneuse) en descente de LSD. Enfin, à peu près, quoi.
Puis la soirée ‘aimez-vous les uns les autres' s'achève en feu d'artifice avec le baroque ( Vampyros Lesbos du réalisateur espagnol Jesus Franco Manera , ponctuée d'une BO expérimentale à la ‘ Ravi Shankar meets les Velvet Underground featuring Fela Kuti ' ( ?!). Ça parle allemand, et -oui hélas- les stigmates sont bel et bien présents, Vampyros Lesbos est aussi tourné comme un film allemand (une moyenne de 3 images/ minute). Arr, il ne fallait pas collaborer avec l'ennemi. Mis à part ce dommage collatéral, les femmes sont belles, les hommes moins certes, mais la dame vampire meurt, très esthétiquement, à la faim.
La bière bulle confortablement dans nos ventres, il est presque deux heures du matin. La Saint Valentin est passée à la trappe, définitivement.
Critique écrite le 17 février 2009 par Odliz
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