Chronique de Concert
Sonny Vincent + Belphégor z
Enfin.
Bref, premier groupe annoncé : Belphégorz , décrit comme pratiquant le ‘77 English and New York punk'. Ha. Bon. Ils m'auraient pas dit, j'aurais plutôt pensé qu'il s'agissait d'une mixture Black Sabatheuse concoctée par des fans de la première heure des Gun's .
Groupe fabuleusement hétéroclite dont l'âge des participants oscille entre 16 et 50 ans, et qui mérite du coup un bon coup de pinceau : une chanteuse nippée en cyber punk nippone et au tattoo ‘ma sorcière bien aimée chevauche une guitare oh yeah', avec une voix qui aurait pu être effectivement efficace et thématique ‘77 English and New York punk', mais utilisée un peu trop en mode ‘je m'échauffe la voix' ; un guitariste en job à temps partiel quand il n'est pas contrôleur à la RTM ( ?!); un batteur qui, tout à son honneur d'ailleurs, rôde ses baguettes de jeune intérimaire de façon sympathiquement enjouée ; et enfin un splendide bassiste sans roses ni pistolets, mais bien en velours, pied de poule, creepers, et -n'en jetons plus- coulé dans du léopard.
Et le tout donne de la reprise du ‘Teenage Kicks' ( The Undertones ), ‘Looking into Gary Gillmore's eye' (The Advert ), et d'autres que l'éloignement géographique ou musical m'a enlevé du bout des lèvres. Sonoriquement, ça sonne lourd, à l'énergie bridée ; poussière et cendre.
S'en suit le défilé bar-fumoir-salle-bar-loge (des gens qui se seront perdus sans doute)-toilettes-bar-fumoir, avant l'entrée classieuse d'un Sonny Vincent qui n'a besoin que de sa gueule et de la poussière magique sur ses épaules pour en imposer. Imaginez la silhouette d'un Lux Interior avec la ganache et la bourlingue d'un Johnny Cash auréolé de musiciens picorés de différents bands désinfectant soigneusement leurs micros entre deux descentes de San Pellegrino, Juste pour le rappel, Sonny Vincent , c'est l'artiste hyperactif, le chanteur guitariste-producteur-créateur expérimental, le punk rocker (le vrai) aux mille groupes et featuring mythiques ( The Cramps , MC5 , Teenage Jesus & the Jerks , Scott Asheton , Lou Reed , entre autres).
Bien, après les brèves présentations, place à l'action : Sonny Vincent annonce clairement la couleur avec sa sangle cloutée de mille feux ‘FTW' (pour les novices de la bike, FTW= Fuck The World, emblème des Hells Angels). Le premier morceau pulvérise la Machine et nos tympans vierges. Le son est si fort qu'il me tire une larme et me renvoie comme une cancre au fond de la salle. Outre la régie dans le rouge, la musique tabasse, puissante, ultra rapide, redoutablement efficace.
Et pourtant. Malgré les efforts de Sonny Vincent pour ranimer la réactivité du public, tour à tour rentre dedans (‘listen motherfuckers') et gentil organisateur (‘this is a cover song, try to sing' / ‘this is a sexy song, come on and dance'), la Machine pédale dans la choucroute, et chacun rivalise de bordélisme narcissique ; Poison Ivy nous fait la call girl au poteau, un couple de hippie/ skin ( ?!) cuve son envolée chimique en pogo illuminé, les braillards au bar braillent de plus belle, et Bon Jovi n'entend même pas quand on l'appelle. Malgré la corde qui, désespérée, se rupture en anévrisme sur la guitare de Sonny Vincent , le rythme ne retombe pas une seule seconde, et le show est rondement mené. Et expédié. Comme un test.
Sonny Vincent et sa clique désertent la scène, et là stupeur, le public se disperse, et le jeune batteur des Belphégorz peine à collecter un maigre cri de rappel. Histoire de, les américains renouent avec l'électricité le temps d'une chanson-anecdote où l'ombre de Johnny Cash refait surface: on parle de prison ; l'isolement, l'amour réduit en taches d'encre sur un petite pile de lettres. Le frisson me chatouille, j'essaye de partager sa vision, son morceau d'âme cabossée qu'il dégueule, s'accrochant aux câbles du plafond, avant de balancer le pied de micro, puis le micro lui-même d'une main confite de différentes rages. Puis les voilà qui repartent, n'ayant plus rien à nous dire, peut-être plus envie, dans leur loge de Don Quichotte _tandis que les pique-assiettes, n'étant plus à une honte près, ramassent ce qu'ils peuvent ramasser, une baguette échouée, une set list, un coup gratuit au bar.
Moi aussi j'me tire, putain, dans un sale coup de cafard.
Critique écrite le 07 juin 2009 par Odlizz
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> Réponse le 15 juin 2009, par Bella Lugosa
Petite Audelise, tu dois pas sortir trop souvent? non?, parce que les gens que tu as vu "en panoplie customisée", c'est tous les jours qu'ils sont comme ça, et oui, même la Poison Ivy. Et pa sis smith que ça, elle t'......erde (non, Patti Smith n'est pas mon idole). Effectivement, faire une critique de concert rock quand on ignore tout du rock sauf le name dropping, ça doit etre so difficult! Retourne dans tes friches artys gober les propos de snobs qui se croient un temps branchés (rock peut être même), et ne te mêle pas des affaires des grands! Poison Ivy, Passismith et Bella Lugosa ps: j'espère au moins que tu es venue soigner ta déprime teenage rock au concert des Hatepinks, ça aurait du moins été une bonne idée. Réagir
> Réponse le 15 juin 2009, par Odliz
Hello hello, la 'teenager en crise' (de 27 ans, presque majeure, donc) parle à 'l'ancienne' qui connait tout du rock. Ouh. Si tu ne sais pas (aurais-je dû te vouvoyer?), accepter les critiques, ce n'est pas mon problème. Là où ça devient mon problème, c'est quand un pilier du rock vient jouer à Marseille devant des gens indifférents à ce type de 50 ans (dont 30 ans d'activisme dans le milieu) qui s'est frappé 500km pour venir et qui n'a même pas le droit à un putain de rappel parce que les gens qui s'affichent aimer le rock (la fameuse panoplie) ne sont pas foutu d'écouter, d'apprécier de voir ce type à dix centimètres de leur tronche fardée, et passent leur temps à brailler au bar, squatter les loges ou jouer aux pique assiettes à grapiller ce qui peut être grapillable à la fin du... La suite | Réagir
> Réponse le 15 juin 2009, par Mathieu
Je crois qu'avant de jouer au jeu de la critique de critique il vaut mieux connaitre son adversaire. Les critiques, spécialisées dans un milieu, ne peuvent le faire qu'en connaissance de cause, en faisant de sa vie une chronique gonzo du quotidien.Il est essentiel de sortir, et notre chère critique le sait suffisamment bien, pas de soucis pour elle. Je vais refaire un petit récapitulatif de la critique rock ( je sais de quoi je parle merci!): Les critiques de la catégorie dite "bruitiste", ceux nés suite au nouveau journalisme, considérés par ceux qui ne prennent pas les critiques subjectives au premier degré comme des crétins pédants, sortent plus et dans bien plus d'endroits que le citadin lambda. Je dois dire qu'il est une chose de pouvoir jouir d'un concert à Marseille, c'est... La suite | Réagir
> Réponse le 24 juin 2009, par missjwl
Salut les critiks et les kritikskritiks! oulah! je savais pas qu'un concert de Sonny Vincent, tristement pas connu à Marseille-city pouvait déclencher une telle rafale de méchantes banalités. Bon, lorsqu'on a décidé d'organiser ce concert, on savait déjà qu'il y aurait pas grand monde, vu que c'est moins passionnant sonny vincent que par exemple Kid Congo, célébrité mondiale sur le retour (réussi) ou encore moins que les concerts pour punks déchaînés (que j'adore). Bon, on l'a fait quand même, parce que de une, on le connais, et de deux c'est toujours interessant de voir pas toujours, justement les mêmes gens. On a quand même réalisés qu'une trentaine d'adhésions ce soir là, ce qui prouve que la grande majorités du public est déjà passé par la Machine à Coudre. Je n'ai par contre pas eu... La suite | Réagir
> Réponse le 24 juin 2009, par odliz
Et moi je ne pensais pas que du haut de votre immmmmense expérience dans le rock'n roll, vous en étiez encore au stade d'accepter aussi mal les critiques, et de ressentir le besoin vital de laver votre honneur à l'aide d'inepties stériles (t'es jeune, t'y connais rien, t'as pas participé au concert, blablablabla). Okay, pardon d'avoir voulu donner (et assumer) mon opinion, sans jouer la lèche-cul ou l'opportuniste d'aucune sorte. Chacun son truc. Mme Belphegorz, j'aime pas ton groupe, tu vas pas m'en chier une pendule; Joelle, tu défends ton concert, je te comprends, mais c'est pas moi la première qui ait parlé de 'BonJovi'& co. Demande à Sonny Vincent. End of the story Réagir
> Réponse le 28 juin 2009, par Tallulah
Juste un rectificatif, Moi je suis Tallulah des Belphegorz et ce n'est pas moi qui ai écrit une réponse à tes écrits alors tu me laches. Saches que ta critique on en a rien à foutre. Belphegorz est un side project de Lady Godiva pour le fun. Juste un petit truc entre 77 et 80 avoir un look et jouer du rock ou du punk il fallait en avoir dans le pantalon et il fallait défendre et son térritoire et son perfecto, en ces temps là les gens comme toi n'auraient pas eu droit de faire parti de ce monde. Franchement on a rien a te prouver. T'aimes pas, on s'en fout royalement. Je ne m'arrêterai pas de jouer de la musique. Et a propos Sonny Vincent ressemble à Dick Rivers "dixit le public" ce n'est pas pour ça qu'on le respecte pas. Pour finir, ne te présente pas devant moi, Jamais. Réagir
> Réponse le 30 juin 2009, par Luccio
Pour ma part ce concert était à ne pas manquer. Sonny est un pote et franchement sa dernière tournée passant par la France datait de 2003... donc pour un fan comme moi IMMANQUABLE! La première partie, je l'ai trouvée plutôt sympa avec des reprises qui ne tombaient pas dans le cliché : 1 dead boys qui n'est pas Sonic Recucer, 1 Damned qui n'est pas New Rose... et j'en passe. Bref une bonne surprise. Quant à Sonny... égale à lui même... Ma seule crtique viendra du fait que j'ai été un peu surpris par la réaction un peu froide du public, moi qui me suis tapé 400 bornes pour voir l'ex textors!!! Je pensais que les rappels seraient plus virulents... car mister Vincent est un phénomène et à 56 ans d'une vie dissolue, rien ne dit qu'il repassera un jour par Marseille. En outre, je n'ai rien... La suite | Réagir
> Réponse le 08 juillet 2009, par La "dite"Poison Ivy
Tout d'abord, un merci à Bela Luggoza qui doit me connaître (la fameuse Poison Ivy branlante sur les échasses léopard, comme le dit la fameuse Odelize), merci aussi à Tallulah, mon amie et excellente chanteuse (qui n'a jamais pris un seul court de chant, faut le signaler au passage) et qui ne se prend pas au sérieux. Comme tout le reste du groupe, d'ailleurs. Le rock'n'roll, Miss Odliz, je crois que, tu ne le comprends pas et que jamais tu ne le comprendras. On n'est ou on l'est pas. Et toi, crois-moi, je t'imagine avec des sandales marrons de babas (bien plus cool que toi),une bobo (en moche de l'intérieur) avec un charisme égal à une mouche sur une merde. Pour ma part, je ne t'ai pas remarquée, tu devais ressembler à une fille qui se fond dans la masse, habillée d'une simplicité à... La suite | Réagir
> Réponse le 09 juillet 2009, par FredOi!
Pfff...j'irais pas par quatre chemin...je réponds par solidarité envers les ami(es) et moi même...ma pauvre arrête de te la jouer critique...retourne à l'école et aussi à celle de la rue (que t'as pas due connaitre !) quand au rock'n'roll oublie, vas plutôt interviewer des bobos et des truffes au festival de Cannes... Réagir
> Réponse le 09 juillet 2009, par Erik Zorbek
Bonsoir. Je profite de quelques secondes de répit avant de contrôler les enjambeurs de portiques de ma (très) chère RTM, pour relever la qualité de la critique de Luccio. Pour le reste j'ai noté une petite faute: Le titre de The Adverts est Gary Gilmore's eyes et non looking into... Looking through est + juste, isn't it? Sans doute une faute de frappe. Sans rancune. Réagir
> Réponse le 14 juillet 2009
Whaou, à en voir les nombreuses réactions dont les plumes me font penser à un sac à fiel déversé façon de-toute-façon-c'est-moi-le-plus rock'n'roll-de-tous-et-toi-tu-connais-rien-à-la-vie-parce-que-j'ai-des-tattoos-des-escarpins-de-putes-et-que-j'ai-connu-la-rue, vous croyez être légitimes...et bien vous me faites tous autant que vous êtes bien rires, en fait non, vous me désolez et c'est grâce à des gens comme vous qui n'avez aucun sens de réflexion subjective que Marseille ne sera JAMAIS au grand JAMAIS rock'n'roll. Regardez vous en face, vous êtes enclin à une puérilité sans faille,restez dans vos clans fermés et restez y pour toujours. Réagir
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